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Fermeture du contournement par voie fluviale pour aller au Niger : Le Bénin durcit le ton

 Fermeture du contournement par voie fluviale pour aller au Niger : Le Bénin durcit le ton

Mercredi 22 mai 2024,  les autorités béninoises ont décidé de fermer le trafic fluvial qui servait d’alternative entre les peuples des deux pays voisins jusque-là au niveau de la frontière. Une décision provoquée par le bras de fer qui l’oppose à la junte du général Tiani, qui refuse toujours d’ouvrir sa frontière avec le Bénin.

Après avoir démontré à maintes reprises, la bonne foi du Bénin à toujours nouer de bonnes relations avec son voisin du Niger, la junte au pouvoir refuse pour l’heure de saisir la main tendue du Chef de l’Etat béninois. Pourtant de façon informelle, plusieurs produits transitent toujours par Cotonou pour se retrouver à Niamey.  En effet, Sota FM dit avoir constaté dans la matinée de ce mercredi 22 mai, l’interdiction du transport sur le fleuve Niger. Désormais, ni les marchandises, ni les personnes ne sont autorisées à regagner le Bénin par le fleuve, vice versa. Pour veiller à l’application de cette décision, les éléments de la Police république sont déployés sur le terrain.

Le fleuve, l’alternative

Une enquête réalisée par le journaliste d’investigation en service à Sota Fm (radio implantée à Malanville), Loukoumane Worou Tchehou révèle d’intenses activités illégales dans le trafic transfrontalier sur le fleuve Niger. « Nous n’avons que ce moyen pour faire passer nos marchandises vers le Niger. C’est non officiel mais, nous n’avons pas de choix », explique Moutala Adamou, responsable d’une Société de transit et de transport basée à Cotonou. Il suffit, poursuit-il « qu’on déclare la marchandise pour la mise en consommation au Bénin, pour les formalités douanières au Port de Cotonou. Nous transportons les marchandises jusqu’au fleuve à Malanville. Une fois sur place, nous sollicitons les services des piroguiers qui nous aident à les faire passer jusqu’à l’autre rive du fleuve ». Mais cela va sans dire que les conditions de mise en consommations des produits au Port Autonome de Cotonou sont respectées, insiste le transitaire. 27 décembre 2023, les autorités du Port de Cotonou, à travers un communiqué, ont levé la mesure de suspension des importations des marchandises à destination du Niger. Une décision qui laisse perplexe, d’autant plus que les centaines de camions bloqués à Malanville depuis la fermeture de la frontière sont toujours sur place. Le transport fluvial est donc l’alternative à la frontière, mais risquée selon le transitaire qui appelle au rétablissement des bonnes relations économiques entre le Bénin et le Niger. « Le fleuve est une solution officieuse à la situation actuelle mais il y a des risques de noyades », craint notre interlocuteur qui évoque également des pertes de temps et des frais supplémentaires liés au transport des marchandises par voie fluviale. Car selon lui, depuis la fermeture de la frontière, en plus du coût des formalités douanières, les transitaires sont appelés à payer la traversée clandestine des marchandises. Cela reste une alternative pour les communautés, en attendant la normalisation de la situation qui dure des mois. A la frontière, plus d’une vingtaine de bus s’échangent des passagers. En grande majorité, ce sont les compagnies de transport du Niger qui opèrent dans la sous-région ouest-africaine. Les produits importés et locaux passent dans les deux sens, tout comme les personnes à la frontière.

Patrice Talon à propos des échanges informels

Lors d’une déclaration faite, le mercredi 8 mai au palais de la Marina, le chef de l’Etat, Patrice Talon a réitéré la bonne foi de son pays pour une normalisation des relations avec le Niger. Lisez une partie de sa déclaration pour tout comprendre.  « J’ai plaidé pour que les sanctions soient levées et que la situation au Niger revienne à la normale. C’est le cas et le Bénin a mis en œuvre tout de suite les mesures de levée de sanction et nous avons ouvert les frontières. Il est malheureux de constater que depuis, ce n’est pas le cas du côté des autorités nigériennes. Nous avons pris notre mal en patience car notre souhait est que les deux peuples continuent de vivre en paix et en harmonie et que les deux peuples de part et d’autre travaillent pour le développement commun et à la lutte contre le terrorisme et l’insécurité qui sévissent actuellement au nord du Bénin en provenance du sud des pays du sahel. Mais malheureusement, on ne l’observe pas. Le temps passe et on apprend que le Bénin aurait massé des troupes à sa frontière avec des forces étrangères pour envahir le Niger. Ce qui, du commun des vivants, est totalement ridicule. Il n’y a pas de raison que le Bénin agresse le Niger avec l’appui de forces étrangères. On ne sait pas d’où ça vient ou si c’est parce qu’il faut avoir un bouc émissaire. Toujours est-il que nous n’avons pas manqué d’occasions pour envoyer des messages aux autorités nigériennes de notre disponibilité à reprendre la collaboration comme jadis. Depuis quelque temps, nous avons même permis que les produits agricoles du Bénin aillent au Niger parce qu’il y a pénurie de denrées, de céréales. Le Bénin est un pays qui est devenu exportateur de céréales et tout le monde a pu voir et observer que bien que les frontières soient fermées, le Bénin permet que les biens de consommation, notamment les produits agricoles aillent au Niger. Arrivé au pont de Malanville qui est le passage formel entre le Bénin et le Niger, la frontière est ouverte du côté du Bénin et fermée du côté du Niger. Le bord du fleuve est devenu le champ de trafic de biens et de grosses barques chargent les denrées à partir du Bénin, le maïs, le riz, le mil, le sorgho pour traverser la frontière. Donc il s’est établi un environnement d’échanges informel, un trafic. Toutes choses contribuant à générer des dysfonctionnements de service public parce que ce n’est pas la voie normale d’échanges. Mais nous avons fermé les yeux dessus parce que cela sert nos frères et sœurs du Niger qui ont besoin de denrées, de céréales. Il est malheureux de constater que cette solidarité que nous exprimons à l’égard de nos frères et sœurs du Niger a même créé un renchérissement du prix des denrées, notamment du mais, du mil, du sorgho et nos compatriotes ont commencé même à manifester. Nous payons un prix lourd au plan économique, au plan social et même au plan politique. Il y a eu des marches au Bénin contre le renchérissement du prix des denrées notamment du pays et l’exportation des denrées vers le Niger est la cause unique. Ce sont des quantités massives qui vont vers ces pays au détriment du pouvoir d’achat des Béninois. Il n’y a pas meilleur acte de solidarité que celui-là ».

Damien TOLOMISSI

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