” Tchiayo ” ou Basilic africain: Une plante aux mille recettes

Ocimum gratissimum, communément appelé Basilic africain ou gros Basilic,  thé de Gambie en français au Bénin Tchiayo est un légume vert qui appartient à la  famille Lamiaceae. Ceci  grâce à ses graines qui se dispersent facilement par le vent, est une herbacée tropicale à germination spontanée et considérée comme une pousse naturelle (Komlan et al., 2015). Originaire d’Afrique Centrale, d’Inde et d’Asie, elle s’est répandue un peu partout dans le monde suite à ses nombreux bienfaits.

La plante Tchiayo, est reconnue pour ses propriétés médicinales grâce à ses vertus antibiotiques. Cette plante aromatique est utilisée en médicine traditionnelle sous forme d’infusion ou décoction pour traiter de nombreuses affections. Cette feuille est en effet, utilisée, en médicine ayurvédique depuis des siècles comme plante « adaptogène » et thérapeutique, en raison de ses propriétés anti-stress qui favorisent l’harmonie dans tout le corps. Il était autrefois utilisé comme médicament et est toujours utilisé aujourd’hui.

Cette plante est également riche en phyto-nutriments et en caryophyllée, un composé similaire au cannabis ce qui lui vaut le surnom d’’élixir vie’’.  Le Basilic africain est aussi connu pour ses puissantes propriétés antivirales, antibactériennes et antifongiques. Par ailleurs, cette feuille est éprouvée pour son pouvoir antioxydant, ce qui aide à ralentir le processus de vieillissement et renforce l’immunité. Il favorise à la fois mentale physique, tout en diffusant un parfum puissant et agréable. Il est bien documenté que cette herbe, aide à maintenir l’homéostasie et à combattre les effets du stress, de la fatigue des surrénales, tout en offrant un soutien contre des conditions telles que l’hypothyroïdie, des déséquilibres glycémiques, l’acné et les rhumes.

Une plante de guérison

Pour la Pharmacopée des Plantes Médicinales de l’Afrique de l’Ouest, «  Ocimum gratissimum » est une plante réputée dans la médicine traditionnelle africaine pour diverses raisons. Selon la pharmacopée, celui-ci est connu pour son utilisation dans le traitement des voies respiratoires supérieures et des troubles digestifs, des pathologies de la peau, fièvre, maux de tête et conjonctivite. Elle est utilisée comme un anticonvulsivant et un agent antibactérien dans le traitement de paludisme et de la variole. Les feuilles sont utilisées pour traiter les saignements du nez et de l’étourdissement. Il suffit de les croquer ou bouillir avec du sel et utilisées comme fébrifuge et diaphorétique. Le liquide obtenu en flottant les feuilles avec un peu d’eau est utilisé comme goutte ophtalmique pour les affections ophtalmiques comme la conjonctivite. L’infusé de feuilles est mélangé avec le poivre pour traiter la dysenterie. L’huile de feuille  est utilisée pour prévenir les piqûres de moustiques et comme un répulsif pour les autres insectes.  Les feuilles sont également utilisées pour traiter la constipation, la ménorragie, et les coliques abdominales. La plante entière est employée pour les rhumatismes et la racine, pour les morsures du serpent ».

Tchiayo, l’excitant des papilles gustatives

En effet, le tchiayo ou Basilic africain est reconnu pour ses propriétés antibiotiques et   antioxydantes. Sa consommation est idéale pour prévenir  l’apparition des maladies cardiovasculaires, de certains cancers et des maladies liées au vieillissement. Le site Les-plats-de-ino-229.over-blog.com partage avec ses lecteurs l’un des plats Tchayo au sésame et fromages frits dont. Il ne s‘agit ici que d’une des multiples façons de faire cette sauce. Cette recette d’après la même source se veut simple et rapide. Il vous faudra : 1 botte de tchayo (séparer feuilles et tiges), 3 gros oignons en dés, 3 tomates fraîches. Quelques piments entiers (bien lavés) ; Poudre de sésame (équivalent de 6 cuillères à soupe) ; Spicy combinaison (2cuillères à soupe) ; 2 gousses d’ail finement hachées. Curry ; Sel ; Huile d’arachide ; 1 ou 2 verres d’eau ; ½ verre de lait entier ; 1 pincée de bicarbonate ; Wagashi (fromage local frit). Mette à bouillir dans une grande casserole d’eau les feuilles de basilic (bien lavées à grande eau) et la pincée de bicarbonate. Une fois les feuilles à moitié attendries, retirer du feu et faire passer à la passoire. Bien retirer l’eau des feuilles en pressant entre vos mains pour former de petites boules. Dans une casserole sèche faire chauffer une louche d’huile d’arachide avec l’ail haché. Rajouter les oignons et remuer. Quand ils sont translucides, rajouter les 2 cuillères à soupe de la spicy combinaison, un peu de curry et le sésame. Remuer et rajouter les morceaux de tomates et le lait entier. Couvrir 3 à 5 minutes. Incorporer les feuilles précuites, les morceaux de fromage, les piments et l’eau. Couvrir et laisser mijoter à feu doux 10 minutes.  Saler et vérifier que les feuilles sont comme vous désirez. Retirer du feu, c’est prêt ».

Le Basilic africain est fréquemment employé comme un ingrédient pour agrémenter la sauce et les soupes. On le trouve notamment dans la cuisine africaine, et en particulier il est largement employé dans la cuisine béninoise, surtout dans les collines et le nord du Bénin.

Attention !!!

C’est recommandé de ne pas surcharger nos sauces avec de l’ocimum gratissimum afin de profiter des éléments nutritionnels dont elle regorge. Par exemple, les feuilles d’ocimum gratissimum préparées dans une sauce graine ou de noix de palme perdraient beaucoup en teneur en phénols totaux et en capacité anti-oxydante. Mais, l’addition d’oignon est recommandée pour des régimes alimentaires plus digestes.

Selon la pharmacopée des plantes de l’Afrique de l’Ouest : « une prudence devrait être observée chez les patients qui ont une hypoglycémie et une maladie du foie. Ne doit pas être utilisé dans la constipation chronique ; son utilisation en cas de saignements doit être médicalement  supervisée ; une surdose ou une utilisation prolongée peut entraîner une constipation chronique et une inertie colique. Sa prise peut de même irriter les muqueuses lorsque utilisé à l’extérieur et à forte doses ; la grossesse et l’allaitement ».

Véronique GBEWOLO