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Système éducatif après 62 ans d’indépendance : Ce qu’il reste à faire

 Système éducatif après 62 ans d’indépendance : Ce qu’il reste à faire

Crédible à l’extérieur, le système éducatif béninois nécessite cependant des réformes pour lui permettre de faire entrer le pays dans l’économie du futur.

L’actualité a été marquée, il y a quelques semaines, par l’invention et la mise sur le marché d’un téléphone unique dans le monde : un smartphone sans clavier dont la navigation est assurée par l’usage des langues locales. Présenté comme une invention ivoirienne, ce téléphone est en réalité le résultat des recherches faites par l’université Cerco bien connue au Bénin. Selon Alain Capo Chichi, le créateur et fondé de la dite université les recherches ont commencé il y a sept ans, donc bien avant qu’il soit obligé de délocaliser son école en Côte d’Ivoire.

Soixante-deux ans après l’indépendance du pays, cette prouesse ainsi que d’autres bien moins spectaculaires mais tout aussi innovantes, montre bien que le système éducatif a commencé à donner des résultats qui, bien accompagnées au plan politique, peuvent bien contribuer au développement. 

Si la créativité vient surtout du côté des écoles supérieures privées, il reste cependant que ce sont surtout  les  diplômes délivrés par les universités publiques (Université d’Abomey-Calavi et Université de Parakou) qui sont les reconnus à l’étranger. Quant à ceux des universités privées, le sceau de l’Etat béninois leur confère désormais une crédibilité qui fait qu’ils sont de plus en plus acceptés en dehors du continent. Mais, dans les deux cas, il reste que le Bénin continue d’être, avec le Sénégal, une référence en Afrique en ce qui concerne l’enseignement. Jusqu’à ce jour, les diplômes délivrés par le pays sont réputés ouvrir les portes des emplois dans nombre de pays africains, notamment francophones où les Béninois ne sont pas handicapés par la barrière linguistique. Ainsi donc, l’éducation béninoise reste crédible à l’extérieur quand bien même, vue de l’intérieur, il y a beaucoup à redire.

En effet, il est de notoriété publique que, depuis la révolution de 1972 et les réformes subséquentes ont faite du mal au système éducatif. Conscient de cela, plusieurs contre-réformes ont été faites qui n’ont pas donné entière satisfaction. Toutefois, en 2021, les responsables en charge de l’éducation primaire ont décidé de revenir sur les méthodes d’enseignement qui avaient fait la réputation du pays. Quant au résultat, il est trop tôt pour l’apprécier, les nouveaux manuels n’ayant pas encore été imprimés et distribués.

Dans le même registre, l’enseignement supérieur public souffre d’un grand immobilisme. Dans son état actuel, il ne peut former des jeunes compétitifs au plan mondial car se focalisant sur les facultés classiques, les mêmes depuis la création de la première université publique au début des années 1970. Il s’agit des facultés fourre-tout que sont notamment le droit, l’économie, la CBG (chimie, biologie, géologie). Pléthoriques, elles mènent tout droit au chômage, ce qui oblige les victimes étant passées par là à se demander ce qu’elles peuvent faire comme boulot, après avoir rangé leurs diplômes inutiles.

Certes, il existe des écoles mieux cotées dans les universités publiques mais celles-ci sont connues pour être inaccessibles pour le commun des Béninois, notamment ceux dont les parents sont pauvres. Les frais de scolarités sont généralement autour de 450.000 francs Cfa à payer cash. Même pour ceux qui gagnent bien, cette exigence n’est pas facile à respecter. C’est donc si comme tout est fait pour permettre seulement à une poignée de Béninois de pouvoir faire bénéficier à leurs enfants d’une éducation de qualité, d’une éducation qui leur permettra de trouver un bon travail à la fin de leurs études.

Mais en réalité, si les autorités universitaires serrent les vis à l’entrée des écoles, c’est en grande partie parce que les places disponibles sont très peu nombreuses et peu diversifiées. Les offres se cantonnent uniquement aux besoins élémentaires du pays comme l’agriculture, la santé et certaines technologies. Ainsi, dans les secteurs pointus qui susceptibles de faire entrer le pays dans la société du 21e siècle sont absentes. Quant à la recherche, elle continue d’être le parent pauvre des financements publics, de sorte que le Bénin est obligé de dépendre des pays occidentaux pour la résolution de ses propres problèmes.

En définitive, si l’éducation au Bénin n’est pas un domaine en chute libre, il reste que des réformes sont nécessaires pour faire entrer le pays dans le cercle des nations qui comptent. 

Pierre MATCHOUDO

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