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Scènes érotiques dans les écoles: Le mal d’une génération

 Scènes érotiques dans les écoles: Le mal d’une génération

Depuis quelques années, certains jeunes (élèves et étudiants) pour faire parler d’eux s’adonnent à des pratiques obscènes dans les lieux réservés pour leur formation académique.  L’érotisme est l’une de ces pratiques à laquelle se livrent ces apprenants. Un comportement qui interpelle plus d’un.

Bon nombre de collèges et universités sont transformés depuis peu en des lieux de pratique immorale. A l’origine de cette situation, des jeunes élèves et étudiants dont la grande partie sont des adolescents ou des jeunes ayant nouvellement franchi le seuil de l’adolescence. En s’interrogeant sur les raisons qui poussent ces jeunes à s’adonner à une pratique pareille qui ternit leur image mais aussi celle des établissements ou instituts universitaires les accueillant, on constate que pour la grande partie, l’inconscience et le mimétisme les gouverne.

Lesdites pratiques ne laissent pas indifférent le citoyen béninois, c’est le cas de Armande P. étudiante dans un institut universitaire qui a d’ailleurs il y a quelques années fait face à ces scènes pornographiques. Pour cette dernière « C’est une réalité aujourd’hui, les élèves et étudiants s’adonnent aux scènes érotiques dans leur milieu d’instruction et cela doit alerter tout un chacun. Car, elle ne répond à aucune logique sociale ». Elle pense que les raisons de cette pratique sont diverses tout en affirmant que bon nombre s’y adonnent par suivisme. ‘’Le suivisme’’, c’est aussi ce à quoi pense Marie C. étudiante à l’Université d’Abomey-Calavi. Outre le suivisme, cette dernière parle de la mauvaise compagnie, la naïveté et l’envie démesurée de faire parler de soi.  « Ces jeunes sont inconscients des actes qu’ils posent et n’ont pas pour la grande partie idée des conséquences qui en découlent », affirme l’étudiante de 23 ans.

Aujourd’hui, les nouvelles technologies de l’information et de la communication exposent précocement la jeunesse à plusieurs faits. Ce qui entraine chez eux, le désir de reproduire ce qui est vu sur les différentes plateformes et donc évidemment les scènes érotiques.   

Les parents sont sans aucun doute les premiers éducateurs de ces jeunes. Mais quelle peut bien être l’influence de ces deniers quand on sait que les enfants passent plus de temps dans les collèges et universités qu’à leur domicile ? Pour Théodora N., « Il ne faut pas incriminer les parents.  Au prime abord, bon nombre d’entre eux jouent parfaitement leur rôle d’éducateur mais la rue et les Ntic à un moment donné prennent le dessus ». Elle rappelle que « La plupart du temps ces actes sont commis aux heures de pose où à défaut de lire les cours ou se reposer, les apprenants préfèrent visualiser des films pornographiques et veulent s’y mettre aussi. En ce moment, les parents ne sont pas là ». Comparativement à Théodora, d’autres personnes trouvent que la base familiale est ratée. C’est le cas de Armande P. qui affirme qu’« il y’a un relâchement qui se fait remarquer au niveau des parents et surtout au niveau de l’éducation familiale  qui n’est plus pour certains tuteurs une priorité. Préoccupés par les charges de la famille, les parents ont du mal à contrôler ce que font les enfants à la maison, dans la rue et à l’école ». Le déséquilibre pour ce qui est de l’influence des tuteurs est aussi la raison avancée par Gustave H. enseignant d’anglais « L’incapacité des parents à pouvoir veiller sur les enfants est la première cause de ce qui est constaté. Déjà à la maison quand un enfant utilise le téléphone à l’insu des parents il y a un problème. Pour d’autres, ils n’ont même plus le contrôle sur la vie de leurs enfants et ces derniers font ce qu’ils veulent. Si la donne doit changer les parents d’aujourd’hui doivent jouer autrement le rôle qui est le leur. Car l’évolution technologique est une force résistance qui répulse nos valeurs », explique-t-il. Le même constat est fait chez la journaliste et activiste béninoise Hermione Ligan qui se demande « où va le monde ? ». A l’en croire, l’inconscience est devenue un atout de la jeunesse et l’éducation familiale prend un coup, mais il faut voir la situation sous un autre angle. Car dit-elle « On parle de sexualité clandestine chez des jeunes pour la grande partie adolescente. Les valeurs morales et sociales ne sont plus respectées ». C’est pourquoi elle martèle que les parents ont un très grand rôle à jouer « Mais il faut que les éducateurs dans nos collèges et universités apportent leurs expertises. Les médias sont aussi interpelés et doivent dans la grille des programmes réserver des émissions de sensibilisations et de conscientisations. Pour ce qui est des chaines de télévision, le contenu des émissions doit tenir compte des besoins des jeunes ».

 « Aussi, les différentes organisations de la société civile et celle de protection des mineurs et des droits de la personne humaine sont concernées par ce combat qui vise à éradiquer ce que nous pouvons qualifier de fléau de notre société, en sensibilisant mais aussi en réprimant ceux-là qui continuent de s’adonner à ces scènes dans les établissements », a-t-elle indiqué tout en faisant constater que « la responsabilité est belle et bien partagée. Nous devons éradiquer ces actes qui n’honorent pas notre pays le Bénin. Il faut que des mesures soient véritablement prises pour empêcher l’évolution du phénomène ».

Vu l’ampleur que prend cette pratique dans les établissements, autorités, éducateurs, activistes, hommes de médias et parents doivent unir leurs forces afin de pouvoir arrêter la saignée. Quant aux acteurs de ces actes la recherche du plaisir ou du buzz ne devrait pas prendre le pas sur les principes de la vie en société. Un acte manqué aujourd’hui peut être compromettant demain.    

Firmin KASSAGA

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