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Reconversion du footballeur : Témoignage de Frédéric Gounongbé

 Reconversion du footballeur : Témoignage de Frédéric Gounongbé

Depuis plusieurs années, un problème épieux se pose surtout au niveau des footballeurs : la gestion de carrière. Et si la fin de carrière peut s’envisager comme l’opportunité d’une reconnaissance sociale ou l’aboutissement d’une consécration personnelle, elle devient le déluge pour d’autres joueurs qui n’ont jamais su faire une bonne gestion financière de leur carrière et après-carrière. Un sujet qui préoccupe l’ex international béninois, Frédéric Gounongbé, consultant TV pour RTL Sports,  qui a créé BPVision (BP pour Bigger Picture, une expression anglaise qui signifie ‘prendre du recul’) dans le but d’aider les footballeurs. 

Damien TOLOMISSI

Dans un article publié par www.vivreici.be sous la plume de Vincent Joséphy, l’ancien  meilleur buteur de Westerlo a effectué certaines confidences.

La pression sociale, le premier mal qui déroute les footballeurs

” Je n’avais pas intégré, comme la plupart de mes équipiers, un centre de formation où on vous prépare à ce genre de carrière. Beaucoup de footballeurs sont déscolarisés assez jeunes…..D’autres arrivent d’Afrique, où la pression sociale qui est mise sur leurs épaules est très importante. Pour un Africain, partir pour l’Europe est déjà un signe de réussite en soi. Alors quand il y passe professionnel, il devient carrément le roi du monde. Il est de coutume d’aider sa famille en y envoyant de l’argent mais quand les rentrées diminuent, il devient difficile de ne plus le faire, d’admettre qu’il faut changer de train de vie en le réduisant fortement. Il y a là une question de fierté, d’égo. “

La gestion de l’argent et la folie des stars !!!

” Cette vie de star, je n’y étais pas préparée mais forcément, dans un vestiaire, on imite le schéma en place. Il nous arrivait parfois, avec le groupe, de partir vers Dubaï ou Barcelone en jet privé quand on avait deux jours. On y faisait la fête et, parfois, j’ai vu passer des notes en fin de soirée de 50.000 euros. Je m’en souviens, je les prenais en photo ! Mais les footballeurs oublient souvent qu’ils sont quelque part en CDD. Et qu’à l’inverse d’un cadre qui est ” assuré ” de toucher son salaire jusqu’à ses 65 ans, leur carrière s’arrête à 30, 32 voire 34 ans s’ils ont de la chance. Il faut lisser ces sommes importantes sur une longue période et donc avoir l’intelligence et le recul suffisants pour y parvenir. Ce n’est pas donné à tout le monde, surtout que personne n’a été préparé à gérer son argent. Certains le confient à des agents véreux. C’est au petit bonheur la chance. “

” J’ai vu des coéquipiers collectionner et exhiber des montres à 80.000 euros. Un autre, qui avait joué à Arsenal, se plaignait que son garage spacieux de sa villa à Londres était trop petit pour accueillir sa 6e voiture. Certains faisaient venir des filles différentes tous les week-ends en jet, leur offraient une après-midi shopping à crédit illimité. Ce n’était pas de la prostitution, juste un ” échange de bons procédés ” si on peut le dire ainsi. J’ai aussi le souvenir d’un gars qui avait un forfait de GSM VIP à… 2.000 euros par mois, comme s’il pouvait appeler sur la Lune. Ce qui ne lui servait strictement à rien, bien sûr. “

Le déclic !

” Ce gars était un chouette type, qui avait déjà joué durant des années en France et gagnait super bien sa vie. Il avait à peu près mon âge et, malgré le fait que c’était un gars intelligent avec qui je m’entendais bien, il était un peu une sorte de caricature du joueur de foot comme beaucoup l’imaginent. Il gagnait énormément d’argent : d’abord 60.000 euros nets par mois puis, plus tard, jusqu’à 100.00 euros. Il avait énormément de problèmes avec le fisc français, avec le fisc anglais, notamment parce qu’il n’avait pas le réflexe d’ouvrir ses courriers. Il ne comprenait pas ce qu’on lui voulait, pourquoi il devait payer des impôts. Il jouait depuis 15 ans au niveau professionnel et n’avait par exemple jamais ouvert de compte-épargne. Un jour, alors que j’étais chez lui, j’ai ouvert son courrier, on a pris une journée pour analyser sa situation, puis pour essayer de la régulariser, ce qui ne fut pas facile. Il m’a fait confiance parce qu’il me connaissait et je dois dire que j’ai apprécié de pouvoir l’aider, je me suis senti utile en rédigeant des mails avec lui, par rapport aux impôts, aux huissiers puis, plus tard, en le conseillant en termes d’investissements. “

La concrétisation d’un rêve bien nourrit

” Souvent, beaucoup de joueurs ont du mal à évoquer la fin de leur aventure sportive au plus haut niveau parce qu’ils sont, par la force des choses, dans une culture de l’instantanéité, du court terme, du fameux ” match par match ” qu’ils répètent constamment, parce qu’on le leur répète constamment. Alors, leur après-carrière, c’est souvent flou. J’ai commencé à encadrer un joueur important d’un bon club belge qui, à l’époque gagnait 10.000 euros mensuels. Il les touchait le 3 de chaque mois et, en général, il n’y avait déjà plus rien sur son compte le 5. Par la suite, il vivait à crédit auprès de ses équipiers. Quand je lui rappelais que cette somme était conséquente, il me répondait que le problème était qu’il ne gagnait pas assez d’argent ! “

VIN-SPIRITUEUX

“Aujourd’hui, je remarque que beaucoup de joueurs me contactent parce qu’ils prennent conscience de cette réalité, qui leur a parfois éclaté au visage durant le confinement, quand certains ont vu leur salaire être réduit. J’ai récemment organisé et animé une vidéo-conférence sur Zoom et on était une soixantaine de joueurs actifs en Belgique, France et en Angleterre. Aujourd’hui, je m’occupe réellement d’une dizaine d’entre eux, avec lesquels j’essaie d’avoir une relation privilégiée, basée sur la confiance. Peu importe si ma structure ne se développe pas trop, je préfère privilégier une relation basée sur la qualité plutôt que la quantité. Il faut aussi qu’il y ait une réelle volonté de leur côté de s’intéresser à ce que nous faisons ensemble. Le but n’est pas de gérer leur argent en échange de la signature d’un contrat. On analyse la situation au cas par cas parce qu’il est évident qu’un joueur de D1B ou un autre qui évolue en Premier League n’ont pas les mêmes attentes, ni les mêmes besoins. Mais j’essaie de leur apporter un service clé en main avec des spécialistes dans divers domaines (comptables, assureurs, gestionnaires de patrimoine…) pour leur permettre de vivre au mieux le pendant et de préparer l’après. Je travaille par exemple avec quelques jeunes joueurs très ouverts sur la question. C’est agréable de voir qu’ils progressent bien. S’ils sont rassurés financièrement, cela peut parfois faire la différence pour mieux prester. “

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