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Présidentielle 2021 : Le talon d’Achille des partis de l’opposition

 Présidentielle 2021 : Le talon d’Achille des partis de l’opposition

Opposition

A quelques mois de l’élection présidentielle, la question de la participation de l’opposition à ce scrutin est plus que d’actualité. Si du côté des Fcbe le parti est reconnu par le ministère de l’intérieur, pour leur part, ‘Les Démocrates’ en sont encore à se battre pour exister officiellement. Dans les deux cas, il reste la question du parrainage qui constitue un obstacle dont la levée est réclamée pour une élection inclusive.

Pierre MATCHOUDO

La participation de l’opposition permettra sans doute au pays de vivre une période électorale tranquille et festive. Mais, cela ne suffira pas pour permettre de remporter le scrutin tant ces partis d’opposition sont minés par de sérieuses insuffisances.

Au niveau des Fcbe, la situation n’est pour l’heure guère reluisante. Son géniteur, l’ancien président Yayi Boni, l’a abandonné en pleine campagne pour les dernières élections communales alors que le parti jouissait, depuis sa création, sur l’aura de ce dernier. Comme conséquence, il n’a pu obtenir que 6 mairies sur les 77 que compte le pays. Et rien ne présage une embellie d’autant plus qu’aucun des nouveaux leaders n’a aucune envergure nationale. S’il existe un bureau national avec un ordre de préséance, cela ne signifie guère que les autres gourous accepteront que l’actuel premier responsable soit celui-là qui porte les couleurs du parti à la présidentielle. En effet, les Fcbe sont un regroupement de personnalités ayant occupé de hautes fonctions durant les dix ans du pouvoir de Yayi Boni. S’y retrouvent des anciens ministres, députés et responsables à divers postes qui ont suffisamment joui du pouvoir pour se targuer de la légitimité d’occuper le fauteuil présidentiel. Tout choix d’un candidat, quel qu’il soit, risque donc de compromettre l’unité du parti et les chances d’obtenir un score honorable à la prochaine élection.

Le même scénario risque de se produire chez ‘Les Démocrates’, parti qui est d’ailleurs une émanation des Fcbe. Jeune formation politique avec de grandes figures, chaque responsable y est suffisamment aguerri pour se croire capable d’être l’incarnation de la volonté du peuple. Il est vrai que le leader incontestable est là en la personne du président Yayi Boni. Seul lui pourra imposer un candidat. Mais, celui-ci sera accepté par un Eric Houndété (si le choix ne se portait pas sur lui) qui s’est opposé à Yayi Boni durant ses deux mandats à la tête de l’Etat ? Rien n’est certain.

Ainsi, qu’il s’agisse des Fcbe ou Les Démocrates, la victoire n’est pas d’avance acquise face à un président qui aime se définir comme un compétiteur né. Il reste donc à ces partis de l’opposition de faire l’option d’une candidature unique. Pour cela, il faut suffisamment de temps pour les négociations, ce qui semble manquer, la campagne électorale devant être lancée dans les tout prochains mois.

De plus, rien ne laisse présager que les Fcbe et ‘Les Démocrates’ réussissent à taire les rancœurs pour se mettre ensemble contre le candidat du pouvoir. Membres d’un même parti il y a encore quelques mois, les militants des deux partis se sont séparés suite à des dissensions internes. Il est donc difficile de présager le choix d’un candidat consensuel à la prochaine élection.

Quid des autres partis ? A vrai dire, même s’ils venaient à obtenir le fameux récépissé de la part du ministère de l’Intérieur,  leur assise  populaire reste très confidentielle. Ils ne feraient donc que servir d’ornement pour donner à l’élection un caractère pluraliste et inclusif. Tous sauf, dans une grande mesure, Restaurer l’Espoir. Ancien ministre délégué chargé de la défense nationale, Candide Azannaï, le président de cette formation politique, connaît bien le président Talon dont il a contribué à susciter la candidature. Mieux, il est très populaire à Cotonou, notamment et il l’a démontré à plusieurs reprises en soulevant des foules contre le président Yayi Boni. Sa démission fracassante du premier gouvernement Talon lui a valu la sympathie de la frange de la population proche de l’opposition, ce qui a étendu son aura hors de son fief de la capitale économique. Mais cela risque de ne pas suffire pour inquiéter un candidat soutenu par la machine au pouvoir, qu’il soit le président Talon lui-même ou un dauphin désigné.

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