Ospisse Metoli sur l’élimination des Guépards U20 aux Jeux Africains 2024 : « Pas de miracle permanent »

Yako à Comlan Mathias Déguénon et ses poulains. La sélection U20 du Bénin est sortie dès la phase de groupe du tournoi de football masculin des 13èmes  jeux Africains. Après sa défaite (1-0) concédée face au Ghana, pays organisateur, le Bénin termine 3e de son groupe avec un bilan de 3 matchs, 2 nuls, 1 défaite, 1bc et 0 marqué.

C’est difficile de l’accepter en tant que Béninois, mais cette élimination était prévisible quand on est analyste du football au vu du modèle de préparation des compétitions avec nos sélections locales, en l’occurrence des catégories d’âges.

Le miracle? Oui ! Il vous arrive vous entraîneurs et joueurs d’en réaliser des fois. Mais les miracles par définition sont des évènements extraordinaires donc rares. Même Jésus-Christ n’en a pas fait tout le temps. Il a même refusé d’en faire lorsque certains juifs le lui ont demandé. Pour préparer une compétition dont on connaît la périodicité, le sélectionneur doit supplier pour qu’on (Ministère des sports + Fédération) lui offre deux semaines de regroupement avec des rencontres amicales rafistolées contre des centres de formation ou équipes de seconde zone. Prenons le cas de ces juniors, depuis les jeux de la Francophonie en RD Congo, il n’y a plus eu de regroupement, aucun match test.

Urbain Honfo, le pauvre! La dernière fois qu’il a effectué un regroupement avec les cadets date de mathusalem (le dernier tournoi de l’UFOA B). Au prochain tournoi, il aura quatorze jours de préparation et tout le Bénin va s’attendre à ce qu’il lui ramène le trophée à la maison devant des pays qui ont pris des mois à se préparer. C’est le mode opératoire ici au Bénin.

En scrutant les voisins, on constate que le Togo, le Niger, le Burkina et d’autres sélections locales préparent depuis la fin des dernières éliminatoires du Chan algérien, les prochaines échéances. Moussa Latoundji et Stanislas Akélé devront faire le miracle sans profiter des journées FIFA. Chez les U23 de Bruno Goudjo Adoula, personne ne les calcule presque. C’était un mini-tournoi en Egypte lors des journées FIFA par le passé et beaucoup se disaient enfin, les dirigeants du foot béninois ont compris la donne. Mais en réalité, c’était une sortie cosmétique. Le temps a eu raison d’elle l’habitude étant une seconde nature.

Aucune sélection n’est épargnée car la situation est pareille chez les dames. Ouzérou Abdoulaye, Symphorien Tehou, Sylvain Zèvounou et autres attendent la prochaine compétition (Éliminatoires de Can, Coupe du monde ou match couperet) avant d’appeler leurs pouliches pour un  regroupement.

Et pourtant la solution est simple pour faire progresser le collectif de nos sélections et surtout avoir sous la main une base de données fiables de joueurs compatibles avec un projet de jeu. Elle se résume en deux points majeurs, à mon humble avis. Il s’agit de :

-Permettre à ces sélectionneurs d’effectuer des regroupements périodiques (mensuel ou bimensuel) sanctionnés par un ou deux matchs amicaux. Pour ça, il faudra créer les plages dans les calendriers des championnats pour faciliter sa mise en œuvre.

-Profiter systématiquement des journées FIFA men et Women pour négocier des matchs amicaux à l’international. On peut au départ se suffire du Niger, du Togo, de la Côte d’Ivoire, bref des pays de la sous-région. La planification ou la bonne préparation des échéances est le seul miracle qui s’impose en sport. Le football n’y déroge pas. Il faut que les dirigeants béninois, du petit ou plus grand, l’intègrent dans leur ADN et la réussite nous ouvrira ses portes en permanence.

Ospisse METOLI