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Colloque scientifique “10 janvier : et après ? ” : Fin de trois jours de riches travaux

 Colloque scientifique “10 janvier : et après ? ” : Fin de trois jours de riches travaux

Clap de fin ! Le colloque scientifique international  “10 janvier : et après ? “, sous le thème « Le Vodun dans un monde en mutation : De la prétention cartésienne à la rationalité mantique », a pris fin, vendredi 21 janvier dans l’amphi Idriss Déby Itno à l’Université d’Abomey-Calavi. Une table ronde sur la problématique des chefferies traditionnelles et de la gouvernance au Bénin était au cœur de la cérémonie de clôture.

Durant trois jours, ce colloque a réuni des participants chevronnés, notamment des chefs traditionnels, Hùnnɔ, Bokɔnɔ, et Tannyinnɔ et aussi les vodùnsi, des universitaires et bien d’autres acteurs. De riches communications réparties en axes ont été délivrées. Elles ont entre autres exploré « Les danses et rythmes dans les pensées mantiques » ; « La syntaxe politique de la gouvernance dans les territoires du Vodùn » ; « Les églises, les mosquées, les spiritualités et les vécus dans la pensée mantique » ; « Les logiques politiques mantiques face à l’évolution » ; « Des processus démocratiques en Afrique : statut et rôle des chefs traditionnels » ; « La femme dans les pensées mantiques en Afrique » ; « L’éducation dans les pensées mantiques » ; et « Le développement prospectif en contexte Vodùn ».

Pour mémoire‚ la colonisation a mis fin à l’autorité des chefs traditionnels dépositaires du pouvoir politico-religieux.  C’est pourquoi pour les rétablir dans leur droit, le Bénin, lors de la révision constitutionnelle du 1er novembre 2019, les a reconnus officiellement. Ce sujet importantissime a été décrypté par les professeurs Nassirou Arifari-Bako‚ Florentin Nangbè et A. Benon-Mora.

À la reddition de Dada Gbèhanzin, le gouvernement français a opéré «l’auxiliarisation des autorités traditionnelles conquises », a résumé Nassirou Arifari-Bako.  Le député a donné en cinq typologies, les politiques gouvernementales postcoloniales vis-à-vis de la chefferie. Il s’agit, a-t-il énuméré, d’une « stratégie gouvernementale de l’exclusion » ; une « politique d’intégration systématique dans l’administration avec autorité » ; une « politique d’association » dans laquelle ils n’ont pas d’attribution claire mais qui leur confère une position de type consultatif notamment en matière foncière ; une « politique d’adaptation et de réinterprétation » qui fonctionne comme la continuation de l’auxiliarisation (les titres sont maintenu, mais un contenu nouveau) ; et enfin, l’ « existence comme un épiphénomène politique ».

Chefferie traditionnelle et la législation

L’autre point saillant qui a suscité un débat intéressant est l’article du texte en préparation pour légiférer sur la chefferie traditionnelle. L’article cité par le professeur Florentin Nangbè, et rapporté par Sèmèvo Bonaventure Agbon du  quotidien “Bénin Intelligent”‚  dispose que les rois peuvent être sanctionnés. Scandale ! « Assisterons-nous à des situations où un roi sera déchu ou emprisonné ? Est-ce béninois ? », s’est interrogé le professeur A. Benon-Mora. Le même texte, à en croire Dr Nangbè, a retenu quatre types de royauté, à savoir la royauté à caractère d’empire, la royauté simple, la royauté dépendante ou déléguée et les chefs de terre. Présent‚ l’historien des religions, Jérôme Alladayè qui a présenté la communication inaugurale du colloque, a vigoureusement souhaité que le gouvernement et les législateurs associent les experts, « les vrais », à cette réforme pour ne pas ajouter de la confusion à la confusion. À propos de la classification, le professeur A. Benon-Mora n’est pas satisfait. Dans l’Afrique précoloniale, a-t-il rappelé, « qui dit royaume fédère Vodunnon, Bokonon, guérisseurs, chefs de terre… », a-t-il rectifié ; puisque chefferie traditionnelle signifiait pouvoir, légitimité et sacralité.

Comment devient-on chef traditionnel hier et comment le devenir aujourd’hui ? De l’avis des communicateurs, d’après la même source, c’est bien là aussi une épineuse question qu’une législation doit appréhender. Ce qui est sûr « la chefferie traditionnelle existera », croit Arifari-Bako même si « elle restera toujours en position dépendante des autorités politico-administratives.

 Chefferie traditionnelle »  comme une « antithèse de la modernité »

La résolution n°4 du colloque, lue à la clôture est entièrement consacrée à la « chefferie traditionnelle » qui sonne souvent comme une « antithèse de la modernité ». C’est pourquoi Dr (MC) Raymond Coovi Assogba‚ modérateur et président du Comité d’organisation du colloque‚ a proposé de sortir des concepts français inappropriés comme « traditionnel », et retenir comme acquis épistémologique de désigner les réalités typiquement béninoises dans les langues des populations.

En la matière, la méthodologie du « Campus de Boologie » dirigé par le Dr Raymond Assogba, amène à ne plus voir le français comme « la langue obligée, mais plutôt, comme une structure adaptée pour exprimer les réalités et les faits de la pensée mantique ». La règle retenue consiste donc à « Constituer les mots en langues nationales, en concepts à conquérir, là où les mots en français sont impuissants à traduire les faits historiques béninois et africains ». Les participants au colloque scientifique international ” 10 janvier : et après ? ” ont alors décidé de penser la rationalité mantique en dehors de l’héritage de son exclusion voulue par l’action coloniale européo-chrétienne et d’utiliser le néologisme qui est une autre logique.

Patrice ADJAHO

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