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Colloque international du CiAAF sur l’avenir du multilatéralisme africain : Les résolutions

 Colloque international du CiAAF sur l’avenir du multilatéralisme africain : Les résolutions

Organisé par le Civic Academy For Africa’s Future (CiAAF) du Dr Expédit Ologou, 1er et 2 décembre 2023, à l’Ecole nationale d’administration (ENA) de l’Université d’Abomey-Calavi, le colloque international sur l’avenir du multilatéralisme africain a tenu toutes ses promesses. Ce rendez-vous scientifique de réflexion qui a connu la participation des chercheurs chevronnés a accouché de très bonnes résolutions.

Mis sur pied le 21 août 2018 à l’initiative d’Expédit Ologou, le CiAAF (mouvement de jeunes passionnés qui mobilise des chercheurs et experts aux profils académiques et professionnels variés) s’est déjà illustré par des réflexions osées et profondes et des productions littéraires scientifiques sur des préoccupations brûlantes : migration, terrorisme, élections en Afrique, démocratie. Ainsi après cinq ans d’existence, le CiAAF  qui a pour vocation : penser, proposer, débattre et évaluer pour l’Afrique qui vient a montré l’inteligencia, la détermination et l’engagement de ces membres à atteindre l’objectif assigné.

 L’essence de ce colloque international du 1er au 2 décembre 2023 questionne chaque africain. ‹‹ Quel avenir pour le multilatéralisme africain ? ›› a été vraiment débattu lors de ce colloque avec de panels enrichissants, fruits des chercheurs issus de plusieurs pays (Bénin, Cameroun, Congo, France, Mali, RDC). Pour Expédit Ologou, la montée de l’insécurité sur le continent, illustrée par les nombreux conflits récents, pose des questions fondamentales sur l’efficacité des mécanismes existants du multilatéralisme africain. Face à ces défis (politiques, sociaux, économiques, environnementaux, sécuritaires…) actuels du continent, le multilatéralisme apparait comme un moyen d’action inévitable.  Lisez le compte rendu fait par Docteur Thierry Bidouzo !!!

Mesdames et Messieurs,

Comment admirer et contempler à la fois la beauté de plusieurs œuvres et les rendre le plus fidèlement possible ? Cette question m’a tourmenté, m’a hanté toute la journée d’hier, toute la nuit, toute cette journée et au moment où je prends la parole, elle me hante toujours. Car, d’hier à aujourd’hui, de l’instant de la forme, avec la cérémonie d’ouverture, au temps de la substance, avec les travaux, nous avons assisté à des interventions, des communications, contributions et débats extrêmement enrichissants. Les ressources de la langue française et l’élégance qu’elle permet d’obtenir sont utilisées avec finesse et tact pour nous offrir des textes frappants tant dans le fond que dans l’esthétique linguistique.

Vous l’aurez compris, il n’est sans doute pas aisé de restituer au terme de ces deux jours, des travaux aussi intenses relatifs à l’une des questions les plus importantes et déterminantes pour l’avenir de l’Afrique, le multilatéralisme, apparaissant comme l’un des principaux modes de régulation des relations internationales depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Il est un dispositif de négociation entre plusieurs États et une valeur politique tendant à la réalisation d’objectifs partagés. “A quand l’Afrique ?“, s’interrogeait hier le Dr Expédit Ologou dans son mot de bienvenue. Quelle place pour l’Afrique dans un ordre mondial en mutation constante ? Le Secrétaire général du Ministère des affaires étrangères, l’Ambassadeur Franck Armel Afoukou, relevait d’ailleurs, dans son allocution d’ouverture, l’importance des instances multilatérales africaines, non seulement dans la gestion et la résolution des crises, mais aussi dans leur capacité d’anticipation et de prévention des crises.

D’hier à aujourd’hui, le multilatéralisme africain n’a pas eu une trajectoire linéaire, rappelait le Professeur Nassirou Bako-Arifari, dans sa leçon inaugurale ; dans ses constances et ses tendances, le multilatéralisme africain navigue entre gloires et déboires, ordre et désordre, rayons et ombres, heurts et malheurs.

Cet ensemble de choses, et la nécessité de proposer des pistes concrètes de solutions pouvant contribuer à faire de l’Afrique un acteur majeur, responsable et constructif du multilatéralisme mondial, justifient le présent colloque sur l’avenir du multilatéralisme africain, dont les travaux s’achèvent, et les rideaux s’apprêtent à tomber.

 Mesdames et Messieurs,

Dans cet amphithéâtre Mensah de l’Ecole nationale d’Administration, devenu le lieu de véritables joutes verbales depuis hier, et où les enjeux de la démonstration, du raisonnement et de l’argumentation juridiques se sont mêlés parfois aux jeux des émotions et des sentiments, le commis à la synthèse sait que l’exercice auquel il se livre est sans doute passionnant ; mais il sait aussi et surtout qu’il s’agit d’un exercice délicat car, il faut avoir plus d’oreilles que tout le monde, il faut écouter et tout écouter, rien ne vaut l’écoute, selon la sagesse populaire. En cela, la qualité et la richesse des débats, depuis la leçon inaugurale jusqu’à maintenant, constituent un défi supplémentaire pour le commis à l’entreprise de synthèse. Il serait sans doute prétentieux et hasardeux de ma part, de vouloir restituer les travaux au sens premier du terme, sans alors les adultérer et sans leur ôter leur charme propre. Tout au plus donc, il s’agira pour moi de tenter de rendre l’environnement proche des travaux, tout en implorant d’ores et déjà l’indulgence des différents intervenants et protagonistes pour les imperfections de ce travail.

En effet, les techniques de synthèse varient. Il peut s’agir d’une photographie, aussi fidèle que possible des interventions, abstraction faite de toute préoccupation dissertative. Mais l’autre conception, peut-être plus ambitieuse, consiste à traquer et extirper les problématiques suscitées par les différentes interventions. Le préposé à ce travail de synthèse emprunte l’une et l’autre de ces deux voies.

 Mesdames et Messieurs,

Quand on fait le tour des travaux depuis hier, quand on a fait le tour des positions et oppositions émises sur les prédispositions des instances multilatérales africaines et les dispositions qui doivent encadrer leur fonctionnement pour un multilatéralisme efficace, on peut à l’arrivée, dégager un triple mouvement : d’abord, le multilatéralisme en questions ou sous questions, ensuite, le multilatéralisme qui s’en va et enfin, le multilatéralisme qui s’en vient.                

Le multilatéralisme en/sous questions

Tout au long de ce colloque, le multilatéralisme africain a été questionné, agité dans tous les sens, parfois malmenée ; il a été soumis à des regards différents, celui du droit international, celui des relations internationales, de la sociologie, de l’histoire, de la philosophie, etc. Thierry Bidouzo a par exemple tenté de voir comment il est saisi par le droit, notamment sa régulation à la fois par les normes (secrétées par les organisations régionales africaines, suivant les prescriptions du droit international général, et les institutions (les cadres de formalisation du multilatéralisme et les mécanismes d’évaluation et de surveillance).

Le Dr Madi Emma a interrogé les fondements épistémologiques du multilatéralisme africain, fondements en crise. En évoquant la crise des fondements formels et informels, le communicateur a précisé que le multilatéralisme africain est victime des anamorphoses issues d’un système international complexe, il met en perspective la déficience d’un socle de certitudes, sur lesquelles s’appuieraient les hypothèses fondamentales de la pensée et de l’action diplomatique multilatérale africaine.

Par ailleurs, le Professeur John Igué, au cours de la table ronde sur les avancées et les défis du multilatéralisme africain, n’a pas manqué de remettre en cause l’existence même d’un multilatéralisme africain, qui apparait selon lui, comme un concept de plus. Et si ce multilatéralisme africain existe, il est en crise, ou tout au moins en difficulté et il faut le débarrasser des facteurs qui l’entravent.

Le multilatéralisme qui s’en va

On aurait pu dire, le multilatéralisme qui doit s’en aller ; mais nous avons fait le choix de dire, le multilatéralisme qui s’en va, en préférant au pessimisme de la raison, l’optimisme de la volonté. Cette partie illustre les éléments de crise du multilatéralisme qu’il faut laisser dans le passé.

Ces éléments de crise apparaissent déjà dans la leçon inaugurale du Professeur Nassirou Bako-Arifari, qui relevait des crises même dans les racines structurelles du multilatéralisme africain, caractérisé par un certain immobilisme et en perte de légitimité dans les opinions publiques. Des opinions publiques numériques contestataires des actions, notamment de la CEDEAO, dira M. Afouda Vincent Agué dans sa communication sur le multilatéralisme africain et les opinions publiques 2.0. En relevant les griefs, il en a évoqué les formes d’expression.

Par ailleurs, tout le panel 2 a été consacré aux crises du multilatéralisme africain. La crise anglophone au Cameroun avec le Dr Fabrice Noah Noah, la crise entre la RDC et le Rwanda dans la région des Grands Lacs avec le Dr Eric Abanati Gbadi, la gestion et la résolution des conflits prolongés avec M. Lated Mombo, mais aussi les changements anticonstitutionnels de gouvernement, les coups d’Etat, le terrorisme, etc.

La table ronde avec le Professeur John Igué, les ministres Rogatien Biaou et Ismaila Konaté, et l’ambassadeur Moise Kérékou, a également été critique à l’égard du multilatéralisme africain, les organisations internationales demeurant dépendantes, n’ayant pas les moyens de leurs politiques, avec un complexe d’infériorité, une sorte d’idiosyncrasie des acteurs, qui ne permettent pas de sortir du joug du colon, perpétuant ainsi une sorte de colonisation invisible. Il faut donc en sortir avec des approches et dynamiques nouvelles pour une nouvelle physionomie du multilatéralisme africain.

Le multilatéralisme qui s’en vient

Le multilatéralisme qui s’en vient doit d’abord prendre en compte un certain nombre de défis qui ont été identifiés tout au long des travaux ; défis de l’éducation, de la monnaie, de l’énergie, défis d’harmonisation pour éviter les embouteillages et embrouillages pour reprendre les mots de M. Emmanuel Odilon Koukoubou, défis de financement des organisations internationales africaines.

Le panel 3 s’est notamment penché sur les défis. L’élargissement du Conseil de Sécurité au continent africain, avec M. Nathan Le Masson, Les puissances “traditionnelles” face à la menace sino-russe en Afrique : entre intérêts nationaux et vision collective, avec le Dr. Larissa Zoba, Les tendances exclusives du multilatéralisme africain, avec M. Emmanuel Odilon Koukoubou, Les nouveau-nés du multilatéralisme africain, avec le Dr. Expédit Ologou, nouveau-nés dont le ou les sens de la fécondation et les incidences de la maturation doivent être maitrisés.

Ces défis ouvrent des perspectives diverses. Elles concernent La Zone de Libre Echange Continentale Africaine, dont a parlé M. Freddy Odounlami. La coopération militaire Sud-Sud en Afrique qu’a évoqué, le Dr. Bakary Fouraba Traoré, la coopération en éducation et formation, qu’a souligné M. Yves Olimane Houdo.

En tout état de cause, il faut donc poursuivre le processus d’évolution, d’engagement vers la supranationalité, la mise en œuvre du panafricanisme dans toutes ses dimensions, il faut de la solidarité, faire de l’intégration une réalité, la capacité des Etats africains à disposer d’Etats africains forts, etc.

Patrice ADJAHO

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