Sobriété dans les plats : La déception continue

Ce lundi 25 décembre jour de la célébration de la nativité du Christ, seules les décorations au niveau des carrefours dans quelques villes laissent croire que c’est la période des fêtes. Dans les familles, très peu ont véritablement fêté et c’était sans grande réjouissance. La célébration s’est limitée au festin en famille uniquement pas d’invités.  En dehors des débits de boisson quasiment vides, la circulation est restée la même et rien ne présage d’un jour de fête de Noël. Des citoyens rencontrés sont déçus.

« La fête de Noël est en train de perdre son sens car en dehors de la messe à l’église on ne constate plus grand chose. Ceci à cause de la morosité économique », déclare Jean Luc. « On dirait que c’est désormais une tradition. Car depuis quelques années, la fête perd de plus en plus sa véritable ampleur », confie Christophe. Au niveau des tenanciers de bar, certains se frottent un peu les mains mais d’autres pleurent le plein de stock qui n’a pas été coulé. « Très sincèrement, je n’ai pas fait la différence entre un weekend et la fête de la nativité. C’est les mêmes chiffres d’affaire alors qu’on s’attendait à mieux », lâche Christian, promoteur de bar. Oh les temps sont véritablement durs ! » S’exclame Angélo. Il s’explique : « On évoquait la Covid-19 il y a de cela quelques années pour justifier la mévente. Mais nous allons de mal en pire, reconnaissons-le. Il est temps que la ceinture soit desserrée ».

Les produits vivriers toujours chers

Plusieurs raisons sont invoquées pour expliquer l’inflation galopante depuis quelques années Outre la spéculation et le détournement des cultures vivrières pour fabriquer d’autres produits comme l’alcool il y a aussi le fait que de plus en plus de paysans préfèrent cultiver des produits intéressants à l’exportation. On y ajoute les conséquences de la crise sanitaire  due à la pandémie de la Covid-19 qui continue d’avoir son impact.  C’est ainsi que le soja est devenu aujourd’hui l’une des filières les plus prospères du pays. Pour endiguer la hausse des prix à venir, il est important d’envisager des solutions innovantes. « Lorsque l’on observe ce qui se passe aujourd’hui, on a parfois un peu l’impression que nous sommes les seuls au monde à subir ce désastre économique» déplore Josiane, responsable de boutique. « Pourtant nous sommes un certain nombre à nous baser sur des prêts pour fonctionner », renchérit, Christelle qui s’interroge « Comment rembourser mes dettes ? ».  «Chaque année, nous attendons à une amélioration mais c’est rien ne bouge », constate Aimé, couturier avant d’ajouter « Nous espérons le miracle dans ce désespoir ».

L’espoir

« L’espoir est quand même permis tant que la vie continue », c’est la nouvelle chanson des Béninois. Car sur toutes les lèvres, c’est le refrain qui fait feu. « Peut-être le sourire reviendra et nous reprendrons un jour avec nos vieilles habitudes de fêtes dans la grande ferveur », a indiqué John, acteur culturel. Le constat fait est que bon nombre de citoyens préfèrent donner de l’envie que d’étaler leur misère sur la place publique. Sous des costumes bien dressés se cachent des corps rutilant de misère. « C’est ma façon de tenir le coup. Parce que dans le désespoir, j’espère. Cela semble utopique mais c’est la réalité », a confié Fidèle, Opérateur économique. « Je me moque  de la misère pour quand même me donner du punch avec mes maigres moyens », renchérit, Jean Pierre, technicien en informatique.

Damien TOLOMISSI