Sabine Adjassè, initiatrice du concours Starpreneuriat : « Outiller les jeunes à bien comprendre une idée d’affaires »

Le taux de chômage dû au manque d’emploi ne cesse de grimper dans le monde et en Afrique en particulier. Beaucoup ont compris et se sont très tôt tournés vers l’entrepreneuriat. En réalité, entreprendre, c’est créer une activité (économique) pour atteindre un objectif ou répondre à un besoin. Et pour mener à bien son projet, la maîtrise de certains outils s’avère nécessaire, d’où le concours Starpreneuriat initié par dame Sabine Adjassè, entrepreneure au parcours exceptionnel. A travers ce concours qui va se dérouler exclusivement en ligne, la styliste-modéliste, peintre, romancière, organisatrice d’événements principalement pour l’entrepreneuriat et actrice de théâtre entend outiller ses abonnées à bien déterminer et comprendre une idée d’affaires. Elle qui réside actuellement à Québec depuis quelques années l’a fait savoir dans cet entretien qu’elle a eu l’insigne honneur de nous accorder.

Qu’est-ce qui a motivé la polyvalence de Sabine?

La beauté de la vie qui peut s’exprimer à travers l’art. J’aime matérialiser mes idées et toutes les disciplines que j’embrasse les expriment agréablement. La polyvalence je l’ai hérité aussi de ma défunte mère entrepreneure qui touchait à tout.

Quel est votre parcours entrepreneurial?

(RIRES) J’ai commencé paraît-il depuis le ventre de ma mère. Quand elle négociait étant enceinte je bougeais beaucoup. Toute petite je vendais des arachides cuites dans le quartier pendant les vacances. J’ai commencé assez tôt vous savez. À l’université d’Abomey-Calavi où j’ai fait ma maîtrise en sciences de gestion, mes promotionnaires me connaissent bien je vendais un peu de tout. Puis j’ai eu la chance un jour de me faire former en tant que Formatrice Germe et ainsi a commencé les formations des jeunes sur le terrain depuis 2011 au Bénin. Plus de 200 jeunes ont défilé devant moi.

Ensuite j’ai atterri au Québec et j’ai fait un certificat en entrepreneuriat pour poursuivre ma carrière. Aujourd’hui je gère deux entreprises reliées à cela. Une “Univers de Sabine” qui coache la jeunesse en ligne et l’autre “Univers Mod&Art” un OBNL qui fait la promotion des entrepreneur.e.s de partout. Je pense que ma vie est l’entrepreneuriat. Je  respire cela.

Selon vous qu’est-ce qui empêche la jeunesse en général à se donner à l’entrepreneuriat ?

Les moyens mais également la motivation et l’endurance. Quand ils où elles se plaignent de moyens et que tu décides de les aider, c’est l’abandon quand ils ou elles sont confrontées aux challenges. Aucun effort, peu en sont réellement capables.

En terre étrangère depuis 5ans  et après y avoir fait vos preuves, vous vous tournez aujourd’hui vers la jeunesse de votre pays pour les inciter à l’entrepreneuriat. Pourquoi?

Parce que je viens de là. J’ai connu des difficultés en tant que femme et en tant que jeune. Décider de quitter sa terre natale c’est difficile vous savez, c’est justement la quête d’opportunités et de possibilités. Actuellement, j’ai pu m’en sortir et je voudrais aider mes jeunes frères et sœurs à trouver aussi des opportunités et un sens à leur vie. L’entrepreneuriat peut y contribuer et ce n’est d’ailleurs pas facile. Je souligne mais avec la détermination, on peut relever le défi.

Parlez-nous un peu du concours Starpreneuriat (Objectifs, inscription, déroulement) ?

Avec la pandémie, j’ai décidé d’expérimenter mon entreprise de coaching en ligne. A travers mon site web www.universdesabine.com j’offre des outils de rédaction de plans d’affaires en ligne. J’ai initié le concours Starpreneuriat pour mes abonné.e.s qui me suivent. C’est la 1^ère  édition et l’objectif est de les outiller à bien déterminer et comprendre une idée d’affaires afin que le ou la plus endurant.e gagne un financement de 200.000 FCFA à la fin. Tout le concours se déroule en ligne. Tout le monde de partout peut s’inscrire, avec un jury et plusieurs étapes depuis la réception des idées jusqu’à la finalisation d’un plan d’affaires. Cette première édition m’a rassuré de relancer une autre l’année prochaine.

Un dernier mot ou un appel à lancer?

Je suis jeune et j’aime la jeunesse qui entreprend. Tant qu’il y a des hommes et des femmes qui veulent avancer avec un appui mes deux bras seront toujours ouverts pour les aider. Mais il faut de la ténacité et de l’audace et cela manque à beaucoup de jeunes. Je leur demande de se réveiller et de prendre leur destin en mains. Nous sommes capables de bâtir ensemble un monde meilleur.

Joël Mian (Coll)