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Marie-Elise Gbèdo et la politique : C’est désormais du passé

 Marie-Elise Gbèdo et la politique : C’est désormais du passé

La politique, c’est terminé pour l’ancienne Ministre de la Justice Marie-Elise Gbèdo. C’est l’essentiel à retenir des propos de l’avocate âgée de 68 ans lors de son passage vendredi 29 avril 2022 sur le plateau de 5/7 Matin de l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (ORTB).

On la voyait venir. Celle qui a occupé également le portefeuille du Ministère du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme  par le passé a affirmé qu’elle se retire de la vie politique pour se consacrer à autre chose. « Oui la politique et moi, c’est fini », lâche-t-elle. Elle se justifie : « Il y a un temps pour tout, je prends de l’âge ».  La décision de cette avocate connue pour sa lutte pour la défense de la gent féminine, est selon elle motivée par le fait que la vie se ne résume pas exclusivement à la politique. C’est justement pour cette raison qu’elle consacre à l’en croire depuis quelques temps son énergie à la génération montante. « Je forme la jeune génération et cela me fait vraiment plaisir car il y a pas de jour ou de weekend où je ne suis pas sollicitée par la jeune génération pour venir les aider à avancer » fait-elle savoir. Comme quoi, il faut savoir quitter les choses avant qu’elles ne vous quittent.

Marie Elise Gbèdo, l’exemple

Présidente de l’Association des Femmes Juristes du Bénin (AFJB), avocate réputée en droit des affaires et plusieurs fois candidate aux élections présidentielles, Marie-Elise Gbèdo est une référence. En effet, dans un entretien à Cœur ouvert accordé à courantsdefemmes.org, elle a précisé  qu’elle a quitté Porto Novo en 1975 pour l’Université de Paris I Panthéon Sorbonne. Dix ans plus tard, elle prêtait serment devant la Première Chambre de la Cour d’Appel de Paris. Elle mesure la chance qu’elle a eu de voyager, de pouvoir faire de bonnes études et d’avoir toujours été soutenue par sa famille. Ses parents, l’un fonctionnaire et l’autre sage-femme, étaient des « intellectuels qui mariaient modernisme et traditionalisme. » Décédée depuis longtemps, sa mère était « une femme libre » puisque Marie-Elise se souvient d’elle, vêtue dans son jardin d’un short rouge et d’un tee-shirt, une tenue encore aujourd’hui considérée comme indécente pour une mère de famille africaine.

L’atout principal de Marie-Elise Gbèdo poursuit-elle dans les colonnes de notre source est son tempérament inflexible. Vice-présidente de l’AFJB pendant huit ans, elle savait que tout le monde était persuadé que c’était elle la présidente. Pourquoi ? « J’ai plus de charisme. C’est tout. Ça ne s’achète pas, c’est Dieu qui me l’a donné. » C’est en effet toujours elle qui a su se mettre en avant et a eu le courage de dénoncer les discriminations à l’égard des femmes. Quand elle se présente aux élections présidentielles de 2001, elle veut avant tout aller jusqu’au bout de ses idées et « prouver que les femmes peuvent être chef ». Dans le cadre de ses activités à l’AFJB et de ses interventions médiatiques, elle dit constamment aux femmes : « vous pouvez ! ». « Alors, il fallait que je montre l’exemple ».

Lorsqu’elle annonça sa candidature au poste de chef de l’Etat, cette femme elle-même divorcée fut traitée de tous les noms et accusée de vouloir pousser les femmes au divorce et d’être une « casseuse de foyer ». Mais Marie-Elise Gbèdo ne se laisse pas démonter pour si peu. Ayant occupé un poste de Ministre entre 1998 et 1999, elle connaît le milieu politique, « ce panier de crabes », et sait s’y intégrer et résister aux pressions, aux bassesses, aux accusations. « Sur le plan du travail, je veux toujours me battre, me mesurer… » En politique, il faut aussi se battre sur le terrain « pour que le peuple comprenne que tu as envie d’accéder au pouvoir ». Elle n’a pas remporté plus d’un pour cent des suffrages mais elle ne considère pas comme un échec ce score par ailleurs peu fiable, dans le cadre d’élections qu’elle estime frauduleuses. En 2006, elle sera à nouveau candidate et défendra le même programme, fondé sur la justice, « socle de l’économie et du développement social ».

Marie-Elise Gbèdo, l’amazone

Citant et réinterprétant André Breton, elle souligne que « la femme est l’avenir de l’homme et la femme est l’avenir de l’Afrique ». C’est pourquoi elle croit en l’intégration des femmes dans le processus de développement. Selon elle, c’est avant tout par l’éducation massive que l’on viendra à bout des freins au développement : « Sans éducation, vous ne pouvez pas parler, vous ne pouvez pas réfléchir. C’est la connaissance qui ouvre les yeux ». Et une femme éduquée s’investira nécessairement dans l’éducation de ses propres enfants. Il faut donc une véritable volonté politique pour développer la scolarisation des enfants, notamment celle des petites filles. Marie-Elise Gbèdo se bat et se battra toujours dans ce sens. Elle a peut-être un seul regret, celui de n’avoir pas eu de filles, mais deux garçons, qui connaissent parfaitement le combat de leur maman et à qui elle ne cesse de répéter qu’ils ont intérêt à rencontrer une femme comme elle. Mais en existe-t-il vraiment deux comme elle ? Se pose le site courantsdefemmes.org.

Damien TOLOMISSI

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