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Ma vie rêvée de footballeur : Confidence du DG Coris Bank, Jean-Jacques Golou

 Ma vie rêvée de footballeur : Confidence du DG Coris Bank, Jean-Jacques Golou

Jean-Jacques Golou rêvait d’être footballeur. Malgré l’avenir radieux qui se dessine dès son adolescence, il déchante quelques années plus tard, préférant se consacrer totalement à ses études afin de réaliser un autre rêve. Aujourd’hui, à la tête de la Direction Générale de Coris Bank Bénin, il a toujours la même adrénaline sur un terrain de foot que dans les finances et comptabilités. A cœur ouvert, l’ancien élève du Collège Catholique Père Aupiais de Cotonou raconte son histoire. Elle est très émouvante et enrichissante. Lisez plutôt !!!

« Un rejet n’est jamais définitif tant que vous continuez de vous améliorer. Comme beaucoup de jeunes, j’ai fait mes classes footballistiques dans la rue, en participant à différents tournois inter-quartiers  de mon enfance à mon adolescence. Nous rêvions de devenir des joueurs professionnels, surtout que les années 90 ont coïncidé avec la prolifération des antennes TV5, nous permettant de suivre les matchs du championnat français notamment. Mon aîné Jacques OKOUMASSOUN, mon cher grand frère de quartier, grand amoureux du cuir rond et actuel Président de la Fédération béninoise d’Escrime, n’a pas manqué de nourrir en moi cette passion, en parrainant mon entrée à l’institut français (ex CCF-Centre Culturel Français), où nous allions tous les dimanches suivre l’émission Téléfoot, sur TFI. La salle était souvent pleine. Ce contexte était enrichi de la disponibilité du Magazine « Onze Mondial », qu’on se passait entre nous, après s’être assurés d’avoir détaché le poster géant qui s’y trouvait et de l’avoir collé dans nos chambres, quand l’occasion nous était donnée de l’acheter. Je pouvais ainsi avoir l’impression de dormir et de me réveiller aux côtés de Jean-Pierre Papin, Abedi Pelé, Rudi Voller,  Franck Rijkaard et j’en passe.

J’avais la ferme conviction de pouvoir faire carrière dans le foot et me donnais davantage sur le terrain de jeu.  Plus je m’améliorais dans mon jeu en grandissant, plus je recherchais un modèle auquel ressembler.  Au moment de passer le Bac, Ibou Ba (milieu de terrain offensif) était celui que j’avais choisi. En voyant des joueurs de ma génération comme Nicolas Anelka, Peter Luccin, Stéphanat Dalmat, Patrick Kluivert éclore, surtout après que j’ai été sélectionné dans les U15 nationaux (du temps de Peter Schnittger), puis en U17, je me disais pourquoi pas moi.

Décidé à y arriver, bien que je n’aie pas choisi la France comme destination pour les études, mais plutôt Montréal, j’étais convaincu que mes parents me perdraient pour le foot. Le plus grand club de Montréal était l’Impact de Montréal, un club professionnel qui évolue en MLS (Major League Soccer, la plus importante ligue de foot de l’Amérique du Nord). Je m’arrangeai pour me faire inviter à leur camp d’entraînement quelques jours après mon arrivée, en plein hiver, en 1998. Je n’ai pas tenu une journée avant d’être remercié. En effet, une fois sur place, après plus d’une heure de transport en bus, gelé par le froid,  je découvrirai pour la première fois un terrain de foot en salle, de forme ovale, duquel la balle ne sort jamais et sur lequel les contours du terrain vous renvoient la balle plutôt que de déclencher une touche.  Il faut donc savoir en faire des alliés. Il faut dire qu’en hiver, les matchs se jouent en salle.

5 ans, plus tard, alors que j’avais progressé dans mon jeu, et après que l’équipe de foot de l’Université de Montréal dont j’étais un titulaire, ait remporté la médaille de bronze au championnat universitaire du Canada en 2003, nous avons obtenu de jouer un match amical contre la même équipe qui me repoussa plus tôt, l’Impact de Montréal, l’équipe pour laquelle jouera Didier DROGBA dans les années 2010. J’étais très en jambes ce jour-là, et sorti du lot, puisque après le match, l’entraîneur de ces professionnels, dont plusieurs joueurs évoluaient en équipe nationale canadienne, s’intéressa à moi et s’en ouvrit à mon coach.

Ne voulant plus rester à l’Université juste pour convaincre l’Impact de Montréal, comme me l’avait demandé leur coach, je n’allai pas dans son sens. J’étais plutôt désireux de passer à autre chose dans ma vie.   Bien qu’ayant été rejeté de façon humiliante, j’étais loin d’imaginer que 5 ans plus tard, ce même club professionnel s’intéresserait à moi et que ce sera, cette fois, à moi de ne pas avancer dans cette opportunité. J’ai retenu de cette expérience que tant que vous ne déposez pas les armes et que vous continuez de vous améliorer, les opportunités après lesquelles vous courez peuvent encore s’offrir à vous. Courage à tous. »

Damien TOLOMISSI

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