Lutte contre la Cybercriminalité au Bénin : La solution de Malick Gomina

Dire que les actes de cybercriminalité ont connu une considérable ampleur ces dernières années au Bénin relève de la palissade. Dès lors, l’actuel gouvernement a opté pour la répression systématique des mis en cause. Une solution que les députés Malick Gomina et Réginal Koumagbéafidé demandent de revoir.

Ils ont fait savoir leurs positions le jeudi 23 novembre 2023 au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo après les réponses de la Ministre du numérique et de la digitalisation, Aurélia Adam Soulé Zoumarou, aux questions orales sur le phénomène. La fraude 4-1-9 n’est plus seulement l’apanage du grand voisin de l’Est. Le Bénin s’est invité, par effet domino, dans ce cirque des arnaqueurs via internet.

En Avril, 1.188 individus sont déjà interpellés (détentions et attentes de procès) pour fait de cybercriminalité au Bénin. Si le chiffre donne du tournis, la moyenne d’âge des cybercriminels interpellent plus d’un. Parmi les individus interpellés, plusieurs jeunes et élèves ou apprentis. L’actuel gouvernement a opté pour l’intransigeance dans le traitement des cas avec la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) qui n’hésite. Les peines sont dans l’ordre des 10 voire 15 ans d’emprisonnement pour les coupables.

Depuis, des voix s’élèvent pour inviter le gouvernement à opter pour une solution moins draconienne. En tout cas, c’est ce que préconisent des députés à l’Assemblée nationale tels que Koumagbéafidé et Malick Gomina. L’emprisonnement n’est pas la panacée au phénomène. « Je suis entièrement d’accord pour la manière dont la lutte se mène. Mais je voudrais qu’elle intègre le volet rééducation ou réinsertion afin que ces jeunes qui sont aujourd’hui incarcérés soient formés pour que du retour des prisons, qu’ils ne retombent pas dans les mêmes vices », a proposé Réginal Koumagbéafidé de l’Union Progressiste le Renouveau.

Son collègue du Bloc Républicain, Malick Gomina abonde dans le même sens. « Ce n’est pas le désir d’abandonner la cybercriminalité qui manque aux jeunes. Mais quand on les écoute, on comprend qu’ils le font parce qu’ils n’ont pas d’autres portes de sortie » a expliqué l’ex-maire de Djougou. Pour lui, de nombreux jeunes se lancent dans la cybercriminalité faute d’autres opportunités. Comme alternative, il propose au gouvernement d’ »accélérer le programme de la formation technique et professionnelle ».  Des interventions qui ne sont pas certainement tombées dans des oreilles de sourds.

Arnaud ACAKPO (Coll)