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“Le loup et le troisième mandat” : Un poème de Myrtille Akofa Haho

Elle a ce don naturel de faire rêver ses lecteurs à travers sa plume. Myrtille Akofa Haho, auteure de plusieurs ouvrages et de poème et connue pour sa bonne plume a encore fait preuve de créativité à travers ce texte poétique,”Le loup et le troisième mandat”. Lisez plutôt !!!
Il n’y pas un sans deux, dit-on
Et pour construire, il faut souvent déconstruire
Le loup dans sa splendeur et sa rage d’avoir sa proie n’a jamais rêvé régenter sur aucun règne animal. Il avait hérité de manière génétique la ruse du prédateur puis tout ronflant, bedaine arrondie va dans sa grotte se reposer tous travaux abattus.
Ayant réussi à avoir sa meute au point, il craignait pourtant pour sa survie
Il lui fallait trouver la faveur de plus qu’une meute de loups pour faciliter son hégémonie Le loup dormait moins, du sommeil des riches qui ne dormait jamais à poings fermés. Le loup dormait moins car dans sa tête, ça toquait : “régner, régner, régner”
Il commença à reprocher aux dirigeants fautes et mauvaise gestion. Il criait au scandale et détournement des deniers publics. Le loup appelait à l’unisson des forces vives de la nation D’un discours limpide, il haranguait la foule :
– Accourez de partout. Veillez sur votre postérité. Croyez que le pouvoir n’appartient à personne et que vous devez apprendre à gérer ce qui vous appartient.
Si l’ombre ne vit que par la lumière, l’ambition de la lumière n’est pas de rester sous le boisseau. Quand l’insidieux besoin d’être vu et de pouvoir tout décider s’emparât du loup, il vit le mal venir
Ce n’est pas plus mal qu’il faut être prévoyant quand on veut arriver à ses fins.
– Qui parmi nous peut mieux nous défendre ? Qui pourra négocier avec les autres nations quand nos intérêts seront en jeu ? Qui a ce charisme qui fait la fierté de tout un peuple ?
Ça commencera par le successeur de celui qui n’a pas dirigé avec droiture. Celui par qui le népotisme, la corruption, les réformes scandaleuses prennent corps. Il fera mieux. Le loup fera mieux. Il a la langue mielleuse du renard qui pour prendre le délicieux fromage s’enduit du miel sur la langue pour le miroiter au corbeau. Erreur et naïveté !
Le loup applaudi et élu prit le pouvoir
Le pouvoir est doux car plus besoin de se battre pour la pitance quotidienne ou pour être riche
Beaucoup de privilèges et peu de décisions “réfléchies”
Pour garder leur place
L’entourage avec des propos laudateurs garde le loup en place
Fier d’être un demi-dieu assis dans son fauteuil en or
Le peuple croupit sous la misère
Engourdi dans la gadoue
À voir les années défiler
Pourvu qu’un peu de sucre coule sur leur langue
Car le bien-être n’est pas donné
À l’heure du JT, le louveteau dépense sans compter dans des fêtes onéreuses
Sombrero luisant sur la tête et le cigare entre les lèvres
Un bouton de sa chemise coûte ce qu’un pauvre habitant mange en un trimestre
Le premier mandat tire à sa fin
Le loup peut rempiler car la loi le permet à condition de ne pas perdre les élections
Dans sa tête, ça toquait : “régner, régner, régner”
Il dit par discours démagogique :
– Suivez ce que je dis et vous verrez la grande vérité du développement. Personne ne construira notre nation à notre place
Nous allons tous œuvrer ensemble pour tutoyer le bonheur
Notre intelligence est notre force car je crois en vous
Oubliez le passé des grincements de dents
Ce n’est pas l’épée des vendus qui nous transpercera
Si on s’est battu autant
Ce n’est pas pour mourir de faim
Sur ces piliers pourris, sans conviction du peuple
Le loup reprit du poil de la bête
Il reprit le pouvoir
Pensées muettes du grand nombre
Silence coupable des porteurs de voix
Attendre la providence
Pour avoir la résurrection imaginaire de ce qu’on tue par silence
Ou attendre le messie du prochain vicieux qui troquera le loup despote par le pantin redirigé ?
Le loup s’affaire. Troisième mandat aux portes, il multiplie les lois de la République. Il veut revenir car lui seul a le secret pour régner.
“Régner, régner, régner”