Kassa Mampo: «Les 52.000 FCFA sont une régularisation de fait»

Les responsables des confédérations syndicales ont rencontré le Chef de l’Etat et le patronat des entreprises privées du Bénin ce mardi 27 avril 2022. A la sortie de ces assises tant attendue par les travailleurs, Nagnini Kassa Mampo, n’est pas satisfait. Pour le Secrétaire général de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB), c’est le statu-quo par rapport aux revendications des travailleurs.

Le Secrétaire général de la CSTB n’a pas tiré grand-chose de cette rencontre. C’est depuis plusieurs années que les différentes Centrales et Confédérations syndicales déposent sur la table du gouvernement des plateformes revendicatives ou se retrouve en bonne place la revalorisation des salaires. Avec la Covid-19 et le coût de vie assez élevé actuellement au Bénin, les représentants des travailleurs s’attendaient à ce que quelque chose soit faite. « Lorsque nous avons reçu une invitation pour le 26 avril, une invitation couplée avec le travail de la commission de la comme interministérielle, nous nous attendions à mieux. Nous nous attendions à la revalorisation du point indiciaire mais aussi à celui du SMIG. Mais le constat a été amer » a déclaré Nagnini Kassa Mampo. A l’en croire, la CSTB est partie sans être satisfaite.  « Non seulement on nous a dit que c’est la première session ordinaire de la commission qui ne sait plus réunie depuis un an et demi. Ce qui veut dire qu’il y devrait avoir plusieurs points à l’ordre du jour, mais un seul point a été débattu », a-t-il confié.

Ce qui est déplorable selon lui est le fait qu’en se référant au fait que la plupart des travailleurs n’acceptent plus d’être payés à 40.000 f et que la tendance était déjà plus élevée en terme de rémunération avec la cherté de la vie qui bat son plein, le SG /CSTB estime que porter le salaire minimum interprofessionnelle garanti (Smig) à 52.000 f CFA « n’est qu’une régularisation d’une situation de fait. Ceci dans la mesure où certains patrons d’entreprises payaient déjà 50 mille ou 60.000 FCFA voire plus ».

Pour Nagnini Kassa Mampo, là où les travailleurs devraient trouver satisfaction est la hiérarchisation des salaires. « Ici également c’est échec et mat. La décision du gouvernement est de supprimer le principe de hiérarchie des salaires de laisser aux patrons privés le choix d’adapter les salaires en tenant compte de leurs volontés », a-t-il martelé avant d’ajouter que « C’est une poursuite aggravée de la précarisation de l’emploi ».

Pas de revalorisation salariale de sitôt

« Le clou de la séance est la question de revalorisation des salaires des travailleurs du secteur public tant attendue. Ce  qu’il convient de retenir ici, c’est que les travailleurs n’auront rien de plus. Du moins jusqu’au mois octobre prochain. Il est juste dit qu’il y aura quatre tranches de revalorisations », a souligné le Secrétaire général de la CSTB. A toutes les questions des syndicalistes sur les taux à appliquer par paliers « rien n’a filtré » a-t-il indiqué. Mieux, « nous ne sommes pas sûr de ce qui se fera. Le gouvernement a avancé la crise liée à la guerre en Ukraine et surtout qu’il faut une autorisation du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque Mondiale. Une réunion qui se tiendra en octobre. Bref, la rencontre a accouché d’une souris », a-t-il dit.

Arnaud ACAKPO (Coll)