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Instabilité politique en Afrique : L’aventure ambiguë des coups d’Etat

 Instabilité politique en Afrique : L’aventure ambiguë des coups d’Etat

Le Niger a rejoint mercredi 26 juillet 2023, la liste des pays ouest-africains qui ont récemment connu un changement de régime par la violence. Alors que le gouvernement avait tôt fait de déclarer que la prise en otage du président Mohamed Bazoum par la garde présidentielle n’était qu’un soulèvement d’humeur mal lui a pris lorsque les forces de défense et de sécurités se sont finalement ralliés à la cause des putschistes. En effet, le pays du Mena vient ainsi de rejoindre le Mali, le Burkina-Faso et la Guinée où des coups d’Etat ont emporté les dirigeants.

Mimétisme ou signe d’un véritable malaise, cette résurgence de putsch interpelle l’ensemble des classes politiques des pays qui sont encore épargnés. Partout où le pouvoir a été changé par la force, les mêmes motifs sont évoqués, motifs qui se résument en un seul mot : la mal-gouvernance. Au Mali, le colonel Assimi Goïta a justifié son coup de force par l’incapacité du président de la transition à maîtriser la situation sécuritaire du pays en proie aux groupes djihadistes. Le même argument est aujourd’hui brandi par les putschistes au Niger où, depuis de longs mois, les terroristes sévissent comme en toute impunité.

En Guinée par contre, c’est la violation des règles du jeu démocratique par le vieux président Alpha Condé qui a, selon les putschistes, justifié leur prise de pouvoir. Elu démocratiquement deux mandats de suite, ce dernier a modifié la constitution pour se maintenir, ce qui est considéré par une partie de la classe politique comme un coup d’Etat constitutionnel.

Hors de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), le Soudan et le Tchad ont eux aussi vu des changements de pouvoir par la force. Dans tous ces cas, la confiscation du pouvoir par un clan et/ou l’incapacité à répondre aux attentes légitimes de la population sont des causes directes des coups d’Etat. Il y a quelque temps, un professeur Burkinabé a fait le buzz sur les réseaux sociaux avec une vidéo dans laquelle il déclarait avec verve que tous les coups d’Etats ne sont pas mauvais. Mais, la vraie question que l’on devrait se poser est de savoir si les coups d’Etat sont porteurs des solutions aux aspirations légitimes des populations.

Au Soudan, civils et militaires ont fait un attelage commun pour chasser le président autocrate. Mais, depuis bientôt deux ans, la situation semble plutôt virer au chaos, les alliés d’hier se déchirant pour le partage du pouvoir. Au Mali, après un premier putsch, le colonel Goïta s’est trouvé obligé d’en fomenter un nouveau, parce que les civils auxquels il a rétrocédé le fauteuil présidentiel n’ont pas été, selon lui, à la hauteur des attentes du peuple.

Partout où les coups d’Etat interviennent, les solutions qu’ils constituent ne sont en réalité que des illusions. C’est le cas de la Libye qui était l’un des pays les plus riches d’Afrique mais après la mort du colonel Kadhafi est dans une grande instabilité. « Je n’ai pas un âge canonique mais j’ai un certain âge et jamais je n’ai vu qu’un coup d’État en Afrique francophone ait changé quelque chose au quotidien des français. La vie chez eux a toujours continué son cours et le prix de la baguette n’en prend pas pour autant l’ascenseur », fustige Constant Sinzogan.

Et il en a été ainsi depuis les indépendances. Connu pour ses fréquents coups d’Etat, le Bénin avait été surnommé Enfant malade d’Afrique. Un coup d’Etat en appelait un autre, le dernier n’ayant pas apporté une solution au mal du pays.  Le coup d’Etat est toujours une aventure à l’issue incertaine car dès lors que le cours normal de la vie politique d’un pays est interrompu par la violence, tout peut être possible.

Qui est le nouvel homme fort du Niger?

Chef de la garde présidentielle, le général Omar Abdourahmane Tchiani d’après TV5 est un proche de l’ancien président Mahamoudou Issoufou. Il n’était pas apparu, lors de l’allocution à la télévision dans la nuit du 26 au 27 juillet, parmi les dix militaires qui ont annoncé la fin du régime du président Bazoum au nom du CNSP. Mais il était représenté par son adjoint, le colonel Ibroh Amadou Bacharou. Néanmoins, selon la même source « de nombreux observateurs indiquaient que le général Tchiani était le cerveau de ce putsch en tant que commandant de la garde présidentielle qui séquestre le chef de l’État dans sa résidence privée située à l’intérieur du camp militaire de la Garde présidentielle ». Tchiani avait été nommé à cette haute fonction en 2011 par le président Issoufou et son successeur Mohamed Bazoum l’avait maintenu à ce poste. La garde présidentielle compte un peu plus de 700 hommes équipés par une vingtaine de blindés.

Damien TOLOMISSI

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