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Coup d’Etat institutionnel : A qui le tour après le Sénégal ?

 Coup d’Etat institutionnel : A qui le tour après le Sénégal ?

Rompant avec sa tradition démocratique, le Sénégal est entré dans une phase d’instabilité suite à ce qu’il convient d’appeler coup d’Etat institutionnel fomenté par le président Macky Sall. Mais, ce pays pourrait ne pas être le dernier à ainsi suivre la tradition des présidents qui rêvent de perdurer au pouvoir.

Dakar est en ébullition depuis le report, par Macky Sall, de l’élection présidentielle initialement prévue pour le 25 février 2023. Les Sénégalais, y compris dans les cercles des soutiens du président, sont massivement mobilisés pour faire échec à ce qui apparaît comme un coup d’Etat constitutionnel visant à accorder une rallonge à Macky Sall qui devrait quitter le pouvoir le 2 avril 2023.
Alors qu’avant le vote du Parlement, il s’est prononcé contre le report de l’élection, Amadou Bah le candidat du camp présidentiel est resté silencieux au lendemain du vote de la loi. Par contre deux ministres ont déposé leur démission en signe de protestation. Signe que la situation est grave, après un premier communiqué plutôt mou, la CEDEAO a fini par lâcher Macky Sall en demandant la restauration du calendrier électoral.
Avant Macky Sall, c’est le président Bissau-Guinéen qui a illégalement lui aussi dissout l’Assemblée nationale de son pays. Umaru Sissoco Embalo a profité d’une tentative de coup de force contre lui pour mettre au pas un parlement qui lui était hostile. En cela, les deux chefs d’Etat ne font que faire perdurer la tendance des chefs d’Etat africain qui, une fois au pouvoir, s’y accrochent contre vents et marrées.
Mais les temps changent en Afrique de l’Ouest particulièrement où les citoyens exigent la même rigueur contre toute forme de coup d’Etat. Jusque-là, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ne faisait que s’acharner sur les putschistes militaires au point de perdre sa crédibilité. Après un premier communiqué plutôt complaisant qui faisait part de la préoccupation de l’organisation, un second communiqué fut publié le 6 février, à travers lequel elle invite Macky Sall à restaurer le calendrier électoral prévu par la constitution.
En attendant la suite des événements, d’autres dirigeants sont aux aguets. Au Bénin, un député a introduit un projet de changement de la constitution au grand dam de l’opposition et d’une partie des soutiens du président Patrice Talon. C’est donc dire que ce pays à tradition démocratique stable depuis plus de trois décennies pourrait lui aussi entrer dans la valse de l’instabilité si rien n’est fait pour freiner les ardeurs de ceux qui rêvent de voir le chef de l’Etat briguer un nouveau mandat.

Pierre MATCHOUDO

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