Chaîne de bars sur la route des pêches : Les Béninois boivent autant…?

Il y a quelques années, les débits de boissons alcoolisées et bars dansants se comptaient encore au bout des doigts dans les rues de Cotonou. Si Jonquet pouvait se targuer d’être le coin le plus chaud de la capitale économique du Bénin, aujourd’hui la donne a bien changé. Le centre du show et des soiffards s’est déplacé vers Fidjrossè, à l’ouest de la ville, vitrine du 229, sur la route des pêches. Les abords des nouvelles voies construites sont pris d’assaut par les bars essaimés de part et d’autre.

Ceux qui ont fréquenté Fidjrossè plage il y a 10 ans peuvent témoigner. La grosse attraction du lieu était les étalages précaires de vente de noix de coco. Cette époque au cours de laquelle déguster l’eau de coco bien fraîche pour se désaltérer et en même temps faire du bien à son organisme semble être bien révolue. L’eau, non plus celle des noix de coco, a coulé sous les ponts. De Fidjrossè plage à Togbin place est faite désormais aux bars et bistrots.

De plus simples aux VIP garnies de géantes enseignes lumineuses en passant par les restaurants, la route des pêches fait une mue qui ne dit pas son nom. Ça pêche moins sur les plages mais dans les bouteilles de bière. En faisant une balade de santé sur l’axe routier amusez-vous à dénombrer ces coins-là pour vous faire une idée de l’ampleur du phénomène. En laissant la route des pêches pour sillonner les rues et autres localités à Akpakpa, Agla ou Abomey Calavi, c’est encore une autre paire de manches. Les bars et bistrots foisonnent de partout.

A la vue du spectacle, il y a lieu de se demander si les Béninois boivent autant. Les Cotonois sont-ils devenus aussi fêtards et soiffards par ces temps qui courent ? Et pourtant, le commun des citoyens crie à la cherté de la vie avec le serrage de ceinture prêché par le Pape de la Rupture.

On peut toutefois sans se tromper affirmer que l’appétit des Béninois pour l’alcool ne date pas d’aujourd’hui. C’est un phénomène intemporel qui s’actualise à chaque époque dans une diversité de conduites individuelles et collectives, et se présente désormais comme un fait sociétal. Mais, si l’alcool est souvent synonyme de plaisir et de sociabilité, son usage peut avoir des conséquences désastreuses. Et ici, les grands consommateurs de l’alcool restent les jeunes. Alors que l’autre dira que l’excès en toute chose nuit à la santé.

Aujourd’hui, cette activité génère assez de ressources. Les tenanciers de bars, buvettes et autres restaurants s’acquittent de leur taxe à la mairie et constituent un frein plus ou moins au chômage.

La Rédaction