Animation du Temple de Pythons de Ouidah : Une médiation culturelle gérée par un personnel qualifié

Les offres touristiques de la Destination Bénin sont diversifiées ; écologique, balnéaire, religieux ; elles portent aussi la marque d’un tourisme culturel riche qui s’appuie sur le Vodun dont le Temple de Pythons de Ouidah représente un des sanctuaires le plus évident et s’intègre à une politique de médiation minutieusement exécutée par un personnel qualifié qui est soutenu par les communautés détentrices. Découvrons dans cet article ces médiateurs culturels de Dangbé-Xwé.

Ils assurent la gestion administrative et financière, la médiation culturelle, la sécurité des personnes et des biens, la promotion et la valorisation des éléments et biens patrimoniaux que dispose le Temple de Pythons de Ouidah. Ils reçoivent et informent les visiteurs du Temple de Pythons et ne ménagent aucun effort pour satisfaire les besoins et aspiration des touristes. Ceux dont on parle, c’est le personnel en charge de la gestion de cette institution dont les fonctions sont multiples : Forêt sacrée, site touristique, lieu de mémoire, musée école pour la patrimonialisation du Dangbé Xwédah (Temple de Pythons de Ouidah).

La gestion du Temple de Pythons de Ouidah relève de la responsabilité des agents et communautés détentrices. Les premiers constituent le personnel actif, quotidiennement au front pour satisfaire les besoins des visiteurs. Ils officient pour assurer la sécurité des visiteurs et usagers du Temple. Ils accueillent les visiteurs, leur fournissent les informations sur les conditions de visitent, leur présentent les biens et éléments du temple, leur permettent de vivre une expérience exceptionnelle au cours de leur passage dans l’enceinte de l’institution et enfin les assistent pour l’achat d’objet de souvenir. Selon le gestionnaire du Temple de Pythons de Ouidah, Monsieur Modeste ZINSOU, une quinzaine d’agents travaillent pour animer cet équipement culturel. A l’écouter, on comprend que les rôles des agents sont variés. Selon lui, il y a deux agents de sécurité, un chargé de l’accueil, quatre guides de site dont une femme, trois tenancières de la boutique de souvenir, deux responsables qui s’occupent de la coordination des agents. Il précise : « Nous avons engagé des réformes pour mettre en place un personnel jeune, qualifié et rompus à la tâche ». « Les guides sont des techniciens diplômés en guidage et en patrimoine à l’Université d’Abomey-Calavi et à l’Ecole du Patrimoine Africain » confie – t- il avant de conclure « tous les agents en service au Temple de Pythons de Ouidah sont sous contrat de travail, perçoivent régulièrement leur salaire mensuel qui est largement au-dessus du SMIG ». Ces propos sont confirmés par madame DEHI Estelle, tenancière de boutique de souvenir qui ajoute que « Dans le traitement des agents du Temple de Pythons de Ouidah, une attention particulière est accordée à la motivation des uns et des autres et l’ambiance est conviviale dans la rigueur et la responsabilisation de chaque acteur ». Les agents au poste au Temple de Pythons de Ouidah sont organisés et hiérarchisés selon un modèle de gouvernance hybride qui associe la logique participative et celle de la subordination.

Ce modèle appliqué avec minutie et équité est concocté par l’administrateur désigné par les collectivités détentrices du Dangbé-Xwé que sont ADJOVI AKANKOTOGLONOU, AGBO ATAKPALOKO et ZOUSSOUNGBO. Il s’agit de monsieur Eloi AGBO. Porte-voix de l’équipe de gestion et porte-parole des collectivités détentrices, l’administrateur avoue que l’accomplissement de sa mission, il a l’assistance et le soutien du gestionnaire et des prêtres du Temple. Il déclare : « Ma mission, c’est d’inscrire la gouvernance du Temple de Pythons de Ouidah dans la qualité. La qualité s’impose à nous, car notre site a eu le Label de l’UNESCO et nous avons l’obligation d’honorer cette reconnaissance ».

La gestion du Temple de Pythons de Ouidah est-elle dans la bonne main et confiée à des acteurs conscients de leur mission ? Chacun peut faire son idée pour répondre à cette question à partir de l’éclairage des informations traités par cet article. Dans tous les cas, l’institution culturelle vit, se modernise et maintient sur le territoire béninois sa place d’un des sites touristiques le plus visité.

Damien TOLOMISSI