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Anacarde: La nouvelle filière de merveille

 Anacarde: La nouvelle filière de merveille

Les paysans du nord du Bénin, regroupés au sein de la Fédération Nationale des Producteurs d’Anacarde du Bénin (FENAPAB) ne jurent désormais que par l’anacarde, un produit dont la culture est en pleine expansion.

Dans la plupart des villages du Nord-Bénin, il n’a pas un paysan qui ne possède pas sa petite parcelle d’anacardes. « C’est la plante miracle », disent-ils. Elle permet à ces derniers  d’avoir de l’argent pendant les périodes creuses ou de soudure, après toutes les autres récoltes.

Actuellement présidente de la FENAPAB (Fédération Nationale des Producteurs d’Anacarde du Bénin), Madame Sahadatou Atta Kakayatchi, la soixantaine, ancienne cheffe quartier de Pénéssoulou, un arrondissement de la commune de Bassila au nord-ouest du Bénin à 372 km de Cotonou. Elle est la femme la plus connue dans ce secteur de production pour être la planteuse individuelle qui possède la plus grande plantation d’anacardiers dans la commune. Propriétaire de 5 plantations d’anacardiers de 7 hectares et demie, fille d’un ancien combattant entrepreneur agricole, elle a très tôt pris goût à la terre et s’est lancée dans la production d’anacardiers depuis 1998.

Brave et vaillante, elle s’est fixée comme défi depuis le 23 septembre 2019, date de son élection pour son premier mandat à la tête du conseil d’administration de la FENAPAB, de chercher des partenaires pour l’amélioration de la qualité de la production, développer le plaidoyer à l’endroit de l’état pour aider les producteurs dans leurs activités, mener le plaidoyer vis à vis des hommes pour que les femmes aient accès à la terre, dans un pays où la terre appartient aux hommes ainsi que ce qu’elle produit. Reste à la femme de picorer les miettes comme la poule cherche sa pitance en grattant le sol autour du mortier. « Avec la superficie que j’embrase, chaque année, et depuis 25 ans, je récolte en moyenne 2 Tonnes conventionnelle d’anacarde et 500 kgs bio qui me permettent de gagner le nécessaire  selon le prix du marché », a-t-elle confié.

Atta Kakayatchi Daouda, lui est exploitant forestier, il s’est reconverti dans la culture du coton (50 ha), du soja (30 ha), du riz (20 ha) et de l’anacarde qu’il pratique depuis une douzaine d’années, ses plantations ne peuvent passer inaperçues. Des 150 hectares de plantations qu’il a réalisées et qu’il continue d’ailleurs d’étendre, il tire 600 kgs par hectare soit 90.000 kg annuellement, ce qui lui garantit, un revenu de l’ordre de 25. 000. 000 à 27. 000. 000 F CFA.

Il ne s’agit pas de cas isolés. De nombreux paysans de la région septentrionale du Bénin tirent chaque année des revenus substantiels de l’anacarde. Même si la production de la FENAPAB qui est estimée à 117 343 tonnes soit un total de 215 809,52 T avec un rendement moyen de 446 kgs/ ha pour la production nationale, cela procure chaque année, une somme conséquente. « Le souhait de la multitude des planteurs disséminés dans toute la zone de production est de bénéficier d’un prix d’achat relativement attrayant ; le prix de session pratiqué dans les pays d’à côté est deux voire trois fois le prix auquel nous bradons nos produits » a laissé entendre un producteur tout en ajoutant « Même si les premières années demandent plus d’attention, nous producteurs unanimement, reconnaissons que la culture de l’anacarde exige moins d’entretien que celles du coton ou du soja »

L’anacarde, la richesse

L’anacarde, est une plante qui n’est pas exigeant en traitement phytosanitaire, sa floraison est abondante et son taux de fructification relativement élevé. La récolte ne demande pas un effort particulier : lorsque les fruits arrivent à maturité, ils se détachent tous seuls des branches. Les paysans n’ont qu’à les ramasser au pied de l’arbre. Ces avantages, qui s’ajoutent à une rémunération intéressante, font que les paysans du nord du Bénin s’adonnent de plus en plus à cette culture et y consacrent plus d’espace. Et c’est  une évidence qu’aujourd’hui, l’anacarde a pris place à côté des autres cultures telles le coton, le soja, le cacao.

FENAPAB, la clé de réussite

Faîtière nationale des producteurs d’anacarde et membre de l’Interprofession de la filière, la FENAPAB est présente dans quatre grandes Régions et 35 communes qui constituent les zones de production de l’anacarde au Bénin. Elle fonctionne suivant un modèle pyramidal avec la base qui est représentée par les producteurs, le milieu par les différents démembrements et le sommet par la FENAPAB elle-même. Ses principales activités sont la fourniture de services à ses membres (appui-conseils, formations, dotation en équipements), la vente groupée et le plaidoyer.

En effet, l’une des clés de la réussite de la mission de la présidente Sahadatou Atta Kakayatchi a été l’adhésion massive des producteurs et productrices à la FENAPAB. Un membre, content des formations qu’il reçoit par le biais de la FENAPAB ne cache pas sa satisfaction : « Grâce à la formation continue que nous recevons, nous arrivons à mieux entretenir nos plantations, à espacer les plants et cela se ressent sur le rendement et la qualité de nos produits ».

Pour la commercialisation des produits, le choix de la vente groupée est la meilleure aux yeux de Sahadatou. En dépit de ces conditions favorables et de l’évolution des prix, les paysans s’inquiètent, ils ne se sentent pas en sécurité face aux acheteurs et aux intermédiaires de toutes sortes qui sillonnent les villages pour collecter les récoltes. « Pour nous permettre de vivre du fruit de nos labeurs, le gouvernement doit nous aider », lâche-telle. « C’est comme si les producteurs produisent et l’acheteur fixe le prix qui l’arrange » déplore un autre producteur très amer. L’engouement des producteurs est sans réserve. Le choix de la gouvernance concertée, le crédo de Madame Sahadatou Atta Kakayatchi l’a d’ailleurs dans la réussite de son premier mandat. Ce qui a amené ses pairs de la fédération à lui renouveler leur confiance.

Brice Edmond TCHIBOZO (Coll)

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