1er août 2023: Le panier de la ménagère a-t-il changé?

Ce mardi, 1er août 2023, le Bénin célèbre le 63e anniversaire de son accession à l’indépendance. 63 ans d’indépendance politique, 63 ans de souveraineté administrative mais les populations, dans l’ensemble, disent ne pas ressentir beaucoup d’effets de cette souveraineté dans leurs assiettes.

Chaque 1er août, les Béninois chantent “vive l’indépendance”. Les autorités politico-administratives se mettent en tenue d’apparat lors des manifestations officielles. Avec honneur et fierté, les forces de défense et de sécurité exécutent le défilé militaire en fanfare. Si à chaque célébration du 1er août la population augmente, le bien-être collectif peine à suivre le même rythme. De 2.512.000 habitants en 1960 selon les chiffres de la Banque mondiale, la population béninoise tutoie les 13.000.000 en 2023. Soit une augmentation de près de 500% en soixante ans. Le panier de la ménagère est vide. C’est le revers de la médaille, gris-pâle. Il tranche avec le quotidien des autorités, vivant dans le luxe et la bombance. Entre le haut et le bas, la notion de l’indépendance n’a pas la même connotation. Si les autorités se basent sur les indices normatifs comme l’hymne, le drapeau ou la notion d’État, le bas-peuple tient compte de sa réalité à lui. Comment vivre ou survivre. « Nous ne sentons rien. Les produits de première nécessité ont augmenté de prix. Même le gari qui est produit chez nous est cher. Ce qui est grave est que nous n’avons pas l’argent pour acheter » se plaint un Béninois interrogé dans les rues de Cotonou. « Quelle indépendance? Je ne constate rien. Nous sommes incapables de nous nourrir correctement et on parle d’indépendance. C’est seulement des discours selon moi » renchérit Rémi, conducteur de taxi moto communément appelé zémidjan.

Les gouvernements successifs font de leur mieux pour améliorer la situation macroéconomique. Le pays depuis quelques années s’impose en numéro 1 de production du coton en Afrique de l’ouest. Des mesures sont aussi prises au plan microéconomique. Toutefois, les mesures peinent à produire des effets considérables. Récemment, le régime de la rupture a initié des projets sociaux tels que ARCH, microcrédit Alafia ou Gbessoké. L’objectif est de toucher les populations pauvres ou extrêmement pauvres. Le Smig a aussi connu d’amélioration passant de 40.000 à 52.000 FCFA. Celui qui ne peut satisfaire son ventre n’est pas vraiment libre. Les autorités doivent en tenir compte et travailler à tous les niveaux pour une bonne richesse partagée. En attendant, bonne fête de l’indépendance à tous

Arnaud ACAKPO (Coll)