1er Août 2023 : Des citoyens nostalgiques s’expriment

Le Bénin fête le 1er août 2023 son accession à la souveraineté nationale. A quelques jours de la célébration de cette fête nationale, certains citoyens donnent leurs avis sur la façon de commémorer l’événement de nos jours. Nombre de Béninois sont nostalgiques des festivités d’il y a quelques années.

La fête de l’indépendance communément appelé “Ablodégbadja” d’hier et d’aujourd’hui présente une grande différence. C’est ce qui ressort des réactions du citoyen ordinaire. Dans des années antérieures, tout le monde vivait la fête à fond. Même à une semaine déjà, l’on pressentait l’arrivée d’une fête glorieuse. Les rues sont badigeonnées et les différentes couches de la société répètent les gammes pour le défilé du 1er Août. « Toute la population était excitée à l’idée d’aller sur les lieux du défilé ou de le regarder à la télévision » dit Achille Minmitondé, un peu déçu de ce qui se fait de nos jours. Paul Z. Akplogan, enseignant à la retraite fait revivre la célébration d’une certaine époque. « Par le passé, lors de l’indépendance on assistait au défilé des civiles, des bonnes dames, des paysans avec leurs produits de champ. Ainsi que les Zemidjan (conducteurs de Taxi moto) et les vespas. Mais aujourd’hui force est de constater que ce n’est le cas, l’État a éradiqué tous ces défilés pour limiter les gaspillages des sous » regrette cet instituteur à la retraite. Se replongeant dans l’histoire, Ce sexagénaire fera des rappels. « Pendant la révolution, toute la population était invitée à la fête. Quant à l’arrivée du président Nicéphore Soglo au pouvoir la fête était sélective. Mais à l’arrivée de Kérékou tout était revenue comme avant. Et au temps de Yayi Boni, il a pu repartir la fête dans tous les départements pour une accessibilité totale à la fête par la population. Par contre avec notre président actuel, la fête est réservée presqu’aux forces armées » relate-t-il. Un autre détail est soulevé par Jacques, la cinquantaine environ. « Dans les années écoulées, il y avait la présence de plusieurs Présidents des pays voisins qui assistaient à notre fête mais ce n’est plus le cas depuis l’arrivée de ce régime » dit-il nostalgique.

Aujourd’hui, avec la rupture, la célébration est limitée au défilé militaire et quelques actions sporadiques au niveau des préfectures. Ce sont selon lui, l’absence de ces maillons qui décourage les citoyens et les contraint à ne plus tailler d’importance à la célébration du  1er août au Bénin. « Frustrée de cet état de choses la population est devenue des observatrices de cette fête et le goût n’y est plus pensent-ils généralement ».

Arnaud ACAKPO (Coll)