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Suite à la menace d’intervention armée au Niger: Pressions sur la CEDEAO

 Suite à la menace d’intervention armée au Niger: Pressions sur la CEDEAO

A mesure que l’intervention de la CEDEAO contre les putschistes nigérians devient imminente, pays frontaliers et forces politiques nationales ont intensifié des pressions en faveur de l’inaction. Quitte à légitimer le coup d’Etat.

L’ultimatum adressé aux putschistes du Niger a expiré le dimanche 5 août 2023, ce qui ouvre la voie à une intervention militaire d’une force constituée par les pays de la CEDEAO, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest dont fait partie le Niger. Une semaine plus tôt, le général Abdourahmane Tchiani, chef de la garde présidentielle, avait pris en otage le chef de l’Etat avant de se proclamer, plus tard, président de la République.

Ce coup d’Etat est intervenu dans un contexte marqué par l’irruption progressive, dans la sous-région, des militaires au-devant de la scène politique. Suite à la prise de pouvoir par l’armée au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, la CEDEAO s’était contenté d’imposer des sanctions économiques, ce qui n’a pas eu l’effet escompté. Au contraire, à chaque fois, ces sanctions ont été contournées et les putschistes ont réussi à trouver un semblant de légitimité. 

 C’est donc la première fois que la CEDEAO brandi une menace d’intervention contraindre les auteurs d’un coup d’Etat à retourner le pouvoir au président démocratiquement élu. Mais cette action militaire est compromise par les pressions à la fois internes et externes.

Le Tchad, voisin du Niger, qui souhaite un dialogue, refuse d’avance toute aide à la CEDEAO en cas d’intervention. Il faut dire que le pays est dirigé par un Général d’armée qui a pris le pouvoir après la mort de son père de président et qui tente de se légitimer.

L’Algérie, autre voisin du Niger se dit fermement opposé à tout règlement de la situation par la force. Situé sur la route que les immigrants illégaux empruntent pour se rendre en Europe, l’Algérie craint avant tout un afflux de réfugiés Noirs sur son territoire. Aussi considère-t-il toute attaque contre le Niger comme une menace à l’Algérie.

A l’intérieur même des pays de la CEDEAO, la pression monte contre une intervention armée. Ainsi les sénateurs nigérians demandent de privilégier la voie diplomatique afin d’éviter toutes implications sécuritaires, les deux pays partageant plus de 1500 km de frontière.

La CEDEAO est un exemple d’intégration sous-régionale en Afrique. Les citoyens ont le droit de s’installer dans le pays de leur choix et les biens peuvent circuler librement au sein de l’espace. Une intervention qui tourne mal peut constituer un risque, non seulement pour les Nigérians, mais aussi pour tous ceux qui, nombreux, ont choisi de s’y installer. Et, en décidant d’une intervention armée, les chefs d’Etat n’ont pas annoncé des dispositions de protection des populations.

Convaincus de cette imbrication des populations, les putschistes s’attendent à ce que la CEDEAO ne mette pas sa menace à exécution. Dans le même temps, ceux qui rejettent toute intervention, à l’exception du Tchad, ne font rien dans le sens du retour à l’ordre constitutionnel au Niger.  A ce rythme, si la CEDEAO ne maintient pas la pression, elle n’aura plus aucune légitimité.

Pierre MATCHOUDO

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