Sèmè-Podji: La mer sème encore la panique

Depuis quelques jours la mer est en furie à Sèmè-Podji. Les habitants de la plage PK10 Marina et Sèyivè sont menacés par de puissantes vagues. Pas de pertes en vies humaines mais d’importants dégâts matériels.

Des maisons éventrées à Sèyivè, une boutique déséquilibrée à Pk10 Marina avec les occupants obligés de dormir à la belle étoile. Lits, matelas et ustensiles de cuisines emportés par les flots. Le bilan est lourd pour les riverains, qui pour la plupart sont allés travailler. Si l’érosion côtière sur le littoral de Akpakpa et dans les zones de Sèmè est un secret de polichinelle, le spectacle de cette année est digne d’un film d’horreur. « Cette fois-ci la mer projette des vagues de plus de quatre mètres de hauteur depuis le fond pour ensuite s’écraser sur les maisons que vous voyez ici » décrit tristement un riverain en racontant la scène tout en indiquant deux maisons abandonnées. Un tour dans les maisons montre l’une d’entre elle (construite en matériaux définitifs, carrelées à l’intérieur avec des douches sanitaires) désormais abandonnée laisse perplexe. Les chambres à coucher sont quasiment éventrées. Le plancher est arraché à cause de la puissance des vagues.

Chaque jour et ce depuis le week-end du 2 avril 2022, la mer entre en furie chaque après-midi. « A partir de 15h, ça commence et quand ça commence, c’est fini. Toute la partie sur laquelle on se trouve ici maintenant est inondée et l’eau de mer s’étale sur plus de 50 mètres » ajoute un autre.

Le lundi 04 avril, le maire de Sèmè-Podji, Jonas S Gbènameto accompagné d’autres autorités politico-administratives de Sèmè Podji sont allés sur le terrain pour constater de visu l’étendue des dégâts. L’autorité communale aurait demandé aux populations de vider les lieux en attendant une solution appropriée ont renseigné des témoins. Une solution compliquée à mettre en œuvre par ces citoyens limités par les moyens selon leurs dires. « Où irons-nous ? Avec quel argent irons-nous louer chambre actuellement » s’interrogent bon nombre d’entre eux. Fernandez, propriétaire de l’une des maisons n’a pas de mot. Il espérait percevoir quelques mois d’arriérés de loyer mais le sort en a décidé autrement « Depuis trois mois je ne prenais pas le loyer chez mes locataires parce que leur situation n’est pas meilleure voilà que la mer vient de tout gâcher. Comment faire? » se demande-t-il, dépité.

Ces questionnements et beaucoup d’autres sont en instance à PK10 actuellement. Cette nouvelle incursion de la mer repose le problème des effets du changement climatique sur les côtes littorales du Bénin.

Arnaud ACAKPO (Coll)