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Sécurité alimentaire: Une nouvelle menace pour les paysans

 Sécurité alimentaire: Une nouvelle menace pour les paysans

Alors qu’ils sont déjà affectés pour avoir bradé leur soja et leur cajou, les paysans sont actuellement sous la menace d’une insécurité alimentaire due à l’arrivée tardive des pluies dans la partie septentrionale du pays.

D’habitude, le mois de mars est synonyme du début de la saison des pluies mais en cette année 2023, les pluies sont si espacées que déjà les agriculteurs s’inquiètent de l’issue de cette variation climatique. Ceux qui se sont précipités pour semer du maïs en avril ont dû déchanter. Après avoir fait semblant de s’installer, la saison pluvieuse fut suivie de quelques semaines de sécheresse. Conséquence, c’est présentement, mi-mai que beaucoup ont commencé à mettre les graines en terre.

Ce n’est pas la première fois que la saison des pluies joue avec les nerfs des paysans du nord Bénin. Ces dernières années, le climat connaît une instabilité caractérisée tantôt par l’arrivée des pluies ou par l’arrêt précoce de celles-ci. Cette instabilité a eu pour effet de modifier les habitudes alimentaires des habitants de cette région. Ainsi, désormais, c’est le maïs qui est le principal produit alimentaire, loin devant l’igname, le manioc. Certains ménages ruraux ont même commencé à introduire le riz dans leur alimentation, ce qui était inimaginable dans le passé.

Après le soja et le cajou, c’est donc la troisième mésaventure que subissent les paysans du Bénin. A la recherche de liquidité, la plupart des producteurs vendent quasiment tout au lendemain de la récolte, ne gardant dans les greniers que ce qu’il faut jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, cette année, la période de soudure risque d’être difficile pour ceux qui n’ont pas assez de réserves.

Heureusement, explique un paysan, cette année le prix du maïs est resté bas, ce qui fait que beaucoup ont préféré stoker eux-mêmes en attendant la meilleure période pour vendre. Dans certaines zones comme Sinendé, Bembéréké ou Banikoara, le sac de maïs se négocie à moins de 16.000 francs CFA alors que l’année dernière à la même période il était déjà à plus de 20.000 francs. En dépit des efforts consentis par les pouvoirs qui se sont succédé, l’agriculture béninoise reste encore largement archaïque. A exception des zones de production de coton, le reste du territoire est caractérisé par la petitesse des superficies emblavées, ce qui rend difficile une réelle mécanisation. Plus grave, l’agriculture dépend largement de la pluviométrie. Et avec les perturbations climatiques, la fréquence et la régularité des pluies sont imprévisibles, ce qui constitue un facteur majeur de risque alimentaire.

Pierre MATCHOUDO

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