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Remise en cause de la réforme du système partisan : A quel jeu joue Bertin Coovi?

 Remise en cause de la réforme du système partisan : A quel jeu joue Bertin Coovi?

Une chose est de critiquer mais une autre est d’être logique envers soi-même et envers le bon sens afin d’éviter les amalgames. Bertin Coovi estime que la réforme du système partisan, texte en vigueur depuis novembre 2019 doit être abrogé sous prétexte qu’il est « crisogène ». Une opinion bancale à notre avis pour plusieurs raisons.

Oui la réforme du système partisan en vigueur au Bénin a des biais. Oui, le code électoral adopté en novembre 2019 souffre de quelques imperfections. Et c’est bien compréhensible dans la mesure où toute œuvre humaine est perfectible, qui plus est, si elle est destinée à un univers politique en perpétuel mouvement et surtout mû par des jeux d’intérêts. Ceci étant, demander, aux acteurs politiques, de parfaire ces textes est d’une logique implacable qu’on ne peut qu’applaudir les auteurs de cette doctrine destinée à faire avancer les choses et la démocratie béninoise. Mais lorsqu’on entend certains se plaire à dire qu’il faut jeter à la poubelle ce qui est là, il faut s’interroger. Il faut s’interroger sur les mobiles qui sous-tendent leur position.

Selon Bertin Coovi, une bonne partie de la réforme partisane « est un recul pour notre démocratie ». Il  ira plus loin en ajoutant que « Le système de 2016 ne souffrait d’aucune infirmité démocratique ».  Faire cette déclaration est comme ignorer la genèse de la démarche qui fonde la réforme du système partisan. L’objectif est de mettre fin à l’opportunisme politique et à la prolifération des clubs électoraux, vecteurs de chantage politiques et de division.

S’il est vrai et reconnu de tous que le roi Boukoukpin n’a pas sa langue dans sa poche et qu’il a des critiques piquantes (qui ne manquent pas de pertinence des fois), il faut qu’il reconnaisse que sur le coup, il s’est planté. Remettre cet aspect du système partisan en cause relève tout simplement de l’incompréhension. La question qui s’impose, est-ce qu’il sera normal que le Bénin retrouve ses vieilles amours avec les pratiques d’il y a 20 ans?  Que l’on permette à tutti quanti de s’aligner sur une liste de candidatures à la présidentielle juste pour flatter ses égos ?

Le système partisan actuel encourage la fédération des énergies, des compétences politiques et intellectuelles au sein d’un même groupe de façon à obliger les chapelles politiques à occuper tout le territoire national. En quoi obliger un parti politique à avoir des membres fondateurs, des délégués et membres ou sympathisants bon teint un peu partout sur le territoire national serait crisogène ? En quoi obliger les candidats farfelus aux élections présidentielles à discipliner leurs envies est crisogène ? En quoi réduire la liste des candidats à la présidentielle à 3 voire 5 au lieu de 30 ou 100 est un recul pour la démocratie béninoise? Pour exemple, sur les 26 candidats à la présidentielle de mars 2006, 19 n’ont pas obtenu 1% du suffrage exprimé. En 2016, sur les 33 qui ont effectivement participé au scrutin, le dernier candidat a recueilli 0.04%, soit 1272 votes, sur toute l’étendue du territoire national. 25 autres potentiels présidents, comme lui, culminaient à moins d’1%. Cette irresponsabilité ne peut continuer ainsi dans une démocratie qui se veut correcte.

Même le candidat incapable de fédérer sa famille autour de son projet disait reporter ses voix a un tel ou un tel. Juste pour monnayer un électorat insignifiant entre deux tours. Certains étaient candidats juste pour ajouter une ligne à leur CV ou pour marchander des prébendes chez les bailleurs de fonds. Est-ce ça la bonne démocratie ? Non! Il faut arrêter ce marché du dupe. La fonction présidentielle est noble et doit être respectée. N’importe qui ne doit prétendre l’assumer juste pour assouvir ses lubies. Imaginez la récente passe d’armes entre Rachidi Gbadamassi et Bio Tchané. Si c’était avant, l’ancien député aurait claqué la porte pour mettre son mouvement en place. Mais l’ancien maire de Parakou s’est contenté de tempêter contre les dysfonctionnements observés. C’est ça le premier avantage du code électoral voté en 2019.

Arnaud ACAKPO (Coll)

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