Réformes: Une révolution attendue dans les médias

De quelques journaux au milieu des années 1990, la presse privée béninoise compte aujourd’hui un nombre indéterminé, mais estimé à trois chiffres. En fait, il est difficile de savoir combien ils sont, ces médias au Bénin.

Certains surgissent durant des périodes charnières comme les élections puis disparaissent en attendant d’autres événement. Il y en a aussi qui ne sortent que lorsque le fondateur tombe sur une opportunité. Le point commun de la grande majorité des médias écrits au Bénin est le nombre de tirage rarement dépassant 100 exemplaires. Côté audiovisuel privé, le nombre extrêmement réduit de journalistes empêche un travail de qualité. Certaines radios fonctionnent avec moins de 5 journalistes obligés d’être au four et au moulin.  Dans tous les cas, la viabilité économique des entreprises de presse privée est compromise, ce qui se répercute sur les journalistes et techniciens obligés de se contenter de salaires modiques lorsqu’ils en ont.

Face à ce tableau sombre, c’est une véritable révolution qu’il faut dans le secteur. La presse privée béninoise doit être refondée. A son arrivée au pouvoir en 2016, le président Talon a hérité d’un système politique qui a vu, depuis la conférence nationale, des partis politiques claniques et peu représentatifs s’enraciner. La réforme entamée dans ce secteur a abouti à la disparition de ces clubs politiques au profit de partis d’envergure nationale.

Un tel coup de balai est aujourd’hui nécessaire pour sauver la presse privée béninoise. Il obligera les acteurs se remettre en cause et à aller vers la création d’entreprises viables qui offrent des emplois décents aux acteurs de la filière.

Pierre MATCHOUDO