Pour une meilleure santé de la politique extérieure du Bénin : La redéfinition de la carte diplomatique actée

Comme annoncé, le président Patrice Talon a rencontré les ambassadeurs en poste à l’étranger, le mardi 30 mai dernier. Selon le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, après l’examen, il a été envisagé une nouvelle carte diplomatique en vue de l’efficacité de la diplomatie béninoise.

Au lendemain de sa prise de pouvoir en 2016, le Chef de l’Etat, Patrice Talon a engagé deux (02) principales réformes phares au niveau du Ministère des affaires étrangères pour la restructuration de la “maison Diplomatie”. Il s’agit de celle qui a conduit à la réduction quasiment de moitié, du gabarit des représentations diplomatiques d’une part, et le réaménagement structurel et géostratégique de la Carte diplomatique, qui a consacré la fermeture et le déclassement de certaines Missions diplomatiques et consulaires, d’autre part. Mais sept ans après ces réformes qui ont fait couler beaucoup d’encre et de salive, le président de la République a décidé de faire un examen des reformes entreprises avec les ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques du Bénin, notamment sous l’angle économique. Selon le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, il a été envisagé une nouvelle carte diplomatique en vue de l’efficacité de la diplomatie béninoise. « Il ne s’agira pas de retomber dans les mêmes travers, mais de renforcer l’existant », a-t-il précisé. Il a expliqué sans aller dans les détails que des missions diplomatiques pourraient être créées dans les pays où le Bénin n’en a aucune. Ce qui dénote que votre journal Gaskiyani Info avait vu juste, en évoquant le sujet dans l’une de ses parutions précédentes.

Coup d’œil dans le rétroviseur

S’agissant de la dynamisation et de la proactivité de la Diplomatie béninoise, on peut se poser les questions de savoir si, les structures de veille stratégique, capables d’animer cette proactivité ont été créées et si la fermeture de plus du tiers des Missions diplomatiques béninoises à l’étranger permet d’insuffler au mieux la revitalisation souhaitée ? Le cas du déclassement puis de la fermeture de la Représentation béninoise de certains postes diplomatiques serait édifiant à souhait.

La fermeture

Concernant la fermeture de la majorité des Représentations diplomatiques et consulaires ; il faut rappeler qu’elle a fait chuter drastiquement leur nombre de trente-neuf (39) à quatorze (14), actant notamment presque la non-représentation du Bénin en Afrique noire francophone. On pourrait, à tort ou à raison, penser que l’improductivité de la Diplomatie béninoise est due au nombre pléthorique de Missions, ce qui en soi, reste à prouver. Ainsi, la question pourrait être posée de savoir si ces transformations permettent d’aboutir à l’efficience économique et politique souhaitée surtout lorsqu’on se base sur la portée de l’action des Ambassades et des Consulats Généraux.

Le repositionnement géostratégique du Bénin

Sur ce point, sur la scène internationale, quelques critères qui, s’ils avaient été davantage pris en compte, auraient permis d’aboutir à un réaménagement plus probant. Ces critères concernent essentiellement : le maintien de la présence du Bénin dans les pays membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies (France, Angleterre, Chine, Russie, États-Unis) ; le maintien de la présence du Bénin dans les pays partenaires traditionnels ou dans les pays ayant le Bénin comme pays de concentration de l’aide au développement et le maintien de la présence du Bénin dans les pays ayant appliqué la réciprocité en ouvrant une Ambassade au Bénin.

Le Choix du personnel

Relativement au choix du personnel chargé d’animer les Représentations diplomatiques et consulaires, les indicateurs ci-après pourraient, s’ils étaient pris en compte, faciliter la mise en œuvre de la politique extérieure du Gouvernement. Ils ont nom : le respect des textes en vigueur, notamment ceux relatifs à la nomination des Chefs de Missions et une sélection plus pointilleuse et plus judicieuse des Chefs de Missions en fonction de leurs  compétences notamment en veillant à accorder une importance capitale à l’adéquation entre le profil du Chef de Mission et la Mission qu’il est appelé à diriger.

L’espoir est permis

La prise en compte des éléments de réflexions ci-haut mentionnés permettra à coup sûr aux dirigeants, de procéder, à l’avenir, à des réformes plus efficientes dans le secteur de la Diplomatie au Bénin, seules gages d’une meilleure santé de la politique extérieure du pays en ceci, qu’elle permettra une mise en œuvre plus aisée du genre de diplomatie pour lequel le Bénin a opté.

La Rédaction