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Oumarou Dogari, député maire de la ville de Niamey: « Le soutien du gouvernement ne nous fait pas défaut»

 Oumarou Dogari, député maire de la ville de Niamey: « Le soutien du gouvernement ne nous fait pas défaut»

Un an après l’accession au pouvoir du président Mohamed Bazoum, le maire député de la ville de Niamey, Oumarou Dogari Moumouni dans cet entretien accordé à la presse africaine parle de sa relation avec le gouvernement en place. L’Elu du parti d’opposition Moden Fa Lumana de l’ancien président de l’Assemblée Nationale Hama Amadou n’a pas manqué d’aborder les projets phase de sa commune.

Parlez-nous de votre relation avec le pouvoir en place ?

Lorsqu’on est de l’opposition et qu’on assume des tâches comme celle de maire de la ville de Niamey, il est important de se faire le point de la relation entre le pouvoir central et le pouvoir local. Fort heureusement, au Niger la loi a déjà tout balisé. Cependant, vous serez d’accord avec moi que pour bien exercer les attributions que sont les nôtres, il faut qu’il existe les rapports les plus simples possibles. Je voudrais faire une mention spéciale au Président de la République parce que très tôt, il avait reçu l’ensemble des collectivités territoriales et selon ses propres termes, la décentralisation au Niger devrait être une vérité et il lui importait peu que l’on soit du pouvoir ou de l’opposition. Depuis un an, je dois avouer que le Président de la République a bien joint l’acte à la parole. Car, chaque fois que nous l’avons sollicité, nous avons été soutenus dans les actions que nous menons. Au niveau de la ville de Niamey, nous avons une audience particulière auprès du gouvernement. En un an, j’ai déjà été reçu trois fois par le Président de la République. Nous sommes dans notre rôle et l’Etat dont nous sommes le démembrement joue également sa partition. Cela est à mettre à l’actif du Président de la République. Moi en tant que opposant, je crois que cela fait encore plus d’effets. Je peux vous dire que j’ai déjà voyagé personnellement avec le Chef de l’Etat à plusieurs reprises. Ces exemples sont pour vous dire que le gouvernement tient vraiment à faire de la décentralisation une réalité. Je pourrais vous dire encore pleins d’autres choses mais retenez qu’il existe beaucoup de situations où le soutien du gouvernement ne nous fait pas défaut. Ce sentiment d’accomplissement et d’appui conseil de l’Etat est très important pour nous.

Vos électeurs ne se sentent-ils pas trahis du fait de vos bonnes relations avec le gouvernement ?

C’est possible mais disons que c’est juste des sentiments. On peut être d’accord ou ne pas l’être avec la manière. Il me revient tout simplement d’être en symbiose avec mon parti. J’ai des ambitions politiques. Donc sur ce point, ne vous en faites pas. Avec mes militants je dois avoir les rapports les plus sains possibles. Il est vrai que je travaille aujourd’hui avec le pouvoir en place. Mais il m’appartient de faire en sorte que mes militants comprennent ma démarche. Du reste, tout ce que je fais, je peux vous le confier je le fais en profonde et franche discussion avec mon parti et mes militants. De ce fait, j’ai la compréhension nécessaire. C’est peut-être les gens en face qui pensent que je cultive leur champ. Là aussi, il me revient d’avoir la position la plus équilibriste possible sans compromission. C’est un challenge politique qui est exaltant.

Conciliation entre votre projet pour la ville de Niamey et le projet national de l’Etat ?

C’est très simple. L’État à la définition de la politique nationale. De mon côté, j’ai un programme bien détaillé pour la ville de Niamey que j’ai décliné dans un document qui a été discuté et adopté par le conseil puis envoyé au contrôle de légalité de l’Etat où il a ensuite été approuvé et vulgarisé par mes concitoyens de Niamey et qui cadre avec la définition de la politique nationale. Donc pour moi, il n’y a pas de conflit possible. Je ne suis pas en cohabitation. La cohabitation c’est entre un premier ministre et le Président. Les pouvoirs locaux ont des attributions et des compétences propres qui viennent compléter la politique nationale en toutes matières.  L’Etat doit donc s’insérer dans mon programme puis j’exécute les tâches de proximité.

Au cas où il aura des points d’opposition entre vous et l’Etat comment vous allez faire ?

Pour l’instant, je n’ai pas été confronté à cela. Peut-être parce que nos deux programmes politiques ne sont pas si éloignés. En cas de désaccord, écoutez, je suis un démembrement de l’Etat donc je rejoindrai leur camp. Retenez que nous parlons d’exécution de programme et d’actions.

Quel est le projet phare de la ville de Niamey ?

Il y en énormément. Mais aujourd’hui, pour la ville de Niamey, nous n’avons qu’une seule boussole, c’est comment améliorer les conditions de vie de nos concitoyens. C’est ça la proximité. Ce sont de petites choses qu’on fait pour que tous les matins les gens puissent se lever et aller vaquer à leurs occupations. Pour aller plus en détails, le problème principal de ma ville, c’est celui de la mobilité, des transports et de la voirie. Nous y travaillons. Nous avons aussi à Niamey la question des inondations qui est un problème récurrent auquel nous devons trouver des solutions. Il y a aussi l’école. A chaque rentrée scolaire je suis obligé de confectionner pas moins de 2000 classes en paillote qui prennent feu un mois après. Nous n’en voulons plus. Une table ronde se tiendra dans si peu de temps pour régler le problème.  Pour cela nous allons demander la contribution de nos concitoyens pour qu’ils prennent en charge la construction des infrastructures scolaires. Il y a aussi la gestion des déchets. Je veux dans ma gouvernance régler également ce problème.

45 milliards de budget, d’où proviennent ces fonds ?

Ça peut paraître beaucoup mais c’est peu pour moi. Le Niger a opté pour la décentralisation intégrale. Cela suppose qu’on est une personne morale et qu’on a l’autonomie financière. Cela veut dire que chacun cherche ses fonds. Mais vu que les collectivités n’ont pas toujours les moyens, l’Etat a défini dans l’impôt, la part de la collectivité. Mais l’Etat avec la Direction générale des Impôts va récupérer ces impôts et nous les rétrocède. Nous n’avons aucune subvention de l’Etat mais plutôt des ressources définies par le Code général des Impôts. Nous avons au Trésor national, une banque de dépôt. Il y a aussi les impôts directs c’est à dire qu’il existe des taxes que nous même allons chercher  comme les taxes de voirie, la taxe de marché, la taxe sur le transport urbain et autres. Depuis mon arrivée, nous avons mis en place une cellule de mobilisation de ressources qui effectivement définit la politique fiscale. Pour les nouveaux impôts, si nous avons des propositions nous les faisons au moment des discussions budgétaires au niveau de l’Etat.

Quelle est votre solution pour régler le problème de déplacement au sein de la ville de Niamey ?

C’est un sujet vaste. Nous avons les voiries, les secteurs traditionnels et les secteurs modernes. Nous voulons développer les transports en commun. Nous recevrons bientôt une cinquantaine de bus. Nous sommes en train de nous réorganiser pour que le transport en commun soit une réalité avec des axes bien définis.

Dites-nous quels sont les efforts consentis au niveau de la coopération décentralisée ?

Nous avons fourni beaucoup d’effort. Nous menons plusieurs offensives dans ce cadre. Nous travaillons notamment avec un partenaire tunisien sur l’aménagement des berges du fleuve Niger. C’est pour nous un très gros projet qui fera en sorte que notre ville se retourne vers son fleuve. Je me rendrai également en Iran dès ce mercredi 8 juin toujours dans le cadre des activités de la coopération décentralisée. C’est un domaine qui nous tient particulièrement à cœur et dans lequel nous avons pour l’heure un bilan plutôt satisfaisant.

Quelles sont vos ambitions politiques ?

Tout homme politique a des ambitions. Les partis politiques sont créés pour aller chercher le pouvoir d’Etat, le conquérir et le maintenir. Oublions ma personne, ma logique est que mon parti politique puisse conquérir le pouvoir et l’exercer un jour. C’est pour ça qu’il a été créé. À titre personnel, je suis bien là où je suis.

Êtes-vous satisfait de l’expérience démocratique nigérienne ?

Je pense qu’en matière démocratique, il y a encore des choses à améliorer au Niger comme partout ailleurs. Je ne suis pas encore satisfait. Nous cherchons le meilleur pour notre pays. Mon vœu, c’est que nous puissions améliorer tout ce que nous pouvons dans le cadre de la gouvernance. On peut se baser sur ce  qui se fait  de mieux ailleurs. L’expérience démocratique africaine a évolué. Il y a des avancées partout. Il faut désormais s’améliorer sur la base de ce que nous avons déjà.

Propos Recueillis par Grassien SETONDJI

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