Driver Booster - Download Free for Windows 11, 10, 8, 7

Driver Booster: Free updater for Windows 11/10. Renew drivers for graphics, USB, audio, screen, network, printer, and mouse efficiently.!
Get it now for FREE !

Driver Booster Driver Booster Download

Les bouis-bouis : Inévitables recours des noctambules

 Les bouis-bouis : Inévitables recours des noctambules

Leurs marchés s’animent généralement les nuits. Elles prennent d’assaut les rues pavées ou certains carrefours de Cotonou et autres villes du Bénin. Elles, ce sont les bonnes dames revendeuses de nourritures. Leur point commun, de la nourriture express et bon marché.

Si certains commencent par exposer leurs étalages entre chiens et loup, d’autres se pointent carrément, un peu plus tard, autour de 22h. Leurs cibles ; les travailleurs nocturnes comme les dockers et les zémidjans. A Xwlacodji, non loin du phare du Port autonome de Cotonou, ça bouge autour d’une vendeuse de nourriture. Le riz, la pâte de maïs ou encore du télibo (cossette d’igname) fumant accompagnés de toutes sortes de soupes locales sont servis aux clients. Ils peuvent se rincer la dalle avec des jus de citron ou d’ananas. Un tour à Sainte Rita, non loin de Ciné Okpè Oluwa, les clients font la queue pour s’acheter à manger. Henry est un abonné fidèle des fast-foods nocturnes. « Moi, je travaille les nuits jusqu’à 5h voire 6h du matin. Après avoir roulé toute la nuit, le ventre sonne creux et comme je ne peux rentrer à la maison car en rentrant il me sera difficile de ressortir donc manger dehors devient une nécessité. Les bonnes dames nous aident beaucoup nous les zemidjans. C’est comme un second foyer que j’ai adopté » raconte-t-il.

De Akpakpa et Agla en passant par Jonquet, les noctambules connaissent les bons coins, ces bons coins. Il y en a pour tous les goûts. Les conducteurs de taxi moto et les manutentionnaires ne sont pas les seuls à fréquenter ces coins. Leurs clients sont aussi les personnes qui viennent de leurs maisons munies de sacs ou gamelles. « Je suis fatigué de préparer mais la faim ne connait pas fatigue. Je vais faire comment ? Alors de temps en temps, comme aujourd’hui, je  fais recours à cette vendeuse pour m’en sortir » avance avec un léger sourire dame Giselle, la trentaine. Achille, informaticien, vit seul en location. Pour lui, les bonnes dames sont indispensables « Vous savez comment on travaille nous autres qui sommes dans la programmation et l’informatique en général. On a souvent la tête dans l’ordinateur. Pour le peu de temps que j’ai si je dois me mettre à préparer à manger juste pour moi seul, je ne pourrai pas. C’est pourquoi, je préfère manger vite fait et bien fait dehors. En plus, la nourriture est toujours chaude même à 02 heures du matin pour le coin que je fréquente en tout cas » livre le jeune célibataire entre deux bouchées de frites au poulet accompagné de riz bien parfumé.

Pour cet autre jeune-homme rencontré ailleurs dans un coin moins chic, c’est une question de portefeuille « je n’ai pas assez d’argent pour me faire à manger moi-même chaque soir donc je me débrouille avec la vendeuse de èba (Piron en langue) » informe Agossou, apprenti maçon. Comme lui, ils sont nombreux ces gagne-petit vivant à la bohème à recourir aux bonnes dames revendeuses de nourriture les nuits. Si certains peuvent débourser jusqu’à 2.500 FCFA pour s’offrir un plat de riz ou de frites, d’autres n’ont besoin que de 300 f ou 500 francs leurs suffisent pour remplir l’estomac.

Arnaud ACAKPO (Coll)

Articles similaires