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Energie électrique : Le marteau des barrages hydroélectriques sur le climat

 Energie électrique : Le marteau des barrages hydroélectriques sur le climat

Les barrages hydroélectriques, appelés stations de transfert, qu’ils soient en béton, sous forme de remblais en terre ou en enrochement, sont construits dans le courant d’un cours d’eau naturel. Celui-ci sert de réservoir d’énergie potentielle. Leur mission est de transporter d’importantes quantités d’eau vers un dispositif rotatif communément appelé turbine. Cette turbine, à son tour, fonctionne en faisant tourner des générateurs pour la production d’électricité. Reconnus comme une source d’énergie verte par les Nations unies, les entreprises de construction, les grandes banques et les sociétés d’investissement internationales, les barrages hydroélectriques peuvent avoir un impact significatif sur le changement climatique.

 Selon une étude réalisée au Québec, les barrages dotés de grands réservoirs émettent des gaz à effet de serre (GES) incluant du dioxyde de carbone (CO2) et du méthane (CH4). Le CO2 émis provient de la matière organique qui se décompose dans l’eau après avoir été submergée par la création d’un réservoir. Les émissions déclinent avec le temps sur une période d’une centaine d’années. Ces émissions sont particulièrement importantes durant les 20 premières années d’exploitation. Il est à noter que la quantité d’émission de Gaz à Effet de Serre dépend de la taille du barrage. « En les gaz à effet de serre aussi puissants qu’ils sont se forment à partir de la matière organique submergée, dans les sédiments au fond de l’eau », affirme Zacharie SOHOU, océanographe, Professeur et Directeur de l’Institut de Recherches Halieutiques et Océanologiques du Bénin (IRHOB).

D’après les explications de l’océanographe, les émissions de méthane ne diminuent pas aussi rapidement que celles du CO2 avec le temps, puisque le méthane se forme en l’absence d’oxygène. L’oxygène consommé dans le fond du réservoir, les émissions de CO2 sont donc progressivement remplacées par des émissions de méthane, ce qui amplifie le réchauffement climatique. Toujours selon la même étude au Québec, les grands réservoirs des centrales hydroélectriques représentent 6 % des émissions de méthane issues des activités humaines, ce qui constitue un apport significatif pour le changement climatique. En raison du blocage des sédiments dans la retenue, on observe en aval un déficit de matériaux qui se traduit par le creusement du lit du cours d’eau pouvant s’accompagner d’une érosion des rives. Dans les cas les plus graves, le déficit de sédiments transportés se fait sentir jusqu’à l’embouchure du fleuve et se traduit par une érosion du littoral, d’où la régression du trait de côte.

Il est à noter que les réservoirs ne sont pas neutres en matière de production de gaz à effet de serre. Suite à leur remplissage, issu des émissions importantes de carbone (dioxyde et méthane), on assiste à une dégradation de matière organique piégée dans les sols et les formations végétales, d’où l’encombrement des cours d’eau et l’effort considérable que fournissent les océans pour la régulation climatique se voit parfois infructueux.

Les centrales hydroélectriques tropicales et leurs réservoirs émettent deux à trois fois plus de gaz à effet de serre que les centrales au gaz naturel, au pétrole ou au charbon. Cela est dû à la déforestation et aux puissantes émissions de méthane. En effet, la construction des barrages hydroélectriques, des routes d’accès et de réseaux de transmission dans les zones reculées est souvent source d’une déforestation initiale non-négligeable. Financée par le gouvernement, l’hydroélectricité attire les grosses industries de consommation d’énergie et écologiquement destructrices, telles que l’exploitation de bauxite, la fonte d’aluminium ou l’extraction industrielle d’or. Ainsi, l’expansion généralisée des infrastructures industrielles déclenchée par les barrages a de graves répercussions sur les écosystèmes et les espèces. « La fluctuation des niveaux d’eau causée par l’opération du barrage pourrait avoir un effet négatif sur les macro-invertébrés dont se nourrissent les poissons », confirme l’océanographe. Un phénomène qui est plus récurrent dans les pays en voie de développement où les réglementations environnementales sont faibles.

Il faut souligner que malgré le fait que les émissions de gaz à effet de serre, notamment le méthane, soient plus redoutables que le CO2, l’ONU estime que les barrages sont une source d’énergie propre. De ce fait, les émissions causées par les réservoirs et le défrichage ne sont pas comptabilisées dans les totaux nationaux de gaz à effet de serre. Ce qui fait que les crédits carbone sont toujours octroyés pour des édifications de barrage.”

 Quelques pistes de solutions

 Des alternatives existent, dont un immense potentiel éolien et d’économie d’énergie. L’expert Zacharie SOHOU nous informe que pour limiter les dégâts causés par les barrages hydroélectriques sur le climat, il faut procéder aux constructions de barrage respectueuses de l’environnement. Il renseigne également que pour l’alimentation en d’énergie électrique, il faut souvent penser à d’autres sources d’énergie plus respectueuse de l’environnement telles que les énergies marines et éoliennes. « Au Bénin où l’électricité est encore à un stade de développement moins avancé, il faut des constructions de barrage respectueuses de l’environnement par région » déclare l’océanographe. D’après ses explications plus  « propres » que d’autres infrastructures de production électrique, les barrages sont également source de nuisances et leur promotion doit ainsi être mûrement réfléchie dans une logique de développement territorial durable intégrant l’ensemble des conséquences environnementales des solutions retenues.

Toutefois, l’hydroélectricité possède encore un potentiel de développement important dans le monde, en particulier en Asie et en Afrique. « De par son caractère renouvelable, ses faibles émissions de GES, ses atouts techniques en matière de flexibilité et de stockage d’énergie, l’hydroélectricité représentent un moyen essentiel de décarbonisation de la production d’électricité et d’accompagnement du développement des énergies renouvelables intermittentes, incontournables de la lutte contre le changement climatique » nuance le directeur de l’institut de Recherches halieutiques et océanologique du Bénin. De plus,  ses explications révèlent  les avantages des barrages hydroélectriques dépassent largement les inconvénients dans les pays à infrastructure développée, car même si son impact sur l’environnement est réel, il reste particulièrement faible, face aux autres énergies décarbonées.

Le barrage-voûte, le barrage-poids, le barrage à contreforts et la digue sont les types de barrage les plus reconnus au monde.

Christelle Djomamou (Jupiter)

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