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Election présidentielle : Les leçons de Soglo à Talon

 Election présidentielle : Les leçons de Soglo à Talon

Fauteuils Presidentiel

La  Commission béninoise des droits de l’homme a récemment transmis son rapport au président de la République, Patrice Talon. Mais quelques jours après l’Office français de protection des réfugiés et apatrides  estime que le Bénin ne remplit plus la définition de ces « pays d’origine sûrs » et espère une amélioration dans les douze mois à venir. Ce qui n’a pas été du goût des partisans du chef de l’Etat béninois.

Pierre MATCHOUDO

Dans son discours à l’occasion de la cérémonie de réception organisée au Palais, le président de cette commission a loué ce qu’il estime être la volonté du chef de l’Etat de développer le droit et de maintenir la paix dans le pays. Mais, diplomatiquement, il a aussi évoqué l’existence de violations des droits humains, ce qui, de son avis, doit inciter le gouvernement à faire davantage.

Loin de Cotonou, un autre rapport, cette fois produit par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), indiquait que le Bénin n’est plus un pays sûr en ce qui concerne les droits de l’homme. Cela veut dire en termes clairs que la qualité de la démocratie béninoise est en baisse au regard du nombre de personnes qui cherchent refuge en France parce que poursuivies dans leur pays.

Il a suffi de cela pour que la troupe des défenseurs attitrés ou autoproclamés cherchent à clouer au pilori toutes les voix s’écartant des discours de convenances selon lesquels il n’y a aucun problème de liberté dans le pays. Ils oublient qu’en réalité, la vraie défense ne consiste pas à nier les faits, mais plutôt à voir comment améliorer la situation en cause.

gaskiyani.info

Tous ceux qui occupent des positions élevées sont victimes de ce genre de conseillers qui ne font qu’inciter à continuer dans la même direction, qu’elle soit mauvaise ou non. L’ancien président Nicéphore Soglo se souviendra sans doute toujours de ses conseillers qui le rassuraient de ce que toutes ses politiques étaient les meilleures du monde. Avant et pendant la campagne pour l’élection présidentielle de 1996 au cours de laquelle il cherchait à briguer son second mandat, son entourage ne cessait de lui dire que la situation était sous contrôle et que la victoire était acquise. Ils lui faisaient miroiter ses prouesses économiques et des réformes salutaires qu’il avait entreprises, toutes choses qui étaient réelles. Mais, de sa position, il ne pouvait voir que le tableau n’était pas si idyllique que ce qu’on lui faisait croire. Et comme cela devait arriver, il n’a pas pu se faire réélire. L’onde de choc était d’autant plus dévastatrice qu’il ne s’était pas préparé à la défaite, à laquelle il n’a d’ailleurs pas cru puisqu’il avait accusé l’opposition d’avoir fraudé.

Vouloir rééditer la même chose un quart de siècle plus tard risque de produire les mêmes effets. Le président Talon doit se méfier des flatteurs qui ne tiennent que des discours élogieux. Avant le projet Asphaltage particulièrement visibles dans les villes méridionales, les présidents Soglo et Yayi Boni ont bitumé des routes. Faire croire au président Talon que cela pèsera lourd dans la balance est une erreur que Nicéphore Soglo a payée cher. « On ne mange pas les pavés », entendait-on à Cotonou pour dire à ce dernier que la population attend plus que le pavage des rues. Il avait été sanctionné pour des raisons subjectives, certaines ayant trait à sa vie privée.

Pour l’élection présidentielle de 2021, seront aussi mis en balance beaucoup de paramètres, notamment les réalisations et les réformes. Mais aussi les libertés. Les réformes et la volonté de lutter contre la corruption ont conduit plusieurs cadres soit en prison soit à l’exil. Chacune de ces victimes est un faiseur d’opinion dans son village, son quartier ou sa collectivité. La lecture que fait le Président réformateur n’est donc pas la même que tous ceux qui ont bénéficié des largesses de chacun de ces prisonniers ou exilés. Et cela fera autant de voix en moins pour le candidat soutenu par Patrice Talon. Mais les défenseurs du pouvoir, pour la plupart intéressés, diront à ce dernier qu’il fait bien de maintenir ces cadre dans les prisons ou à l’exil et que ce faisant, il a l’assentiment du peuple. Ce qui est une manière de scier la branche sur laquelle ils sont assis.

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