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De la Révolution à la Démocratie: Le long combat des femmes

 De la Révolution à la Démocratie: Le long combat des femmes

Au-delà de l’aspect festif de la célébration de la Journée internationale de la femme, le 8 mars est une occasion de procéder à une rétrospective sur la condition de la gent féminine. Au Bénin, si celle-ci n’est pas très reluisante, il est important de souligner que les régimes qui se sont succédé des années 1970 à ce jour, ont tous œuvré à leur manière en faveur des femmes.

Mais auparavant, les femmes africaines en général jouissaient depuis l’indépendance des droits que les Européennes et autres ont difficilement conquis. Il s’agit du droit de vote et de celui d’obtenir un salaire égal à celui des hommes pour un même travail.

Au-delà de ces droits déjà acquis avec la création du pays en 1960, le régime socialiste adopté suite au coup d’Etat de 1972 a fait de la femme le pilier de la construction de la nation. Pour cela, l’article 124 de la Constitution de la République Populaire du Bénin a bien stipulé que « l’homme et la femme sont égaux en droits ». Pour mettre en application cette affirmation, les femmes étaient encouragées à s’inscrire dans les formations jadis « naturellement » réservées aux hommes. Des femmes ont été promues aux postes de commande du régime révolutionnaire et à divers postes de responsabilité de l’administration publique. Mais les pesanteurs sociologiques qui font de la femme africaine un supplétif de l’homme étaient si fortes qu’il n’y a pas eu de véritable avancée à cette époque-là quand bien même la prise de conscience était déjà faite.

Les femmes ont pris une part active à la  Conférence nationale des forces de la nation en 1990 qui a consacré le retour de la démocratie. Et par la suite, elles ont participé aux gouvernements successifs. Seulement, il n’y a vraiment pas eu d’actions fortes visant leur émancipation. Elles sont globalement restées électrices et s’il n’y avait pas de discrimination à l’embauche, il n’y a pas eu de politiques particulières en leur faveur.

Il a fallu l’arrivée du président Yayi Boni en 2006 pour que des politiques volontaristes soient adoptées dans ce sens. L’homme qui disait adorer les femmes a, entre autres, fait adopter la gratuité de la césarienne, la gratuité de la scolarisation des filles graduellement jusqu’au collège. Il avait aussi et surtout initié des crédits financiers pour cette couche de la population, convaincu de ce qu’elles sont meilleures gestionnaires, l’homme ayant tendance à dépenser ses revenus hors du foyer. La journée du 8 mars était devenue, en son temps, une occasion de grande célébration, pour faire prendre conscience du rôle et de la place de la femme dans la société.

Il avait également encouragé les organisations féminines et certains corps de l’Etat à faire des propositions visant à améliorer la participation des femmes aux instances de gouvernance. Mais, cela étant, il n’est pas parvenu à former un gouvernement paritaire ni à augmenter sensiblement le nombre des femmes au Parlement.

Et c’est sur ce dernier levier que le président Patrice Talon agit. Ainsi, il a fait obligation aux partis politiques de réserver aux femmes au moins un poste par circonscription électorale. Grâce à cela, l’Assemblée nationale compte, pour la première fois dans l’histoire du pays, plus de 23 députés femmes un nombre correspondant à celui des circonscriptions électorales.

Si ces avancées sont le fait des politiques volontaristes, il reste à faire remarquer qu’elles sont venues d’en haut. Plus d’initiatives à la base portées par les femmes pourraient venir renforcer les efforts consentis au sommet de l’Etat.

Pierre MATCHOUDO

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