Driver Booster - Download Free for Windows 11, 10, 8, 7

Driver Booster: Free updater for Windows 11/10. Renew drivers for graphics, USB, audio, screen, network, printer, and mouse efficiently.!
Get it now for FREE !

Driver Booster Driver Booster Download

Bras de fer entre le Bénin et le Niger : Les erreurs et fautes commises par les deux nations

 Bras de fer entre le Bénin et le Niger : Les erreurs et fautes commises par les deux nations

Expédit Ologou, chercheur et président de la Civil Academy For Africa’s Future (Ciaaf) dans une publication en ligne de 21 pages «Malentendu bénino-nigérien: sources et ressources pour sortir de la crise» après avoir fait une analyse approfondie du différend qui oppose le Niger au Bénin tout en proposant des solutions pour une sortie de crise heureuse n’a pas oublié de mettre en lumière les erreurs et fautes commises par les deux Etats. Pour le Maître-Assistant en science politique, la crise actuelle doit beaucoup au péché d’orgueil de Talon et de Tchiani.  Lisez plutôt !!!

Les erreurs et fautes

Si, de part et d’autre, on fait abstraction de la passion qui s’empare des deux régimes, de leurs courtisans, partisans et sympathisants, on s’apercevra que la crise actuelle doit beaucoup au péché d’orgueil de Talon et de Tchiani. Mais aussi à leur méprise de quelques principes des relations internationales.

Du côté béninois

Dans l’épisode des sanctions de la CEDEAO, le chef de l’Etat béninois, porte-parole va-t-en- guerre de l’institution sous-régionale, se berçant d’illusions, s’est comporté exactement comme il en a l’habitude en politique intérieure : avec morgue et injonction. Or, les putschistes nigériens ne sont pas les opposants et jeunes béninois que, à coups de police et de CRIET, on fait frémir, prendre le chemin de l’exil ou que l’on éconduit en prison. Le sentiment d’être du bon côté, celui des justes et des grands, et surtout la passion du président béninois de prouver à l’époque urbi et orbi sa proximité retrouvée avec Abuja n’ont pas arrangé les choses avec Niamey. Or, entre temps, la France dut quitter manu militari le Niger ; le Nigeria de Tinubu est revenu sur la pointe des pieds aux négociations avec les putschistes de Niamey et le Sénégal de Macky Sall était devenu de plus en plus discret. Entre temps, la CEDEAO a dû lever les sanctions contre le Niger… Le Bénin de Patrice Talon est apparu finalement comme le dindon de la farce sous-régionale, abandonné seul devant des questions complexes à résoudre. Quels ressorts historiques, économiques, (géo) politiques voire (géo) stratégiques, quel intérêt national autorisent le Bénin à entrer dans une dialectique belligérante avec un Etat voisin alors même que celui-ci n’a produit contre lui aucun acte d’hostilité guerrière ? Qu’est devenue la doctrine béninoise de voisinage apaisé avec les Etats limitrophes édictée par la Constitution béninoise dès son préambule ? Au geste d’apaisement ou de retour à la réalité de Patrice Talon marqué par l’ouverture des frontières béninoises dès la levée des sanctions de la CEDEAO en février 2024, le Général Tchiani maintient les frontières nigériennes fermées donnant l’impression que le Niger est le seul acteur qui dicte le tempo des relations entre les deux pays. Et Patrice Talon semble agacé que la réouverture des frontières du côté nigérien prenne autant de temps. Ici réside justement la deuxième erreur/faute du président béninois. L’attitude agitée du Bénin dans l’épisode des sanctions de la CEDEAO laisse encore des séquelles dans l’espace psychique des putschistes de Niamey. Les militaires, en plus putschistes, ont la rancune dure, la patience de la réplique et le talent de l’usure. Et plus encore, comme les Sahéliens en général, la culture de la souffrance et de la résilience dans l’adversité et l’inimitié… Patrice Talon devrait s’y faire et fonctionner même avec l’hypothèse que le régime de Tchiani peut se nourrir du bras de fer, souffrir du statu quo pour encore deux ans et ne revenir à de vrais meilleurs sentiments qu’au départ du président béninois du pouvoir en 2026.

Du côté nigérien

Les autorités nigériennes elles aussi agissent par orgueil et par méprise des principes des relations internationales. Elles se comportent, à certains égards, comme des enfants capricieux qui croient pouvoir tout obtenir sans contrepartie douloureuse. Ce ne sont pas les autorités béninoises qui ont opéré le coup d’Etat du 26 juillet 2023 au Niger. Ce n’est donc pas à elles et aux populations béninoises de payer, en premier lieu, les plus lourdes conséquences d’un tel acte sanctionné par l’organisation communautaire. A supposer que celle-ci est minée par la France – comme bien d’observateurs en conviennent –, il est éclairant de rappeler que cette même France fut jusqu’au coup d’Etat du 26 juillet 2023, partie prenante de la lune de miel franco-nigérienne contre le terrorisme dont le Général Tchiani fut l’un des pions essentiels. Les autorités nigériennes ne sont pas militaires pour oublier que la vie internationale, comme celle des hommes, est structurée par le rapport de forces ; qu’en l’espèce, le pipeline Niamey-Cotonou et le port de Cotonou sont pour le Bénin un facteur favorable clé dans la structuration des relations entre les deux Etats. Les autorités nigériennes sont mieux placées que quiconque, parce que putschistes, pour savoir que la politique – interne comme internationale – est subordonnée non pas au droit mais au bon vouloir de celui qui dispose de l’avantage de la force dans une configuration particulière. Ainsi qu’elles se croyaient en position de force pour continuer par maintenir les frontières nigériennes fermées, les autorités nigériennes devraient pouvoir comprendre que le Bénin en acteur rationnel appuie ou pourrait encore appuyer partout où ça fait et ferait mal au Niger, fut-ce au mépris d’accords dûment signés.

Les fautes communes

La première faute commune des deux régimes est une faute originelle, consubstantielle à la crise nigérienne. C’est une faute qui tient à un manque de prise avec la réalité et une inconnaissance des relations internationales. Les autorités béninoises et nigériennes ont agi le long de cette crise en oubliant que plus personne dans les relations internationales n’est assez fort de ses forces ni de ses atouts pour agir ; que nous sommes dans un monde caractérisé par une interdépendance cruelle. Le président Talon l’avait-il bien perçu qu’il n’aurait pas enfourché le haut verbe belliqueux dans la foulée des sanctions de la CEDEAO. Le Général l’avait-il cerné qu’il aurait été moins catégorique dans certaines de ses décisions envers le Bénin.

La deuxième faute du Bénin et du Niger, c’est que deux pays parmi les plus pauvres de la planète se croient si puissants qu’ils veulent vendanger dans une crise absurde le peu de ressources dont la gestion ne leur permet même pas encore d’assurer la sécurité alimentaire de leurs populations respectives. Or, les deux dirigeants se croyant forts à tort, oublient la règle quasi-immuable de l’histoire des relations internationales qu’un nain étatique ne fait pas structurellement acte de puissance, tout au plus peut-il faire acte d’influence.

La Rédaction

Articles similaires

1 Commentaire

  • Je te souhaiterai , un jour de ta vie, quelqu’un que tu estimes beaucoup, s’associe avec des gens qui voulaient ta mort pour te tuer. C’est en ce moment seulement que tu comprendra l’attitude de Tchiani.

Les commentaires sont fermés.