Bénin/Santé: Encore un dialysé entre la vie et la mort

Il ne le dira jamais, le traitement des personnes souffrant d’insuffisance rénale épuise les patients et leurs proches. Le président de l’association des dialysés du Bénin ne cesse de le chanter chaque fois que l’occasion se présente. Après le journaliste Judicaël Gbaguidi, c’est au tour d’une autre personne d’appeler à l’aide. Une femme. Seulement un an de traitement et sa famille est déjà essoufflée.

Face au danger et surtout quand la mort frappe à la porte, la sagesse recommande que l’orgueil se range. Ce monsieur voyant l’état de santé de sa mère a fini par appeler à la solidarité. Il a sollicité, Edmond Amoussou, président de l’Association des dialysés du Bénin. « Vraiment l’état de santé de maman se dégrade du jour au jour. Depuis un an qu’elle a commencé la dialyse, parents et amis nous ont abandonné même ses propres parents à elle. Actuellement, j’ai épuisé toutes mes cartes et je suis  dos au mur. Chaque jour devient de plus en plus compliqué et difficile et je n’arrive pas à rester debout à la regarder mourir sans rien faire. Elle souffre trop. La dernière chose qui me reste à faire c’est demander d’aide à toutes les personnes qui peuvent m’aider. C’est très difficile ».

Dans un entretien qu’il nous a accordé, Edmond Amoussou, a informé que son association a envoyé une lettre ouverte au Chef de l’Etat pour lui faire comprendre les problèmes que vivent les dialysés. Partant du tragique accident survenu à Dassa-Zoumè le 29 janvier 2023. Un drame qui a suscité de vifs émois et beaucoup de réactions, elle faisait comprendre que la situation des dialysés est criante. « Plusieurs personnes meurent chaque année faute de prise en charge adéquate. Nous disons qu’il faut prendre des mesures plus efficaces pour secourir les personnes dialysées que nous sommes pour ne pas nous laisser mourir. Les gens meurent à petit feu faute d’argent pour s’acheter le kit de traitement » avait-il déclaré.

« La dialyse ne peut qu’être prise en charge à 100% au Bénin parce même si vous avez beaucoup d’argent, c’est très compliqué. Imaginez que vous devez enlever 100.000 FCFA chaque fois pour des soins. L’argent finira un jour et si vous êtes toujours en vie, il vous faudra chercher de l’argent ailleurs pour malheureusement continuer le traitement. Beaucoup de personnes ne peuvent pas se payer ce luxe-là car c’en est un sous nos cieux. Que le Chef de l’État nous aide et surtout qu’il revoit la formule du ticket modérateur pour que les dialysés continuent de vivre longtemps », avait-il conclu.

Arnaud ACKAPO (Coll)