Bénin : La justice aux trousses des maris inconscients

Au Bénin, un père de famille qui aura délibérément quitté le foyer s’expose à des poursuites judiciaires surtout en cas de plainte de l’épouse. La peine prévue par le législateur s’exprime en emprisonnement et en amende.

Les maris qui fuguent doivent comprendre que la loi a prévu des sanctions draconiennes.  Dans un pays où des hommes se donnent le libertinage de déserter le ménage pour longtemps, il revient alors à l’Etat de protéger les femmes contre la solitude au foyer. C’est à cette logique que répond l’article 603 de la loi N°2018-16 du 28 décembre 2018 portant code pénal en République du Bénin :

« Est puni d’une peine d’emprisonnement de trois (03) mois à un (01) an et d’une amende de cinquante (50.000) mille à deux cent cinquante mille (250.000) francs CFA :

1-le père ou la mère de famille qui abandonnera sans motif valable pendant plus de deux (02) mois la résidence familiale et se sera soustrait à tout ou partie des obligations d’ordre moral et matériel résultant de l’autorité parentale ou de la tutelle légale ; le délai de deux (02) mois ne pourra être interrompu que par un retour au foyer impliquant la volonté de reprendre définitivement la vie familiale :

2-le mari qui, sans motif valable, abandonne volontairement, pendant plus de deux (02) mois, sa femme la sachant enceinte… ».

C’est une disposition en vigueur depuis 2018 mais qui reste inconnue du grand public. Il s’agit d’une mesure de protection des femmes contre le zèle des maris farceurs. Sur la base de cet article de la loi, le juge a alors la latitude de prononcer de sévères jugements selon les circonstances aggravantes. Il revient alors aux époux d’être prudents pour ne pas être épinglés.

Médice AGBEHOUNKO