Bénédiction des homosexuels : L’Eglise catholique va-t-elle éclater ?

Presque du jamais vu, l’église catholique a connu une vive contestation lorsque le pape François a demandé aux prêtres d’accorder leur bénédiction même aux couples homosexuels. Si en Occident la position de plusieurs prêtres est restée ambiguë, le clergé africain, en particulier, est tout simplement entré en rébellion. L’homosexualité n’est conforme ni à nos cultures ni à l’esprit du christianisme, ont-ils déclaré en substance.

Face à la levée de boucliers qu’a suscité sa directive connue sous l’expression « Fiducia supplicans » le pape a tenté d’adoucir ce qui est devenue une pilule impossible à avaler pour la plupart des responsables de l’Eglise. Dans un document explicatif de cinq pages, le Saint-Siège explique qu’il ne s’agit pas d’une bénédiction à l’autel, comme par exemple lors d’un mariage, mais que le prêtre peut tout simplement donner une bénédiction de quelques secondes, du genre : « Seigneur, regarde tes enfants, accorde-leur la santé, le travail, la paix et l’aide réciproque. Délivre-les de tout ce qui contredit ton Évangile et donne-leur de vivre selon ta volonté. Amen ».

Malgré cette tentative, le mal est fait et la crise s’est installée au cœur même de l’église multimillénaire car la simple évocation de l’homosexualité suffit pour irriter nombre d’Africains, même ou surtout des hommes d’église. D’ailleurs dans certains pays, les personnes gays, lesbiennes et transgenres encourent de lourdes peines de prison et il est compréhensible que dans ces pays les clergés locaux se distancent par rapport à leur hiérarchie non seulement par conviction, mais aussi par crainte de persécution.

Pour que la contestation n’aille pas jusqu’à provoquer une révolution comme au temps de la Renaissance lorsque des prêtres ont quitté pour fonder des mouvements protestants, François a donc dû faire un rétropédalage tout en gardant son autorité. Tout en atténuant la portée de la « bénédiction », il a déclaré que celle-ci n’est pas obligatoire. Du coup, les prêtres africains et tous les autres qui boudent sont libres d’y adhérer ou non. Mais, la question de fond reste. Le pape a introduit la notion d’acceptation de l’homosexualité par l’église, ce qui, reconnaît-il, n’a pas été fait suite à de longues réflexions.

Toutefois, le sujet ne risque pas de provoquer l’implosion. En effet, l’église catholique a déjà traversé des crises théologiques et, à ce jour, il y a un véritable tiraillement entre les progressistes et les conservateurs sur des questions doctrinales.

La Rédaction