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Après la menace d’intervention militaire au Niger : La CEDEAO joue sa crédibilité

 Après la menace d’intervention militaire au Niger : La CEDEAO joue sa crédibilité

Ils étaient déjà nombreux dans la sous-région ces observateurs pour qui la menace de la CEDEAO de chasser les putschistes nigériens par la force est un canular. Le temps semble leur donner raison. Mais les chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont encore plusieurs cartes dans les mains pour changer la donne.

Ce jour jeudi 10 août s’ouvre à Abuja au Nigéria un sommet des chefs d’État de la CEDEAO sur la situation au Niger. Au menu, une seule question à savoir l’attitude à adopter face à la junte qui a pris le pouvoir à Niamey le 27 juillet. Plus précisément, il s’agira de décider s’il faut intervenir militairement pour restaurer l’ordre constitutionnel dans ce pays.
C’est le deuxième sommet en moins de deux semaines avec le même ordre du jour. Au lendemain du coup d’Etat, les mêmes responsables se sont réunis toujours à Abuja. Ils avaient donné une semaine aux putschistes pour rétablir le président déchu, faute de quoi la CEDEAO enverrait une force armée pour les y contraindre. En guise de préparatifs, les chefs d’état-major des armées se sont mis en conclave pour dessiner les contours de l’intervention décidée par les politiques. Et pour montrer leur ferme détermination, les chefs d’État avaient annoncé qu’il n’y aurait plus d’autre sommet avant le déclenchement de l’opération militaire.
Mais, contre toute attente et en contradiction avec leur propre résolution, les responsables de la CEDEAO se réunissent ce jour jeudi 10 août pour débattre de la même question à savoir s’ils vont utiliser la force pour faire partir les putschistes. Pendant ce temps, ces derniers sont en train de s’enraciner au pouvoir. Malgré les mises en garde de la CEDEAO à l’encontre de tous ceux qui, civils ou militaires, coopéreraient avec la junte, le nouveau maître de Niamey vient de nommer un Premier ministre.
En fait, depuis leur irruption au pouvoir, les auteurs du coup d’Etat ont adopté une attitude de défiance et de mépris vis-à-vis de la CEDEAO. Ainsi, après avoir refusé toute médiation de l’organisation, ils ont encore éconduit récemment une autre délégation composée cette fois de la CEDEAO, de l’Union africaine et des Nations Unies. Sans doute savent-ils que celle-ci n’a pas les moyens et le courage de sa politique. Car, avant la fin de l’ultimatum à eux donnée, seulement que les choses ont entre-temps évoluées. Les voisins du Niger que sont le Mali, le Burkina Faso et l’Algérie ont montré leur solidarité au peuple du Niger dont une partie de la population supporterait la junte. « Une intervention militaire au Niger serait considérée comme une déclaration de guerre » estiment-ils. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinker a également, dans une interview, indiqué que l’option militaire serait inadaptée à la situation.

Entre le marteau et l’enclume

Mieux vaut ne pas été à la place des dirigeants de la CEDEAO actuellement. C’est une situation compliquée à gérer. Avec des militaires décidés à ne pas céder le pouvoir et une partie de la population hostile aux forces étrangères. Bola Ahmed Tinubu l’avait martelé, il n’y a aura pas de place au putsch. Mais comment réagir devant un cocktail aussi explosif ou la moindre étincelle ferait descendre les populaces dans les rues. Si laisser les putschistes s’installer durablement ouvrirait la boîte à Pandores que serait une intervention militaire? C’est là toute la délicatesse de la situation. Et le syndrome de Stockholm est à craindre. Toutefois, le président nigérian et les dirigeants des autres pays de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest « préféreraient une résolution obtenue par des moyens diplomatiques, par des moyens pacifiques, plutôt que tout autre », a déclaré Ajuri Ngelale porte-parole du président Tinubu, précisant que cette position serait maintenue « en attendant toute autre résolution qui pourrait ou non résulter du sommet extraordinaire de la CEDEAO », prévue ce jeudi.

Pierre MATCHOUDO

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