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Affaire Madougou-Aïvo : Pourquoi l’homme doit pardonner aux autres ?

 Affaire Madougou-Aïvo : Pourquoi l’homme doit pardonner aux autres ?

Plusieurs voix s’élèvent pour demander la libération de Joël Aïvo et Reckya Madougou, condamnés respectivement à 10 ans et à 20 ans de prison. Même si pour l’heure, le président Patrice Talon a opposé un non catégorique, les confessions religieuses dans une unité de voix et les sages de la république pourraient convaincre le Chef de l’Etat à revoir sa position. C’est possible !

Afin de recevoir le pardon de nos péchés, nous devons pardonner aux autres. Pardonner aux autres nous permet de surmonter la colère, l’amertume ou le désir de vengeance. Le pardon peut guérir des blessures spirituelles et apporter la paix et l’amour que seul Dieu peut donner. Éphésiens 4:30-32 (FR courant) : « N’attristez pas le Saint-Esprit que Dieu vous a accordé. Chassez loin de vous tout sentiment amer, toute irritation, toute colère, ainsi que les cris et les insultes. Abstenez-vous de toute forme de méchanceté. Soyez bons et pleins d’affection les uns pour les autres; pardonnez-vous réciproquement, comme Dieu vous a pardonné par le Christ ».

En effet, rien pour le moment ne laisse présager de la sortie prochaine de ces prisonniers des geôles. Madougou et Aïvo sont condamnés pour terrorisme et atteinte à la sûreté de l’Etat. La première, candidate désignée du parti Les Démocrates à l’élection présidentielle d’avril 2020, revenait d’un meeting à Porto-Novo lorsqu’elle a été arrêté sur l’un des ponts de la ville de Cotonou. De même, Joël Aïvo a été lui aussi arrêté après qu’il se soit déclaré candidat à la même élection.

Talon peut-il changer d’avis ?

« Pardonner est parfois une faute », aurait déclaré le président Patrice Talon en réponse à la demande de grâce formulée par le parti Les Démocrates lors d’une audience au palais de la Marina ce lundi 27 novembre 2023. Pourtant, l’histoire récente du Bénin est faite de « pardons » accordés à des acteurs politiques clés.

Sans doute le président Talon veut éviter l’impunité, à supposer que les prisonniers et les exilés ont réellement commis les fautes pour lesquels ils subissent les situations qui sont présentement les leurs. Par cette posture, le chef de l’Etat semble être en rupture avec la pratique tout au long de ces trois dernières décennies au Bénin où la notion de pardon et de grâce a permis à la démocratie de prendre de l’essor et de s’enraciner.

Le dernier cas de « pardon » dont se souviennent les Béninois est celui dont Patrice Talon a lui-même bénéficié. Dans un dossier très controversé, ce dernier avait dû s’exiler pour échapper à la furie de son ami et allié Yayi Boni, alors président de la République. Mais à quelques mois de l’élection présidentielle de 2016, Yayi Boni avait annoncé qu’il pardonnait à Talon et que celui-ci pouvait revenir au Bénin sans rien craindre. La suite, c’est qu’il a remporté le scrutin et est, depuis, au pouvoir. Même si le chef de l’Etat Patrice Talon a déclaré que rien n’en est de tout cela : « Cela m’amuse. J’ai entendu dire ici et là que Patrice Talon lui-même a bénéficié du pardon de son prédécesseur et puis aujourd’hui il refuse le pardon à des exilés politiques et à des condamnés politiques » déclarait le président au cours de l’entretien. Et il ajoute « J’ai été le soutien du président Yayi Boni, après nous ne l’étions plus sur la façon dont le pays fonctionnait et sur la projection politique. Ça a été un conflit entre deux personnes. Et cela a tellement abimé nos relations au point où cela a été l’occasion d’une tragi-comédie entre deux hommes mais qui a inquiété le pays. Dieu merci les choses ne sont pas allées plus loin que ce théâtre qu’il y a eu ».

La réinstauration de la démocratie en 1990 n’aurait pas été possible sans le « pardon » accordé au général Mathieu Kérékou et aux caciques du régime de la Révolution d’alors. A l’ouverture de la Conférence nationale, les délégués ont adopté une disposition conférant au président Kérékou l’immunité totale face aux fautes et aux crimes éventuels commis durant ses 17 ans au pouvoir. Cette initiative a rassuré le régime d’alors et a rassuré le Général qui, en retour, s’est engagé à mettre en œuvre, « sans réserve », toutes les conclusions de la Conférence.

Mais avant cela, en 1989 lorsque le régime était en agonie, le chef de l’Etat avait amnistié tous les nombreux « contre-révolutionnaires alors appelés « valets locaux de l’impérialisme ». Les plus connus étaient Me Adrien Houngbédji et Emile Derlin Zinsou qui fut président de la République en 1969. A l’époque, une peine de mort pesait comme une épée de Damoclès sur Me Houngbédji. Quant à Zinsou, il avait été condamné deux fois à la peine capitale.

Dans le même temps, les prisons de la Révolution qui étaient remplis de communistes et autres, ont ouvert leurs portes, décrispant pour de bon la mauvaise ambiance qui régnait dans le pays. Plus tard, la plupart de ces acteurs politiques ont occupé de hautes fonctions sous le même Kérékou qui les avait faits condamnés.

Le président Patrice Talon peut toutefois revoir sa position si dans une communion d’effort, les confessions religieuses et certains sages de la République dans l’ombre sans courant médiatique essayent de lui demander de baisser pour une fois de plus un peu la garde. Un tel acte grandirait à contribuer une fois de plus à l’enracinement de la démocratie.

La Rédaction

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