Port Autonome de Cotonou : Marouf Salami entre fierté et désolation

Le président de l’Association des Jeunes Déclarants et Mandataires en Douane du Bénin (AJDMDB) lance un nouveau cri de détresse sur la situation qui prévaut au Port autonome de Cotonou. A en croire Marouf Salami, « ça ne va toujours pas ». Il était sur une radio de Cotonou la semaine écoulée pour opiner sur la compétitivité du Port Autonome de Cotonou.

La modernisation du Port de Cotonou initiée par le gouvernement de Patrice Talon n’échappe pas aux acteurs de la plateforme portuaire. « Pour Ceux qui fréquentaient le Port de Cotonou, beaucoup de choses ont évolué » confie le président de l’Association des Jeunes Déclarants et Mandataires en Douane du Bénin  avant d’ajouter « Aujourd’hui, la capacité d’accueil de notre Port est élevé e et il peut recevoir des navires de très grandes capacités » explique Marouf Salami. Des efforts de transformation à mettre à l’actif du Chef de l’État. « Avec les innovations que je vois, Patrice Talon est un visionnaire. Il y a de la haute technologie au Port. Avant les camions font plusieurs jours au Port, aujourd’hui, c’est corrigé. On constate également que notre port se modernise de jours en jours »  explique le président de l’AJDMDB. Il n’a pas occulté les travaux de construction de l’axe routier qui passe devant le Port comme initiative à mettre à l’actif de Patrice Talon. « Sur ce plan, nous sommes fiers de dire que le port est vraiment le poumon de l’économie béninoise » dit avec assurance le déclarant en douane.

L’arbre qui cache la forêt

Derrière cette image de Port moderne se cache la misère de plusieurs acteurs. Plusieurs familles à en croire Marouf Salami. Au-delà de ces bons points donnés au régime Patrice Talon, le président de l’Association des Jeunes Déclarants et Mandataires en Douane du Bénin  estime que la situation est critique. Alors que le 3e mois de l’année 2025 s’achève, cet acteurs de la chaîne portuaire constatent que ces camarades et lui broient du noir. « Si vous installez des poteaux, vous pouvez faire un match de football » a dit Marouf Salami pour décrire le manque d’activité sur la plateforme portuaire. «  J’entends dire que les recettes du Port n’ont pas vraiment baissé. Ils ont raison de ce côté. Aujourd’hui, les frais de dédouanement ont augmenté donc que le peu de marchandises qui viennent, ils arrivent à faire du chiffre. Mais ce qu’ils oublient ou ne veulent pas dire est que lorsqu’il y a beaucoup de navires ou de centenaires à enlever, ce sont les dockers, les transitaires qui travaillent beaucoup plus. Cela amène beaucoup plus d’activité et d’animation. Aujourd’hui tout ça là est fini à cause de certaines réformes » se désole Marouf Salami. Ce n’est pas une situation étrangère aux différents acteurs, c’est qu’elle empire davantage pense-t-il.

Quid de la crise avec le Niger ?

« Le Port Autonome de Cotonou vivait ses problèmes avant que les crises successives entre le Bénin et le Niger ne subviennent » informe Marouf Salami. Et le président de l’Association des Jeunes Déclarants et Mandataires en Douane du Bénin (AJDMDB) pointe du doigt le secteur des véhicules d’occasion qui, selon lui, « se dégrade de plus en plus » avant d’argumenter «Tout véhicule qui fait une année en stationnement sur un parc sans être vendu par l’importateur est saisi par la douane qui a le privilège de le vendre, selon texte. Mais la crise en cours entre le Bénin et le Niger vient d’aggraver les choses », a-t-il expliqué. Le stationnement informe-t-il « prend plus de temps car les acheteurs ne viennent plus » dit-il. Il a aussi dénoncé l’insalubrité des parcs de stationnement des véhicules sortis du Port pourtant des frais sont perçus à cet effet. «  Que font-ils avec les frais collectés pour la salubrité et la sécurité ? »s’interroge Marouf Salami. A en croire le président de l’AJDMDB, le chef de l’État est invité à voir clair dans la gestion de la filière véhicule d’occasion pour mieux la comprendre.  « Avant c’était sérieux, maintenant c’est grave » se plaint Marouf Salami.

Patrice ADJAHO