Parti «Les Démocrates»: Subir et se taire

Encore une fois, la majorité parlementaire constituée de l’UPR et du BR a dicté sa loi à la minorité. Lors de la désignation des députés béninois devant siéger dans les instances de la CEDEAO (Communauté Économique Des États de l’Afrique de l’Ouest), de l’UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine) et au Parlement panafricain, Les Démocrates n’ont eu qu’une seule place pour chaque parlement régional. Depuis cette désignation, le parti parrainé par l’ancien président Yayi Boni est en train de protester en réclamant que «justice» lui soit rendue.

Le Parlement compte 109 députés dont 28 de l’opposition réunie au sein des Démocrates, soit environ le quart (1/4) des sièges. Le rapport de force n’est donc pas en sa faveur, ce que les partis majoritaires proches du chef de l’Etat ne manquent pas de faire savoir. Ainsi, tablant sur leur force, ces derniers ont exclu l’opposition de la répartition des postes au sein des bureaux des commissions. Après injonction de la Cour constitutionnelle, ils ont dû revoir leur copie. Pour cela, ils ont unilatéralement attribué les postes de secrétaires au sein des bureaux des commissions.

Ce dernier arrangement n’a pas calmé la colère de « Les Démocrates » qui crient à l’exclusion, au mépris et à la non-prise en compte du principe de consensus qui avait été déclaré faisant partie de la constitution.  « Aucune démocratie moderne ne fonctionne sur la base du système de la jungle : je suis plus fort, je fais ce qui me plait. Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, Vous serez le seul dont le nom sera retenu comme pourfendeur de la démocratie et ayant favorisé une jurisprudence qui réduit la minorité à sa plus simple expression », a déclaré  le député Habibou Woroucoubou qui a porté la voix de ses collègues « Démocrates » à travers une déclaration qui expose une série d’exclusions que le parti a subies depuis l’installation de la mandature. Avant de prendre congé de vous, ajouta-t-il, je voudrais partager avec vous cette citation de Nelson Mandela « que vos choix reflètent vos espoirs et pas vos peur ».

L’opposition béninoise a donc affaire à une majorité parlementaire décidée à faire appliquer la loi du vainqueur. « Vous allez en souffrir mais vous n’y pouvez rien », a-t-on pris l’habitude de dire au Bénin face à la détermination du gouvernement à mettre en œuvre ses réformes. Les députés de l’opposition se plaignent, geignent mais ils restent incapables d’y faire quoi que ce soit.

Au lendemain des élections, Les Démocrates avaient contesté les résultats qui, selon eux, ne traduisaient pas la vérité des urnes, mais ils avaient fini par se ranger et se contenter des 28 sièges qui leur sont attribué. Ce faisant, ils étaient déjà conscient du sort qui leur sera réservé. Pourquoi alors continuer à protester alors qu’ils savent qu’ils ne pourront rien changer à leur situation ? La majorité parlementaire a déjà donné la preuve de ce qu’elle tient à user de ses prérogatives sans modération. A force de se victimiser à chaque occasion, Les Démocrates finiront par se banaliser, ce qui n’augure pas d’un avenir radieux.

Pierre MATCHOUDO

Lire ci-dessous la liste des députés élus pour les Parlements régionaux)

Parlement de la CEDEAO

1- AHOUMENOU Cécile (UP-R)

2- SALIFOU Issa (UP-R)

3- ADOMAHOU Jérémie (UP-R)

4- BAKO Nassirou Arifari (BR)

5- Vacant (Les Démocrates)

CIP-UEMOA

1- TONY FATOUMA (UP-R)

2- YEMPABOU Jacques (UP-R)

3- ALLOSOHOU Richard (UP-R)

4- SOKPOEKPE Nathanaël (BR)

5- Vacant (Les Démocrates)

PARLEMENT PANAFRICAIN

1- AGBODJETE Justin (UP-R)

2- AIKOELE Rogatienne (UP-R)

3- FAGNON Nicaise (UP-R)

4- DAGNIHO Rosine (BR)

5- Vacant (Les Démocrates)