Mendicité au Bénin: Une nouvelle filière

A Cotonou, ils sont visibles presque tous dans les feux tricolores debout pour certains, assis dans des chaises roulantes pour d’autres, la mendicité chez les enfants est une réalité. Autres fois réprimés pour cette pratique, les mendiants refont surface dans les différentes artères de nos villes.

Au carrefour Saint Michel ou en face de la mosquée centrale de Cotonou et bien d’autres grands carrefours de la capitale économique, il n’est pas difficile de voir des personnes jeunes comme vielles, sans ou avec un handicap, déambulant où stationner tendant la main pour bénéficier de quelques pièces des généreux passants. Ces personnes que l’on peut qualifier de mendiant en plus d’être très peu appréciées des usagers constituent selon certains un problème social.

« Je ne comprends pas pourquoi on laisse ces personnes dans la ville comme ça. Ils donnent une mauvaise image à notre ville (Cotonou) et par moment s’adonnent à des pratiques non recommandées », dixit Maman Fifamè revendeuse de fruit. Lucien lui trouve qu’ « il est temps que les choses changent et que ces mendiants quittent nos villes ». Il informe que : «  même à Parakou et Bohicon, c’est le même constat. Ils sont partout ». « Les raisons financières sont les principales causes de cette pratique », nous confie Ibrahim qui poursuit en affirmant : « la meilleure solution ne serait pas d’expulser ces personnes qui mendient. Il serait surement mieux de les réinsérer dans la société et les montrer qu’ils sont capables de gagner de l’argent en travaillant eux-mêmes », avant de fustiger le fait que certains parents envoient leurs enfants mendier pour répondre aux besoins financiers de la famille : « c’est triste de voir certaines familles vivre de la mendicité. Il faut reconnaitre qu’il y’a des parents qui abusent de leurs propres enfants ou de ceux de leurs proches en les envoyant mendier. On ne peut utiliser un être humain pour ces besoins économiques, ce n’est pas l’égale ». 

Pistes de solutions

Faudrait-il se fier à l’illettrisme pour mieux expliquer le phénomène de la mendicité ? Non !! Répond Edmond un étudiant qui pense que le problème est plus profond et trouve qu’: « il y’a des personnes lettrées qui cautionnent cette pratique, tous les mendiants ne sont pas des analphabètes ». Il ne manque pas de lancer un appel aux autorités : «  nos autorités doivent faire quelques choses. Ils avaient entre temps commencé une répression et on ne voyait plus trop ces mendiants dans les artères de la ville, mais présentement, c’est comme si rien n’avait été fait ». Les premières victimes de cette pratique restent ces enfants qui sont utilisés pour cette mauvaise pratique, privés d’une scolarité et donc d’instructions constituent un problème social non seulement pour le pays d’accueil qu’est le Bénin et aussi leurs pays d’origine pour ceux qui viennent des pays voisins. Ces enfants ne jouissent pas ainsi de leur droit à l’éducation.

Firmin KASSAGA