Crue au Bénin : De la prévention à la précaution

Du mois d’août à novembre, c’est généralement la saison de la crue au Bénin. Ce phénomène qui voit les cours d’eau sortir de leurs lits respectifs pour envahir les terres fermes fait de gros dégâts. Submersion des habitats, impraticabilité des voies et pertes en vies humaines. Cette année, les populations et autorités s’apprêtent

A peine les mauvais souvenirs de l’année écoulée sont évacués que les populations des vallées, cités lacustres ainsi que celles qui vivent aux abords des berges lagunaires ont déjà le sommeil agité. Et pour cause la crue de 2023 donne à réfléchir. En attendant les affres de la crue, deux victimes sont déjà déplorées à cause de pluies diluviennes qui se sont abattues sur la commune de Tchaourou a signalé Fraternité. Les hectares de cultures agricoles sont également détruits par inondation à Bétérou suite à de pluies torrentielles qui ont ravagé tout sur leur passage. Toute la localité inondée a laissé des populations sans-abris. A en croire le délégué de Bétérou, Karim Bio, rapporte le media. Si déjà les pluies créent le désarroi, ça craint avec la crue qui s’annonce. D’ailleurs le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique lance l’alerte sur les risques de catastrophes liées aux inondations découlant de la montée des eaux.

Plusieurs communes sont déjà classées ‘‘zones rouges’’ pour amener les populations à prendre des précautions. Ce sont les localités traversées par les fleuves susceptibles de débordement telles que Zagnanado, Adjohoun, Bonou, Malanville et Karimama. D’après les spécialistes, cette montée résulte de la combinaison de pluies exceptionnellement abondantes et à l’arrivée de nouvelles ondes pluvieuses.

Recommandations

Dans le communiqué, les autorités recommandent aux populations de ces zones d’évacuer leurs domiciles et de chercher refuge dans des endroits plus sûrs. L’objectif est d’éviter des noyades et des situations dramatiques comme par le passé. Qu’il vous souvienne en 2010, la crue qui a sévi a laissé un bilan douloureux. 55 communes sur les 77 que compte le Bénin dont Cotonou étaient sous les eaux avec près de 43 morts et environ, 100.000 sans-abris. En 2022, plusieurs localités de la vallée de l’Ouémé, du Mono et autres sont submergées pendant des mois. Les écoliers et élèves de ces zones ont dû reprendre les chemins des classes des semaines après leurs camarades.

Pour éviter le pire, les autorités par le biais de l’Agence Nationale de Protection Civile (ANPC) doivent aller au-delà des communiqués et avertissements en anticipant d’autres mesures à l’intention des populations vulnérables.

Arnaud ACAKPO (Coll)