Vente de riz dans certains marchés du Bénin : Des malices pour voler les clients

L’arnaque à ciel ouvert se poursuit.  Malgré notre publication datant du 8 mars 2023, des malices pour voler les clients qui viennent payer des sacs de riz dans les marchés de Dantokpa, Gbogbanou et autres n’ont pas cessé. Beaucoup de Béninois sont victimes de cette situation de grosse duperie. Dans ces marchés, du riz de qualité inférieure est chargé dans des sacs de riz de grande qualité pour être vendus plus chers.

Où se trouvent les services compétents pour ce qui concerne la vérification de la qualité et la quantité des produits vendus sur les marchés béninois, surtout les marchés Dantokpa et Gbogbanou ?  Ce qui se passe dans ces marchés est embrassant et inquiétant. Des manœuvres sont utilisées par des commerçants véreux pour escroquer les clients. Autrefois, les contrôleurs de l’Agence Béninoise de la Métrologie et de Contrôle de la Qualité (ABMCQ) faisaient régulièrement des descentes inopinées sur les marchés, dans les boutiques et magasins pour épingler les commerçants véreux. Leurs marchandises étaient saisies. Si d’autres sanctions ont été prises contre eux, la recrudescence aujourd’hui de la mauvaise foi, la duperie et la supercherie dans ces marchés montrent à suffisance qu’il faut aller au-delà.

Sur les étalages, sous les hangars, dans les boutiques et magasins, il se développe des comportements suffisamment graves. Les sacs de riz qui sont vendus ne répondent pas aux normes. Si les qualités ne sont pas ce qu’elles devraient être, alors c’est la quantité qui est diminuée. Dans un sac de riz de 50 Kg, à la pesée, on peut lire 45 à 40 Kg, soit 5 à 10 Kg de moins. Autre stratégie développée est toute simple : dans les sacs de riz vidés de leur contenu et qui sont de qualité supérieure, on y retrouve de riz de petites qualités. Mais le prix pratiqué est le même, c’est-à-dire le prix du riz de qualité supérieure.

Des réseaux spécialisés dans ces manœuvres sont bien présents dans ces marchés. Ils grugent les clients sans inquiétude. C’est un travail à la chaîne qui se fait. Dans ces réseaux, il y a des individus qui sont spécialisés dans l’achat des sacs de riz vides auprès des populations sous prétexte qu’ils les utilisent pour fabriquer des sacs pour emplettes ou de couverture… D’autres par contre se chargent des détachements des sacs de riz. Il y a une partie qui se charge du changement. Le riz de qualité inférieure est chargé dans le sac du riz de qualité supérieure. Les semi-grossistes les achètent et les revendent à leur tour sur le marché au prix du riz de grande qualité. Ces sacs de riz sont soigneusement cousus et vendus à prix d’or sur le marché. Dans un sac de riz parfumé, les commerçants mélangent le riz parfumé et le riz non parfumé et vendent le sac au prix du riz parfumé. Sans connaître la qualité du riz qui se trouve dans ces sacs, les clients les achètent au prix du riz de grande qualité alors que s’y trouve du riz de qualité inférieure. A la préparation, il y a une partie qui est cuite plus vite que l’autre. Ou c’est carrément une pâte qu’on retrouve dans les casseroles. C’est un vol déguisé organisé à Dantokpa et Gbogbanou.

Les descentes inopinées, la solution

Face à la cherté de la vie, il est inconcevable que cette pratique continue de faire feu dans les marchés du Bénin. Ce qui nécessite des descentes inopinées doivent-être multipliées dans ces marchés, boutiques et hangars dans lesquelles sont vendus les sacs de riz pour des enquêtes sur ce phénomène qui prend une allure inquiétante. C’est à ce seul prix que les commerçants véreux vont pouvoir être décelées, histoire de tirer le bon grain de l’ivraie. Encore que l’importance des mesures étant fondamentale pour tous les aspects de l’activité humaine, l’Abmcq doit s’inscrire dans la nouvelle dynamique des mesures. Telle qu’elle l’a fait au niveau des stations de service. L’agence dispose d’ailleurs des équipements modernes pouvant lui permettre de garantir la fiabilité des instruments de mesure règlementés, d’assurer la qualité métrologique des réservoirs de stockage, des volucompteurs des dépôts et stations-services, des compteurs d’énergie électrique et d’eau, promouvoir la métrologie légale et la qualité des produits industriels. Le ministre du Commerce, la Douane, les associations des consommateurs, la police républicaine,  les agents de la police sanitaire, les responsables des marchés doivent conjuguer les efforts pour mettre à nu ces réseaux et les traduire devant les Tribunaux.

Etienne YEMADJE (Coll)