Présidentielle 2026 : Encore un duel Yayi- Talon en perspective

Le premier congrès ordinaire du parti Les Démocrates (LD) a abouti à la désignation de l’ancien chef de l’Etat Yayi Boni à la tête de cette formation politique. Pour mieux se mettre en ordre de bataille, il a fallu donc rétrograder d’un cran Eric Houndété qui est désormais le premier vice-président. Loin de frustrer ce dernier, l’arrangement semble avoir été convenu de commun accord au sommet du parti surtout à cause de l’élection présidentielle qui profile à l’horizon.

En effet, tout au long de ces 18 dernières années, Yayi Boni est resté l’homme politique le plus populaire du Bénin. Chacune de ses sorties provoque de tels rassemblements qu’il est souvent difficile aux forces de l’ordre de contenir les foules.
Cet aura est donc un atout certain que Les Démocrates comptent capitaliser pour conquérir le pouvoir en 2026. Mais, ce faisant, les Béninois s’acheminent à un scénario identique à celui de la présidentielle de 2016 qui a vu Patrice Talon remporter face au candidat soutenu par Yayi Boni alors chef d’Etat sortant.
Selon les dispositions de la constitution béninoise, Patrice Talon et Yayi Boni ne pourront pas se présenter au prochain scrutin. Ce dernier a franchi la barre des 70 ans, âge limite pour se présenter à une telle élection et en plus, il a déjà passé deux mandats à la tête du pays, le nombre de mandats maximum autorisé. De son côté, Patrice Talon s’achemine progressivement vers la fin de son deuxième quinquennat, ce qui le disqualifie pour la prochaine élection.
Jadis très proches, ces deux personnalités ont fini par avoir de l’aversion l’un pour l’autre. En 2016, Pendant que Yayi Boni tentait de faire élire Lionel Zinsou son Premier ministre d’alors, Talon, connu comme faiseur de rois, avait alors décidé de descendre lui-même dans l’arène. La campagne avait alors pris une tournure particulière à cause de l’inimitié entre les deux. Talon a fini par remporter l’élection et, à la suite, a tenté en vain de faire juger Yayi Boni.
La prochaine élection présidentielle ne sera guère différente étant donné que chacun va, de sa position, tout faire pour que son candidat soit élu. La nuance, cette fois, c’est que les rôles sont inversés. Talon, en tant que chef d’Etat et, Yayi, comme chef de file de l’opposition. Mais dans tous les cas, le duel ne sera pas du tout facile et il est certain que le peuple aura droit à une campagne très animée.

Pierre MATCHOUDO