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Politique: La libération de Madougou et Aïvo en question

 Politique: La libération de Madougou et Aïvo en question

S’ils sont interpellés en mars, les dates du 7 et 11 décembre 2021 représentent celles de la fin des espérances d’une issue favorable pour Joël Aïvo et Reckya Madougou. Ces candidats à la candidature de la présidentielle d’avril 2021 sont, depuis ces jours-là, condamnés à de lourdes peines. 10 ans de réclusion pour le premier et 20 pour la seconde. Depuis les appels pour leur libération ne donnent encore rien même si les espoirs sont orientés vers une loi d’amnistie. Mais jusqu’à quand ?

Présidentielle 2021 au Bénin. Comme une vague de tourbillon, la nouvelle de la candidature de Joël Aïvo et Reckya Madougou a commencé par envahir la populace. Les médias en font leur chou gras. Il n’y a plus de doute, l’ancienne ministre de Boni et le professeur de droit constitutionnel seront dans la grille de départ. L’un a commencé par faire le tour du Bénin, rencontre les différentes couches sociales, reçoit les bénédictions des dignitaires religieux du nord au sud, et expose ses ambitions. Lomé, capitale politique du Togo voisin, est devenu le quartier général de Reckya Madougou. Elle y multiplie les rencontres avec des ténors de l’arène politique béninoise et de la sous-région ouest-africaine. Des leaders et pas des moindres du régime de la rupture l’a fréquentent clandestinement ont révélé par la suite les réseaux sociaux. Bref, leurs candidatures font le buzz et polarisent les débats. Mais à la dernière minute, ils étaient confrontés à un écueil; le parrainage. Même s’il a circulé une information selon laquelle the master of the game a ordonné à ce que les élus, communaux et parlementaires du camp de la mouvance, parrainent les candidats de leurs choix, le duo, positionné sous la bannière “Les Démocrates “, l’aile dure de l’opposition au régime de Patrice Talon, n’aura pas le visa pour s’aligner dans la grille de départ.

Echec et mat mal digéré. Ils ont alors entrepris de faire des sorties médiatiques pour dénoncer la mainmise du régime en place pour restreindre les libertés individuelle et politique. La suite on l’a connait. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) s’est penchée sur leurs cas. Elle a, à la suite de procès, inculpé Joël Aïvo pour “complot contre l’autorité de l’État” et “blanchiment de capitaux”. L’universitaire, en détention depuis huit mois, avait été arrêté au lendemain de la réélection du président Talon. Mise en examen et écrouée début mars à Cotonou, Reckya Madougou est accusée d’avoir financé une opération visant à assassiner des personnalités politiques pour empêcher la tenue du scrutin et ainsi “déstabiliser” le pays. Les verdicts prononcés par la Criet le 7 décembre 2021 pour Joël Aïvo et le 11 décembre 2021 pour Reckya Madougou sont lourds. Ils écopent respectivement de 10 et 20 ans.

Deals politiques, unique option

Depuis ce fameux mois de décembre 2021, les tractations, pressions de la communauté internationale, les instances de défense des droits de l’homme et autres se multiplient. Les organisations de la société civile s’en sont mêlées et supplient le Président de la République. Selon ces faiseurs d’opinions, le bien-être commun passe par un total apaisement du climat socio politique et surtout la mise en liberté de certains citoyens de la trempe de Aïvo et Madougou. L’ancien président Boni Yayi a fait de leur libération son cheval de bataille. Il ne cesse de plaider leur cause chaque fois que l’occasion lui est offerte lors de ses allers-retours au Palais de la Marina. Apparemment, cela n’aboutit à grand-chose. Deux ans que le feuilleton dure. A la fin de chaque année où à la veille de la célébration de la fête de l’indépendance du Bénin, beaucoup espère une grâce présidentielle. Mais au lendemain, leurs noms ne figurent pas sur les listes au grand désarroi de leurs parents et sympathisants. Une loi d’armistice s’avère donc une alternative plus crédible.

Le faux espoir…

D’aucuns entrevoient déjà le bout du tunnel lorsque le Conseil des ministres du 21 septembre 2022 annonçait la transmission à l’Assemblée nationale d’un projet de loi portant modification et complément de la loi n°2018-14 du 18 mai 2018 portant code de procédure pénale en République du Bénin. « La réforme proposée vise à conférer au Président de la République le pouvoir d’ordonner la suspension de l’exécution de la peine lorsque celle-ci est justifiée pour des raisons sociales et humanitaires ». Dans les dispositions du projet de loi, « les condamnés à une peine privative de liberté peuvent également et exceptionnellement bénéficier de la suspension de l’exécution de la peine lorsque, l’exécution entamée, il est établi à leur égard une conduite de nature à justifier la mesure ou que celle-ci est dictée par les considérations d’ordre social et humanitaire significatives ». L’objectif affiché est d’humaniser et de moderniser les peines prévues par le code pénal. Pour un petit pays, en construction de son processus de développement, comme le Bénin, toutes éminences grises doivent être mises à contribution. Reckya Madougou et Joël Aïvo dont l’aura et la compétence sont reconnus au-delà des frontières étant des valeurs sûres, il urge de les voir œuvrer pour le bien collectif argumentent des analystes de l’actualité politique sociale et économique. Dès lors, les regards sont braqués vers la présidence de la République espérant une libération anticipée de ces détenus dits politiques. Mais pas de fumée blanche.

Le 03 mars dernier, date marquant le jour de l’arrestation de Reckya Madougou, l’ancien président de la République Nicéphore Dieudonné Soglo a tenu à lui montrer sa solidarité. « Je ne me lasserai pas d’en appeler à la libération immédiate de tous les détenus politiques et sans condition. Je le ferai aujourd’hui, je le ferai demain, jusqu’à ma dernière force, et, jusqu’au jour où, Reckya et les autres, vont recouvrer leur liberté. Je me soumettrai aussi au même exercice dans quelques semaines si entre-temps, le professeur Joël Aïvo ne retrouve pas la liberté. L’histoire de notre pays s’écrit par nous-même maintenant et ici. Leurs compétences et leurs engagements manquent cruellement à la marche de notre nation vers son développement économique et social » a écrit Nicéphore Dieudonné Soglo dans un message. Il n’a pas manqué de montrer sa déception sur le retard qu’accuse la libération de l’ancienne ministre. «  Je suis très déçu de ne pouvoir obtenir sa libération ». Il a d’ailleurs rappelé que sa défunte épouse, Rosine Viera ne s’en est jamais remise jusqu’à sa mort.

Arnaud ACAKPO (Coll)

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