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Niger – Gabon : Leçons des coups d’Etat

 Niger – Gabon : Leçons des coups d’Etat

Pendant que le coup d’Etat continue de secouer l’Afrique de l’Ouest et au-delà, voici au Gabon des militaires qui s’engouffrent dans la brèche électorale pour déposer le président Ali Bongo. Cette épidémie de putschs qui amènent les présidents de l’Afrique francophone à se demander à qui bientôt le tour, pose la question de la légitimité de l’irruption des militaires dans le processus politique.

Le coup d’Etat au Gabon est intervenu ce mercredi 30 août 2023 aux environs de 5 heures, juste quelques minutes après que la commission électorale ait annoncé la réélection du président Ali Bongo à l’issue d’un scrutin contesté. La veille, le candidat de l’opposition se déclarait vainqueur et demandait à ce que les dispositions soient prises pour la passation du pouvoir. Le coup d’Etat est donc venu mettre un terme à une situation porteuse de crise post-électorale à l’issue incertaine.
Ali Bongo, président déchu, a hérité la présidence de la République de son père, Omar Bongo qui fut président du 2 décembre 1967 à son décès le 8 juin 2009. Des Gabonais ont longtemps protesté contre l’instauration d’une dynastie au sommet de l’Etat mais ils n’y ont rien pu, l’héritier étant devenu maître dans l’art du tripatouillage de la constitution. Craignant sans doute les résultats de l’élection présidentielle de samedi dernier, le pouvoir a coupé les réseaux sociaux et pris des mesures pour empêcher que l’opposition se mobilise et s’exprime.
Les premières réactions à l’étranger sont très mesurées, loin de la condamnation unanime du coup d’Etat du 26 juillet 2023. C’est qu’en fait, le Gabon vit dans un coup d’Etat permanent, perpétré par le tenant du pouvoir. Au-delà du Gabon, c’est la situation dans tous ces pays africains où les présidents rusent avec les règles électorales. En Guinée, cette même stratégie a abouti à un coup d’Etat militaire et à une protestation molle de la Cedeao qui se sentait de condamner pour la forme. Après ces deux pays, les autres héritiers de dynasties républicaines ainsi que ceux qui modifient les constitutions pour s’enraciner doivent commencer à s’inquiéter.
A des problèmes différents on applique des remèdes différents. Autant la fin brutale du régime Bongo est légitime, autant le coup d’Etat du Niger doit être rejeté de toutes les forces. Au Gabon, les militaires ont mis fin à la gabegie. Au Niger, il s’agit d’un recul de la démocratie, une insulte à tous les électeurs qui ont choisi Mohamed Bazoum à la tête du pays. Les Généraux nigériens font croire qu’ils sont légitimes en organisant des marches et en réprimant les voix discordantes mais cela n’empêche toute la communauté internationale de réclamer leur départ.
Autant il faut accompagner le Gabon vers un retour à la démocratie, autant il faut forcer, par tous les moyens, les militaires nigériens à mettre un terme à une aventure contre-productive et anachronique.

Pierre MATCHOUDO

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