Eric Ahossou : Le Luc Abalo béninois

Si ailleurs, il y a les Karabatic, le handball béninois peut se targuer d’avoir un génie dont le talent fait l’unanimité dans le landerneau de cette passionnante discipline. Eric Ahossou. Un ailier né, dirait-on avec le ballon en main.

Génie, virtuose, magicien, technicien. Admirateurs, passionnés ou simples spectateurs rivalisent de superlatifs pour qualifier Éric Ahossou. Même les adversaires s’accordent à dire qu’il a un QI handball bien élevé. Né le 18 Mars 1988 à Abomey, Éric Ahossou fit ses premiers pas dans le handball sur les terrains bétonnés du plateau du centre du Bénin sous la direction de Angelo Adjagbénon alors entraîneur de Flambeau d’Abomey. Sous les ailes du “Minsi” (Maître) surnom du Coach Adjagbénon, Éric gravit les niveaux. Son talent lui permet d’être surclassé. Rapide comme l’éclair sur les côtés, le natif de la cité royale fait parler sa vista face aux adversaires lors des matchs.

Une fulgurante ascension
Comme plusieurs jeunes talents de son rang, la classe technique de Eric Ahossou lui permet de décrocher le ticket aller simple Abomey-Cotonou, avec une bonne nouvelle en prime. Une signature avec une grosse écurie. Il débarque alors chez Flowers, une des références du handball béninois, à l’époque, avec Pélicans. L’intégration était parfaite pour le jeune ”Kiki”. L’ailier y découvre une équipe taillée pour lui. Il en profite pour faire briller son potentiel à la face du gratin national. Il n’y a plus de doute. Le phénomène Eric a déplacé son royaume d’Abomey à Cotonou pour y régner en ”Ahôssou”, traduction littérale de Roi en fongbé, une langue du Sud-Bénin. En seulement quelques mois, l’ancien joueur de Flambeau monte en grade et honore ses premières sélections en équipe nationale du Bénin.

Ils en parlent avec émerveillement
Des Challenges Trophy aux compétitions africaines de clubs, Éric a laissé des traces et récolté quelques récompenses individuelles du Qatar à la Grèce en passant par Jaipur en Inde pour la Coupe du monde de Challenge Trophy en 2011, où il finit Homme du match face à l’Australie au premier match. Surnommé TGV pour sa vitesse d’exécution, Éric est qualifié de joueur de “grand poignet” à cause de sa capacité à mélanger les gardiens de but. A cette palette, il y a sa qualité technique et surtout l’extraordinaire extension du joueur assortie de sa longue suspension aérienne, ce qui lui permet de faire des tirs à trois, quatre temps.

« C’est juste un monument à ce poste, lui qui a hérité tout de son mentor à ce poste : Sidikou Karimou, actuel président de la Fédération Béninoise de Handball » s’exclame le coach Gildas Zounon, le miraculé dans une ode sur le joueur. Il le qualifie d’ailleurs de “magicien”. Pour lui, l’ailier de Flowers est un « des très rares handballeurs qui garantissent toujours aux spectateurs ce côté spectaculaire de tout sport ». Même son de cloche chez le coach Daniel Codo. « Eric est un grand joueur. Il a de l’expérience et physiquement. Il est au point. Mieux, il a une certaine lucidité qui lui permet, face au gardien de placer ses balles accompagnée d’une puissance qui empêche ces derniers de les prendre » a-t-il laissé entendre. Pour nombre d’observateurs, Éric Ahossou fait partie des meilleurs à son poste, sinon qu’il est le meilleur

La Rédaction