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Consommation de substances nocives “Para rouge, démarreur…” chez les jeunes : Un phénomène alarmant

Au Bénin, un phénomène alarmant prend de l’ampleur parmi la jeunesse : la consommation de faux médicaments dopants appelés sous différents sobriquets, “Para rouge, Démarreur et autres “. Ces produits, souvent vendus illicitement et sans contrôle sanitaire, sont utilisés par de nombreux jeunes pour améliorer leurs performances physiques ou simplement pour suivre des modes dangereuses.
Ces faux médicaments, présentés comme des stimulants ou des compléments miracles, contiennent souvent des substances nocives pour la santé. Malgré les avertissements des autorités sanitaires et des professionnels de la santé, la demande ne cesse de croître, alimentée par un marché noir florissant et un manque de sensibilisation. En effet, il n’est plus rare de croiser des jeunes dans les rues ou dans des lieux publics en train de consommer des substances nocives pour leur santé. Cigarettes, alcool, et même certaines drogues semblent devenir une nécessité pour beaucoup d’entre eux. En groupe ou seuls, ils s’adonnent à ces pratiques sans retenue. « Cette situation est préoccupante », explique Clément H, vice-président d’une organisation de lutte contre la toxicomanie. « Les jeunes, y compris les jeunes filles, consomment ces substances sans se soucier des conséquences ». Christine K., une jeune activiste, partage ce constat avec désolation : « Le sujet est très touchant et inquiétant. Aujourd’hui, nombreux sont ces jeunes qui sont devenus toxicomanes. Le pire, c’est que les jeunes filles ne semblent pas s’en inquiéter. Elles s’y adonnent sans gêne. » Pour elle, « les enjeux du plaisir immédiat prennent le dessus sur les valeurs humaines. Pour diverses raisons, chacun se lance dans la consommation de substances toxiques sans penser aux dangers. »
Des substances nocives qui touchent toutes les couches de la société
La consommation de ces produits ne se limite pas uniquement aux jeunes. Beaucoup d’adultes, notamment des femmes, sont également concernés. Pour certains, il s’agit de boissons énergisantes, souvent consommées sans même en connaître les effets. « Je prends souvent des boissons énergisantes, mais j’avoue que c’est sans vraiment savoir ce qu’elles contiennent. Pour moi, c’est juste pour étancher ma soif », confie Patrick.
Les femmes, quant à elles, ont souvent recours à des comprimés non prescrits par un médecin pour retrouver de l’énergie après une journée de travail épuisante. « Il m’arrive de prendre des comprimés énergisants quand je rentre du marché. Cela me permet de récupérer avant le lendemain », explique Viviane, une vendeuse de petits colas et clou de girofle dans les feux tricolores. « Si je prends mon para, je me retrouve en forme pour bien bosser dans la journée. Il suffit qu’après la prise, je prends de l’eau fraîche ou du bissap pour connaître une journée intéressante », a laissé entendre un jeune conducteur de pousse-pousse, spécialiste du ramassage des appareils électroniques et électriques usés.

Les dangers de la toxicomanie et de l’alcoolisme
La dépendance, la surdose, les accidents, ainsi que les dommages physiques et psychologiques sont parmi les conséquences les plus graves de la toxicomanie et de l’alcoolisme. Pourtant, ces risques sont souvent méconnus des consommateurs. « La consommation de substances toxiques détruit progressivement ceux qui s’y adonnent, mais la plupart ignorent les dangers auxquels ils seront confrontés à l’avenir », souligne un toxicologue. Ce dernier insiste sur la nécessité d’une action urgente des autorités sanitaires : « Les bars et les boîtes de nuit, qui sont aujourd’hui les lieux de prédilection de ces jeunes, doivent être associés à la lutte contre ce fléau. » Il préconise également des campagnes de sensibilisation et de conscientisation, notamment dans les écoles, où le phénomène commence à s’implanter.
Les conséquences sanitaires dévastatrices
L’alcoolisme et la toxicomanie ont des effets dévastateurs sur la santé. L’alcool, par exemple, peut entraîner des cancers (de la bouche, de l’œsophage, de la gorge), des maladies du foie (comme la cirrhose), des troubles cardiovasculaires, ainsi que des problèmes psychiques tels que la dépression et l’irritabilité. Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’alcoolisme provoque chaque année 3,3 millions de décès dans le monde. Quant à la toxicomanie, ses effets sont tout aussi destructeurs, voire pires.
Un appel à l’action des autorités
Face à l’ampleur du phénomène, il est urgent que les autorités prennent des mesures concrètes. Les chiffres et les informations disponibles doivent servir à sensibiliser la jeunesse, en particulier les adolescents, qui ignorent souvent les risques liés à ces pratiques. « La jeunesse est sacrée, et ni l’alcool ni la toxicomanie ne devraient la sacrifier », insiste le toxicologue. Plusieurs questions se posent face à cette situation préoccupante. Pour y répondre, une collaboration entre les autorités, les organisations de lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie, ainsi que les promoteurs de bars et de boîtes de nuit est essentielle. Des campagnes de prévention, des programmes éducatifs et des mesures réglementaires doivent être mis en place pour protéger les jeunes et les adultes des dangers de ces substances. Egalement la police qui doit-être mise à contribution pour faire un travail de fourmi dans les kiosques ou ghettos. Et pour cause, la consommation de substances nocives est un problème de société qui nécessite une réponse collective et urgente. Il est temps d’agir pour préserver la santé et l’avenir des générations futures.
La Rédaction